mardi 8 décembre 2015

Le temps de l'Avent

Deuxième semaine de l'Avent,  je ne veux pas être prise de court, d'autant plus qu'à mon habitude, je vais être " de sorties " mais vous en profiterez.
L'absence de neige et de froid (tout relatif) ne nous conditionne pas pour fêter ce solstice d'hiver; il faut pourtant nous préparer !!!

Il n'y a pas qu'Isaure Gratacos qui ait étudié les coutumes de nos anciens, Joseph Vézian après la découverte d'une grotte sur les terres de sa famille se consacra à l'étude de la Préhistoire au point de devenir le Président de la Société  méridionale de Préhistoire de 1950 à 1955.
Une rencontre avec Emile Cartailhac l'incite encore à étudier le folklore Ariégeois et ce sont tous ces trésors de mémoire qu'Olivier de Marliave a consigné dans ces "Carnets Ariégeois" mettant en lumière "la fin des terroirs" comme l'a écrit Eugen Weber.
Marques de troupeaux, costumes, sorcellerie et diableries, pierres à légendes seront des chapitres sur lesquels j'aurai sans doute envie de revenir, mais pour l'heure, plongeons dans ce folklore de Noël.

J'ai toujours révé d'aller à la Messe de Minuit à travers champs, une lanterne à la main. Au moins par deux fois je l'ai presque réalisé.

   "Les fêtes de Noël forment avec Pâques les deux grandes manifestations de la foi populaire en Ariège, comme ailleurs dans les Pyrénées.
Mais contrairement à Pâques, la Noël est particulièrement bien annoncée par des sonneries originales.
A Cazaux, en 1900, un cardaïre (sonneur) célèbre, Baptiste Laval, se chargeait d'annoncer l'approche de la fête plusieurs jours avant le 24 décembre.
Puis la veille de ce jour, il battait les glaudos (sonneries de joie) pour attirer son monde à l'église où l'on chantait en attendant la messe de minuit.
(Ce que je fais une année sur deux à Belesta, surtout des chants occitans).
Baptiste Laval racontait à ce moment là des contes de Noël
Ces sonneries précédant de plusieurs jours la Noël sont dénommées à Suc las jitabos de Jesus, une expression inexpliquée sur place..
Il doit s'agir d'une déformation des outabos, les octaves.
A Esplas de Sérou ces sonneries portent le nom d'albetos alors qu'à Gourbit ce sont les Nadil , Nadal, les Nadalets à Tarascon et la Santa Lucho à Aron.
Elles se donnaient à trois reprises le soir, indépendamment de l'Angelus  de 8 à 9 heures puis entre la tombée de la nuit et la minuit.
A Suc on sonne également trois fois durant la nuit.
En Biros et en vallée de Bethmale, on dit simplement eth prumé pour les premiers coups de cloche, puis eth darré pour le suivant.
Juste avant la messe, le cardaïre repico, c'est-à-dire sonne à nouveau, avec des coups précipités.
Enfin viennent eths tres trucs, les trois coups de la messe de minuit.

https://www.youtube.com/watch?v=ML3N3U0pfXg

La pratique générale veut que les étables soient complètement nettoyées la veille de Noêl.
A Larcat, on déloge surtout les araignées et les animaux reçoivent une litière fraîche.
A Belesta,  même nettoyage des étables mais, de plus, les maîtres font brûler une touffe de poils à la queue des bêtes, alors que cette coutume se déroule ailleurs au début de février pour la Saint Blaise.
Les femmes de Belesta entreprennent, la veille de Noël un nettoyage complet des maisons; les cuivres sont refaits, les meubles sentent l'encaustique et les cheminées un ramonage pour commencer un nou foc, un nouveau feu.
La grande bûche de Noêl y brûle jusqu'au Nouvel An.

Partout on choisit le plus beau tronc pour en faire la bûche de Noël et ce choix s'opère plusieurs mois à l'avance afin d'obtenir un bois pafaitement sec.
Une fois allumée, la tiso de Nadal doit rester en combustion pendant 8 jours, jusqu'au début de la nouvelle année.
En pays de Foix, on se garde de la remuer pour qu'elle ne flambe pas trop vite et souvent il faut la recouvrir de cendres pour la faire durer.
Dans la vallée de l'Arget beaucoup de maisons font consumer la bûche un peu tous les jours jusqu'au Mardi Gras.
Chez J - B. Rumeau (Aron1940 ), la bûche de Noël doit brûler 8 jours après quoi on promène le tison autour de la métairie "pour écarter le renard" .
Il faut aller jusqu'à la limite des terres où se rendent habituellement les poules pour que cela soit tout à fait efficace."

http://www.histariege.com/la_bastide_de_serou.htm

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