dimanche 28 février 2021

Les gauchos de la Pampa

 Je ne pensais pas traverser les océans aussi vite, mais nous reviendrons en 

Europe, en effet en citant les csikos de la Puszta cela m'a fait penser aux gauchos 

argentins.

Pas d'envahisseurs lointains dans ces vastes espaces, ce sont eux les envahisseurs 

chez les peuples premiers. Pedro de Mendoza avait traversé l'Atlantique et parvenu

 sur ces rives en 1536, son prédécesseur Diaz de Solis pensait atteindre le

 Pacifique mais ce sont les amérindiens qui l'ont accueilli sur leur rivage aves leurs 

flèches. Le sort en était jeté 76 chevaux et autant de juments furent débarqués et

 ne subirent pas celui de ces premiers arrivants qui n'ont pas survécu, ce sont

 désormais des hordes  de chevaux  sauvages qui peuplent la pampa. 

En 1580 les européens ne vont pas abandonner si vite" l'eldorado " et il faut

 encore autant de montures  mais aussi de troupeux de bovins le Portugais Goez y 

avait abandonné sept vaches et un taureau, Goray en introduit 500 et 1.000

 chevaux et en 1587 Torres de Vera Aragon rajoute 500 chevaux 4.000 brebis et

 5.00 chèvres.


 

 C'en était fait !! ce n'était pas d'arbres que la pampa était peuplée  !! mais de 

chevaux et de bestiaux à tel point qu'au XVII ème il était possible de s'emparer

du nombre de chevaux que l'on pouvait attraper et dresser et de se les attribuer  

sans permis. Si l'Argentine est devenue célèbre pour sa viande, à l'époque sans

 moyens de conservation, c'est le commerce des cuirs qui était florissant et très 

florissant... vu le nombre faramineux de bêtes abattues à cet effet.

 Il fallait pour cela des hommes employés à les rabattre, le gaucho était né,

 solitaire ou à deux, de provenances diverses,  métissé de sang indien ou

 espagnols tout  juste débarqués . Ce n'est pas Attila qui leur a appris à mettre

 leur biftech entre la selle et le dos du cheval,  il n'y a pas dans la pampa d'arbres 

pour faire du feu. Ils sont à ce moment-là maîtres d'eux-mémes avec pour seul 

danger les bêtes sauvages et les Indiens Pehuelches, Araucans ou Guaranis qui

  n'ont pas dit leur dernier mot. La Pampa et leur cheval sont leur propriété et ils 

ont du mal à "rentrer dans le rang" si je puis dire. Au XVII ème  une série de

 décrets tend à légiférer sur ce qu'il est possible de faire ou de ne pas faire et au

 XIX ème c'en sera fini d'une liberté sans contraintes, il faudra produire une 

attestation  de travail dans une estancia. Tout contrevenant se verra expédié dans

 un fortin reculé exposé aux attaques des Indiens. Il est libre et ne souhaite

 travailler que lorsque cela est nésessaire ; le regroupement de bêtes n'est pas une

 mince affaire car elles se comptent par miliers. Leur adresse et celle de leur

 monture, ou une fois de plus nous constatons qu'il ne font qu'un, était très

 prisées.

 Il peut aussi être empoyé à chasser les jaguar et les puma qu'ils capturaient à 

l'aide des "boleadoras" (trois pierres rondes reliées par des cordes) qu'ils 

lancaient dans les pattes arrières du fauve puis sautaient à bas de leur cheval pour

 leur porter le coup de grâce, avec le "facon" qui ne quitte jamais sa ceinture  

Le poète José Hernadez  a chanté sa fierté d'être libre  dans


"Martin Fierro"

"Ma gloire est de rester libre

Comme un oiseau dans les airs" ..


                       https://www.youtube.com/watch?v=i964wwYfmvo
 

Une épopée que celle de ces premiers gauchos ! qui trouvera son aboutissement

 au moment de la guerre d'Indépendance où ils deviendront les héros dont les 

chroniqueurs  militaires ennemis citeront les  exploits.

 Les choses ont bien changé, s'il existe encore des gauchos ce ne sont plus des

 indépendants, des hors la loi, des vagabonds  mais de fiers cavaliers dont l'art

 équestre sera un mix entre l'école espagnole et les nécessités d'un terrain 

particulier où souplesse et équilibre naturel sont essentiels.

 Malgré les déplacements par train, ils guident encore les troupeaux lors de

 longues et épuisantes tranhumances où tous les 10 à 20 kilomètres ils changent

 de monture. Il est toujours possible de se lancer à la poursuite des hordes de 

chevaux sauvages les "cimarrones", il faudra alors les dompter.

 Leur plaisir ? le maté, les cartes, et le jeu du pato un mix de boskachi et de

 basket- ball, il faudra tenir à bout de bras la dépouille d'un canard (remplacée par

 un ballon avec poignées)  et le jeter dans un panier, par équipes de quatre où là 

aussi tous les coups ne sont plus permis.

 Ils sont toujours les cavaliers de jadis appliquant sur leurs mollets les bottes de 

cuir de poulain  encore chaudes, la ceinture porte-monnaie à la taille et le rêve

 d'espaces infinis et libres !! à parcourir .

 


samedi 27 février 2021

Les Csikos de la Puszta hongroise

  Voilà encore des traditions bien lointaines pour un pays qui, enclavé, a eu bien du

 mal à s'affirmer entre tous ses voisins, traditions équestres bien entendu, en ce 

qui nous concerne dans cette série.

                   https://www.youtube.com/watch?v=Gv7h4EhCMLM

 C'est l'étalon anglo-normand Nonius  capturé à l'issue des guerres napoléoniennes

 dans le haras français de Zwelbrucken qui est à l'origine de cette race hongroise 

qui porte son nom, mais il n'est pas le seul en Hongrie.

 La Puszta se trouve au pied des Carpates  et suit la Tisza, fleuve indomptable, 

elle est le royaume des csikos qui suivent les hordes de chevaux qui vivent en

 liberté

Les csikos ont pour ancêtres les nomades qui parcouraient les steppes de l'Oural

et des monts Altaï : délogés par d'autres peuplades ils trouvent refuge plus à 

l'ouest entre la mer d'Aral et la mer Casspienne Ces nomades composées de neuf 

tribus donneront la prépondérance à la plus puissante d'entre elles,  les Magyars

et ils y resteront. Si nous remontons plus loin encore nous allons rencontrer Attila 

qui a traversé cette région et choisi le lit de cette rivière Tisza comme sépulture.

 Mais bientôt ce sont les Tatars qui vont déferler sur ce bassin des Carpates en 

1241. A Segesvar le plus grand poète hongrois Sandor Petöfi mourra sur son 

cheval face à un canon russe ... en 1849.

 Le costume du Cszikos comporte un grand chapeau noir aux bords relevés, la 

blouse bleue à larges manches  est recouverte d'un petit gilet de feutre noir brodé

 de fleurs, les bottes sont noires, souples et en main le célèbre fouet à cerceau 

comme vous pouvez le voir sur le document ci-dessus.


 Ce cheval a une belle attitude de défi !

Avant eux les hussards se sont illustrés sur ces si nombreux champs de bataille!

 Tout hussard qui n’est pas mort à trente ans est un jean-foutre, et je m’arrange 

pour ne pas dépasser ce terme », déclara Antoine Charles Louis de Lasalle. 

Général à la bravoure légendaire, il meurt à l’âge de 34 ans, tué d’une balle en 

plein front lors de la bataille de Wagram (5 - 6 juillet 1809). Car il est vrai que les 

hussards possèdent depuis leur création une renommée de soldats d’exception !

Les hussards apparaissent au XVe siècle en Hongrie. A l’époque, l’Europe orientale

 subit l’invasion des Turcs. Pour résister, le roi de Hongrie, Mathias Corvin

 (1458-1490), crée un corps de cavalerie légère : les hussards. Constituée de vingt

 cavaliers, ils sont capables de se mouvoir rapidement pour surprendre et frapper 

l’ennemi. Le rôle de ces cavaliers est de collecter des renseignements. Servant

 d’éclaireurs, chargés de harceler l’adversaire, les hussards font souvent preuve

 d’un grand courage. Leur tactique peut s’apparenter à celle de nos commandos 

contemporains.

Leur réputation, comme troupe d’élite, se répandit partout en Europe. A partir de 

1637, au moment de la guerre de Trente ans, les Français recrutèrent ainsi

 plusieurs centaines d’hussards hongrois. En 1692, le roi Louis XIV crée le premier

 régiment de hussards hongrois et allemands. En 1789, la France dispose de six 

régiments de hussards. Sous le Directoire, on en compte treize, dix en 1803 et

 quatorze en 1814.

Mais ce qui contribua surtout à leur postérité est leur uniforme. Coloré et finement

 brodé, il se compose d’un shako noir à cordon blanc et plumet, une pelisse et un

 dolman. Ils sont équipés d’un sabre, qui pendait bas derrière les jambes, ainsi 

que d’un pistolet et d’une carabine, au cas où le cavalier ait à combattre au sol. Ils

 portent également une large sacoche permettant de tenir à l’abri de l’humidité : la

 sabretache.

De nos jours, les hussards ont délaissé leurs chevaux au profit de blindés.

 Actuellement il ne reste en activité que trois régiments de hussards en France

, comme le 1er régiment de hussards parachutistes 

              https://www.youtube.com/watch?v=0A3ICwxmbu4

vendredi 26 février 2021

Les tchopendoz d'Afghanistan

 


  Nous évoquions les textes grecs en ce qui concerne l'origine et le domptage des 

chevaux mais,  chez les Hittites, c'est  au 3 ème millénaire qu'il apparaît et c'est 

un voyageur russe  qui découvre et donne son nom à "l' Equus Przewalski"

en Dzoungarie , en 1881 et le ramena à St Pétersbourg.

Leurs ascendants les Bactriens et les Sogdiens avaient déjà des connaissances

 hippiques et les Grecs leur confiaient le dressage et l'élevage ainsi que les courses

 de char. Darius, en Perse écrit :

"Le pays de Perse qu'Ahouramazda m'a donné, qui est beau, a de bons chevaux et 

de bons hommes". Dans la plaine de Nicée au sud d'Ecbatane les Mèdes 

entretenaient un élevage célèbre de 150.000 chevaux et les Scythes qui vivaient à 

cheval affirmaient " Quand le Mongol est séparé de son cheval il n'a plus qu'à 

mourir" c'est bien d'ailleurs pour cela que les archéologues retrouvent dans leur 

 tombe le cavalier et sa monture.

        l'or des Scythes cavaliers et orfèvres

Les monarchies de Lydie et d'Egypte ainsi que de Chaldée ont été vaincues par la 

cavalerie iranienne.  Les guerres  à cheval ne sont plus d'actualité mais comme

 nous l'avons "lu précédemment le sport a remplacé les chevauchées lointaines et

 les cavaliers ont trouvé des batailles aussi rudes entre eux le "bozkachi" qui en 

persan signifie "arrache-chèvre. Il faut se diriger plein nord vers la Russie et à 

Kondouz rester sur la rive droite de l'Amou-Daria.

 


 

 Sgodiane et Batriane sont les noms antiques de ces territoires où régnaient les

 plus beaux chevaux.  Destinés à se battre dans le bozkachi  et il faut être

 courageux, les coups  pleuvent sur les corps et les naseaux. Les chevaux ne sont

 pas ferrés et subissent un régime de fer où on va leur apprendre à résister à la

 souffrance. Tous les coups sont permis au bozkachi,  les cavaliers, les tchopendos

 sont des cavaliers d'élite,  il faut se tenir en équilibre sur le flanc du cheval une 

jambe repliée sur le pommeau de  la selle, les talpak, bonnets ronds et fourrés

 peuvent atténuer les coups de cravache, les "qualmtchine".

 

                                                                      Tchopendoz en action

  il faut avoir une  poigne de fer pour arracher la chèvre ou le veau des mains du

 concurrent .

Les tchopendoz sont généralement au service d'un "bey" qui récoltera la gloire de 

la victoire. C'est en Afghanistan chez les Ouzbeks et les Turkmènes  que persiste

 cette tradition et pendant la saison d'hiver,  au Turkestan  une dizaine mais

 jusqu'à cinquante cavaliers  rivalisent d'adresse et de force, les chevaux sont 

intimement mêlés à cette joute.(ne manquez pas ce bozkachi)

                https://www.youtube.com/watch?v=O5gufMm3l6U


                        Miniature afghane contemporaine


jeudi 25 février 2021

Les cavaliers des steppes

  Cap, plus encore  à l'Est chez les Mongols, les Kirghizes, les Tcherkesses, les 

Tadjikhs, nous partons pour les steppes d'Asie centrale et de la Russie sans oublier 

les cavaliers du Don, de l'Ukraine ou du Kazakhstan. Nous avons tous appris que 

l'herbe ne repoussait plus après que les chevaux d'Attila l'aient piétinée, 

Ceux de Gengis Khan ou de Tamerlan surgissaient déjà au III ème siècle avant J C 

C'est Gengis Khan, qui unit tous ces peuples épars Tatars, Ouïghours, Merkits de la

 steppe et nomades du Gobi et en fit une unité "les Mongols".

 


 

 De sinistre mémoire pour les Européens:

" Un peuple détestable de Satan, c'est à dire une armée innombrable de Tatars,

est sortie en cette année 1240 de son pays couronné de montagnes , et, se frayant

un passage à travers le Caucase, ils se sont répandus comme des flots de diable...

tel un vol de sauterelles, ils ont commis de terribles dévastations dans les parties

 de l'Est de l'Europe, les ravageant par le feu et par des bains de sang...

Ils sont vêtus de peaux de boeufs, portent des armures de plaques de fer (eux 

aussi)

 ils sont vigoureux et trapus, invincibles et infatigables, leur dos est sans

 protection, la poitrine seule couverte d'une armure. Ils aiment boire le 

sang  pur de leurs moutons, ils ont des chevaux vigoureux qui mangent des 

branches, oui, des arbres...

 Ils vivent en nomades avec leurs troupeaux et leurs femmes qiui apprennent à 

combattre comme des hommes...

 Ainsi sont-ils arrivés comme l'éclair jusqu'aux frontières de la chrétienté, 

ravageant et paralysant tout le monde par la frayeur et l'épouvante inconcevables 

qu'ils inspirent"

                    https://www.youtube.com/watch?v=TUCMpHZ46Pg

La Grande Muraille avait été construite pour maintenir les armées mongoles  à 

l'extérieur de la Chine (puisque l'on parle de Chine l'on vient de découvrir près du 

fleuve jaune au Xian de Mengjin Luoyang province du Henan ces statuettes de 

terre cuite de la période Han datant de 206 av J C)



Conquêtes  qui avaient eu raison de tous les peuples des rivages du Pacifique aux

 steppes de Russie et des toundras glacées. C'est sa mort en 1227 qui sauva

 l'Europe du désastre mais ni la Russie ni la Perse ni même le Califat de Bagdad ne

 résistèrent à ses fils. Mais tout a une fin !

Du passé militaire des Mongols leurs descendants conservent la prarique des "trois

 sports virils" le tir à l'arc, la lutte et les courses de chevaux. Ces courses se 

disputent sur de longs parcours, les chevaux sont montés par de jeunes enfants 

filles ou garçons  qui ne font que guider leur monture laissant au cheval toute leur 

qualité ; il est trapu petit trés résistant au froid, petite tête mais splendides

queues et crinières. Il paît uniquement en plein air et n'a besoin ni d'écurie ni 

d'autre nourriture. Le nomadisme fait toujours de ces steppes le ranch de l'Asie,

 mais le modernisme est une tentation qui mettra peut-être fin à cette vie de 

grande liberté (et ce serait dommage) il ne faudrait pas que Pékin oublie que c'est

 le petit-fils de Genghis Khan qui l'a fondée.

                        https://www.youtube.com/watch?v=st5kgTWFG_w



mercredi 24 février 2021

Les cavaliers d'Afrique noire

 Voyage dans le temps plus à l'Est, pour retrouver les chevaliers vétus de cottes

de maille, et casqués de fer,  leurs montures carapaçonnées  non plus de fer mais

 de loudes étoffes, un voyage dans l'ancienne Afrique avec les Garamantes  qui 

partaient en guerre sur leurs chars tirés par quatre chevaux figurés sur les

peintures rupestres (et qui rappellent les chars égyptiens)  que ce soit au Fezzan

 au Tibesti ou au Tassili .

 


Toujours est-il qu'il me faut absolument trouver les textes qui racontent l'histoire 

ancienne de l'Afrique,  une carte aussi. Chronologiquement parlant les Haoussas

 ont été conquis par les Peuls, mais qui étaient les cavaliers Peuls.

https://books.google.fr/books?id=CbstDwAAQBAJ&pg=PT303&lpg=PT303&dq=les+hassouas&source=bl&ots=RUI7UgDDnE&sig=ACfU3U29IxerPNu10LR7cKmCFmGZBVYmlg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiFwPmQoILvAhUpCWMBHaB2DFMQ6AEwBHoECAsQAw#v=onepage&q=les%20hassouas&f=false



                    https://www.monde-diplomatique.fr/1975/12/CORNEVIN/33591

"Quoique obscurcie par la légende, l'histoire des États haoussa, qui occupaient le

 nord-est du Nigeria actuel, est connue depuis le XII ème siècle. Il y aurait eu sept

 États « légitimes » (Biram, Daoura, Kano, Gobir, Katsena, Rano et Zaria) et sept

 États « bâtards », pays peut-être passés sous la domination haoussa. Mais c'est 

surtout à partir du xive siècle que l'histoire haoussa paraît claire. L'influence de 

l'empire du Mali se fait alors sentir, et ce sont des missionnaires venus de l'ouest 

qui islamisent partiellement la classe dirigeante. Zaria, le plus méridional des sept

 États, est alors à son apogée. C'est le centre de razzias d'esclaves vendus ensuite

 sur les marchés de Kano et de Katsena à destination du monde arabe. Ce 

commerce entraîne une très nette influence maghrébine et mamelouke en pays 

haoussa, où se fait aussi sentir la pression du Bornou qui impose sa suzeraineté et 

un tribut. Au xve siècle, Kano et, accessoirement, Katsena profitent de leur 

position privilégiée au contact du monde musulman pour supplanter Zaria. On 

peut alors considérer ces deux villes comme de véritables cités-États avec une 

réelle centralisation. Ce sont également de très grands centres culturels : sous le 

règne de Mohammed Rimfa, entre 1463 et 1499, de nombreuses mosquées sont 

construites et le droit coranique est reconnu.

Mais, au xvie siècle, le pays haoussa est pris en tenaille entre deux puissants 

voisins, le Bornou et le Songhaï. L'Askia Mohammed attaque Kano, Katsena, 

Zaria, leur impose un tribut. La ruine du Songhaï par les Marocains et l'anarchie 

qui s'ensuit favorisent un déplacement des routes commerciales transsahariennes 

vers l'Est, dont le pays haoussa est le principal bénéficiaire. Cependant, les États 

 haoussa doivent lutter sur les franges méridionales contre le royaume JUkun en 

pleine expansion. Kano, géographiquement plus exposé" 

 


 

C'est la conquête arabe de 647 à 710 qui mit fin à l'époque Garamante. Et c'est 

l'asséchement définitif du Sahara qui mit fin à la suprématie du cheval au profit

 du chameau. Mais qu'en est-il des Peuls ?

Ils sont grands, fins, à la peau cuivrée et les recherches anthropologiques,

 ethnologiques, nous amènent à penser qu'ils sont originaires des plateaux 

d'Ethiolie, frères des massaïs du Kenya, peuplant la Nubie et remontant vers 

l'Egypte.

 

    Cavalier militaire du Mali. Terre cuite trouvée à Djenne 

                    arrière pays du delta du Niger. XIII-XV ème siècle

 

Pour nous résumer les chars Garamantes furent célèbres dans l'Afrique entière 

pour avoir sillonné toutes les pistes sahariennes jusqu'à leur désséchement.

Sans doute, ces chevaliers revêtus de cottes de maille  ne sont plus présents de

 nos jours que sous une représentation, j'oserai-dire, "folklorique". Mais dont les 

descendants sont fiers puisqu'ils sont prèts à échanger 14 de leurs vaches pour 

une cotte de maille !!.

Ils les appellent "les griots" 


                      https://www.youtube.com/watch?v=ZvEO-F5B3Dk

 Nous sommes partis loin, très loin dans l'histoire, 1300 ans avant J C, quand ces

 fiers et intrépides  chevaliers, ou conducteurs de chars, galopaient jusqu'au lac 

Tchad!...




mardi 23 février 2021

Les cavaliers du monde

  Ils ont appris tout seuls dès la tendre enfance, par nécessité le plus souvent,

 cavaliers des steppes,  par tradition ou pour le sport , monter à cheval n'est plus 

alors l'art codifié de faire exécuter certaines figures dans un manège mais le plaisir

 de faire corps avec leur monture,

Je vais commencer par l'Afrique du Nord, car j'ai souvent évoqué, dans les articles 

précédents, le cheval arabe, peut-être même en commençant par Buraq, le cheval 

ailé de Mahomet 



J'ai eu souvent l'opportunité d'être invitée à des "fantasias", ces charges au galop

 vers les spectateurs, stoppées par cette salve de fusil presque au ras des invités.

 C'est plein de panache ! et de toute beauté, les chevaux, mais pas que des blancs,

magnifiquement harnachés.


  Le peintre et poète Aherdane Mahjoubi a écrit pour lui ce poème :

 Tes yeux

Couleur d'orage

Que l'éclair cravache

Aspirent au tourbillon

De ta crinière noire

Vers l'au-delà

Des crêtes

Des neiges

Et des mirages .

 

Les ailes

De tes naseaux 

Se gonflent d'espace...

Ta robe de nuit frissonne

A chaque souffle du vent...

Tu te cabres

Par jeu

Pour soupeser tes fers.

 

Pour éprouver

 L'aplomb 

De tes jarrets nerveux ...

 

Ou, encore :

 "Que vais-je pouvoir sceller?

Cheval blanc tu es perdu

 Mon jaloux te possède

Les voleurs t'ont vendu."

L'importance du cheval au Maghreb et son élevage se poursuit chez les Zemmour,

 excellents cavaliers par ailleurs, les Zaïanes; symbole de liberté et d'indépendance

 tout en étant un véhicule, un ami, un signe extérieur de richesse et une source de

 revenus. Mais l'intérêt du roi du Maroc pour l'élevage et la reproduction trouve sa 

réalisation au haras de  Bouznika  qui détient une vingtaine d'étalons 

reproducteurs de race Arabe, Barbe, Pur-sang, et Arabe-Barbe.

 

                            https://www.youtube.com/watch?v=f7iHzeIbSsE

 

"Dans la noblesse des fêtes

Les Imelazenes ont chanté

Les femmes ont loué, ravies,

L'antem des jasmins et des roses.

 Mais quelle fleur, quelle résine

Aura jmais l'odeur chaude

l'odeur enivrante, l'odeur guerrière

De la poudre des combats."

 

            http://www.selman-marrakech.com/fr/haras-marrakech.html

Les barbes, chevaux tout terrain, si l'on peut dire, sont à l'origine de la réputation

 des cavaliers berbères, rapidité, endurance, Hérodote les cite déjà, moins rapides

 que le cheval arabe ils le surclassent en montagne, Atlas et Moyen Atlas sont des 

terrains de chasse idéaux pour eux et les tribus qui les possèdent. C'est avec eux 

que les Berbères ont acquis, au long des siècles une tradition équestre

 étroitement liée à la guerre que ce soit sur les routes de l'Empire Romain, en 

Espagne, jusqu'au sud de la France  ou pendant le protectorat français ou dans les

 régiments de spahis et de goumiers. L'historien arabe Ibn Khaldoum leur a rendu

 un vibrant hommage.

 "On a vu d'eux des choses tellement hors du commun, des faits tellement 

admirables qu'il est impossible de méconnaître le grand soin que Dieu a d'eux".

                      https://www.youtube.com/watch?v=lIq8F48WfF0

lundi 22 février 2021

Au Piémont Pyrénéen

           De l'air  !! mais pas encore la permission d'attendre le coucher de soleil !


                                                                     le Totem (vous l'avez déjà vu)


                                       Le chemin est bordé d'hellébores sauvages en fleurs


 

 










que visite avec assiduité

 un 

gros bourdon








       passant de l'une à l'autre et disparaissant au coeur de la fleur

 


            à l'abri du sous-bois les anémones sauvages tapissent le sol


 premières touches de 

couleur 

mais prudence ce printemps

 qui s'annonce n'est pas

 encore là ....

Les vents tempétueux

 arrachent encore des

 brindilles affaiblies par le

 poids des lichens que je

 ramasse et raccroche sur

 un support qui n'est  le 

leur 

 

 

 

 

 

 

 


 









La neige pas si lointaine a 

 

grillé et couché les herbes

 

 hautes 







                             dans le lointain elle brille au soleil couchant

 


 

        Bien caché dans le sous-bois un rucher où les butineuses mettent un oeil à 

l'extérieur

vous remarquez les petites alvéoles de la grille qui empêche les méchants frelons

 de venir dévaster leur demeure


 


Bien à l'abri aussi des troupeaux, grâce aux fils électrifiés, lesquels se vengent sur

 le tronc de ce pin


                                                                  et .... emportées dans le vent


            les châtons tout neufs des noisetiers sont bien accrochés


 



vendredi 19 février 2021

Les lipizzans ... et les autres

  Ils ont leur arbre généaloqique  et c'est peut-être parce que  leur origine (très

 lointaine) remonte à nos chevaux noirs Pyrénéens , les Merens, que je les 

affectionne particulièrement. Emil Finfer le précisait:

" Le Lipizzan d'origine remontant à un croisement de chevaux noirs des Pyrénées,

 jadis élevés sur la presqu'île dalmatienne, il est inévitable qu'une reproduction 

suivie, sans apport de sang anobli, reconduirait vers le type d'origine plus massif,

 en rendant le produit plus ordinaire et plus lourd.

Afin d'éviter une rechute vers ce tupe d'origine, le haras impérial a gardé pour la 

reproduction la souche arabe de Siglavy, déjà tant mélangée de sang lipizzan" .




 Le peintre ignace Duvivier est allé jusqu'à Vienne peindre une toile "le Piqué des

 Maures" représentant, non pas un Carrousel, dans le manège mais un exercice de

 précision des cavaliers qui devaient  atteindre au pistolet ou à la lance, lancés 

au galop, des  têtes de turc, ennemis qui étaient régulièrement aux portes de

 Vienne. En effet le manège était souvent le théatre soit de Carrousel à la gloire

 d'un souverain ou d'autres manifestations, comme des concerts.

Après la Révolution française et les guerres napoléoniennes le seul et unique 

refuge qui existait pour la haute école en Europe fut l'Ecole Espagnole de Vienne

 où les responsables veillaient à la sauvegarde des traditions, certains d'entre eux 

 réussirent au cours du XIX ème à ressusciter l'âge d'or de  la Haute Ecole .


La plupart des Lipizzans sont de robe blanche "cheval impérial" par excellence 

cela n'a pas toujours été le cas.

Jusqu'au XVIII ème siècle il existait des chevaux pie, bruns, des tigrés, des aubère

 ou des Isabelle. Les arabes dont on se servait au XIV ème siècle  pour améliorer

la  race, au XIX ème favorisaient le développement du cheval de couleur blanche.

Pluto en 1765 issu du haras royal de Frederiksborg était d'origine purement

 espagnole et blanc.

Conversano,  napolitain en 1767 était moreau

Favory,  issu du haras de Kladeub en 1779 était aubère.

Néapolitano, alezan napolitain de Polesina 

Siglavvy blanc arabe en 1810 haras de Lipizza.

 Comme Maestoso, blanc, de père napolitain et de mère espagnole né en 1819 à 

Mezöhegyes.

           Le lipizzan a des amis en France :

M. Roger Bellon est le premier à importer des Lipizzans et à fonder un élevage en

 France, en 1965, il créé une association : « Les Amis Français du Lipizzan ».

Au décès de son père en 1974, Mme Joëlle Bellon reprend la présidence de cette

 association.

Sur proposition de l’association française, la « Lipizzan International Federation »

 (LIF) voit le jour.

Les haras français sont plus généralement peuplés d'Arabes, de Pur-sang anglais

 de Selle Français et d'Anglo-Arabe. Le Cadre Noir à Saumur perpètue la tradition

 de la Haute Ecole et les grandes écuries de Versailles offrent des spectacles

 toujours renouvelés, comme à Chantilly.

http://www.chateauversailles.fr/decouvrir/domaine/ecuries-royales/academie-equestre-nationale-domaine-versailles#spectacles

                 https://www.youtube.com/watch?v=TySZlgYr5IU
 

 https://www.youtube.com/watch?v=sxb1ojcovLk

 

Mais monter à cheval est inné chez certains peuples, nous allone en parler .

 


jeudi 18 février 2021

Les écuyers

  Presque aussi célèbres que leurs montures,  c'est ainsi que l'on touche du doigt

le  lien  entre homme et bête.   Depuis l'inaugurarion  du manège, les maîtres-

écuyers dirigent aussi l'école. Mais ils partent aussi à la guerre quand il le faut.

 C'est le cas de Rudolf van der Straten qui avait notamment pris part au partage

 des Lipizzans avec les Italiens.

Ivoire sculpté par Matthias Steinle "maître-ivoirier" de la Cour : deux arts se

 conjuguent ici, celui de la sculpture sur ivoire et l'art équestre avec cette 

magnifique "levade" que Charles VI exécute pour l'Autriche à ses pieds .


  Il avait été aide de camp de I'archiduc avant de partir à la Grande  Guerre. 

 Son retour marque une reprise en main qu'il explique (la survivance de la haute 

Ecole n'était pas acquise !!).

" Dans l'opinion publique un courant favorable se faisait sentir, mais on n'hésitait

 pas, d'autre part, à parler de sa transformation éventuelle en salle de cinéma ou

 en piscine. Sa majesté  l'empereur Charles, décédé depuis lors, me déclara

 qu'il serait désireux de voir sauver cet Institut. Effectivement, grâce à la

 compréhension dont fit preuve Beck von Mannagetta, qui avait le triste devoir de 

liquider les possessions de la Cour, grâce au soutien du colonel Köhler, de l'Office 

de remonte auprès du Ministère de l'Agriculture, la sauvegarde de l'Ecole

 Espagnole fut assurée"

 Van Straten s'adjoint plus tard les services, parmi d'autres, d'Ernst Lindenbauer,

 ancien de la Garde montée de l'Ecurie militaire impériale et royale.

 Il n'était pas partisan de faire voyager les chevaux et pourtant pour des raisons

 financières, il dut faire des présentations en Europe.. On ne sera plus à ça près 

 lors de la seconde guerre mondiale,  les lipizzans sont des chevaux qui ont 

beaucoup voyagé !!. Lorsque l'Autriche en mars 1938 fut envahie par l'armée 

allemande  il n'était pas non plus évident que l'Ecole survive.

  Van Straten raconte qu'à cette date  le maître-écuyer Zrust lui disait avec 

inquiètude que des "inconnus" voulaient prendre la direction de l'école et qu'à son

 grand soulagement il se trouvait alors en face du général bavarois von Perfal

 ancien aide de camp du roi de Bavière, lequel le met en relation  avec le général 

de corps d'armée von Bock qui lui suggére d'afficher " Cette école est sous 

protection militaire".  L'école était sauvée de l'emprise nazie et passait sous les 

ordres de la troisième Inspection des blindés et de la Cavalerie du 

Commandement général de l'Armée. Et c'est à ce moment que Alois Podhjsky

 prend la relève. Le cursus du colonel Hans Handler, en temps que directeur en 

1965, est non moins prestigieux, vainqueur de nombreux concours hippiques 

internationaux plusieurs années auparavant, il pouvait en temps que membre de 

l'Académie militaire de Défense militaire, exercer ses fonctions  d'Inspecteur du

service des haras.

 Il fait siennes les recommandations  du lieutenant-maréchal Franz Holbein von 

Holbeinsberg et du maître-écuyer Johann Meisner parues dans un ouvrage en 

date de 1898

"Conserver à l'art équestre la plus haute perfection"

 Tenir compte pleinement des impératifs de l'heure présente."

 "Etendre la pratique de l'art de l'équitation"

                                   Et c'est toujours d'actualité




mardi 16 février 2021

Les manèges

 Nous avons très brièvement retracé l'origine des montures, leurs aventures  lors 

des trois guerres,  avec des hommes décidés envers et contre tous à les protéger

 et les mettre hors d'atteinte de tous dangers comme  Alois Podhjasky ou Hans 

Handler. Podhajsky décidant de faire évacuer une partie des jeunes étalons à la

 Villa Hermès du jardin zoologique de Lainz devant l'intensification des

 bombardements.

Puis ses sollicitations auprès du général Patton pour leur protection à Hostau et

 leur évacuation en Bavière, ceci jusqu'à leur installation au palais de Vienne dans 

la Hofburg. Le hall baroque de Fischer von Erlach redevenant le théatre de 

présentations régulières .

 Il y eut bien un voyage aux Etats-Unis  mais j'oserai dire, un voyage d'agrèment !

 Les peintures de George Hamilton qui résida en Autriche dans les années 1700 me

 paraissent très appropriées  pour illustrer ces articles.

 

Aux manèges à l'air libre succéda un premier manège espagnol en 1572 au

 château d'Ebersdorf. On envisagea bien un nouveau manège en 1640 mais l'on 

manquait d'argent  et malgré la seconde invasion des turcs Léopold Ier voulait 

donner à l'art baroque toute sa place en Autriche. Il va donc faire édifier un Opéra

 de bois par Ludovico Burnacini (son mariage avec l'infante Marguerite-Thérèse 

fille du roi d'Espagne Philippe IV, explique-t-il une dépense de cent mille florins ?

Les ballets de chevaux étaient à la mode en Italie c'est donc l'endroit tout trouvé 

pour  y mettre en scène un ballet de chevaux à l'occasion des festivités de son 

mariage où il va parader sur un alezan espagnol, les brides de celui-ci cloutées de 

diamants et sertis d'or, caparaçon brodé de perles et de pierres précieuses.

Je crains que la description de cette fastueuse représentation digne du Roi- Soleil 

ne soit un peu longue et plus appropriée au moment où nous parlerons des figures

 proprement dites. Les gravures jointes vous donnent cependant un aperçu  de 

l'ampleur du spectacle, on parle de mille trois cent personnes !! et ce fut sans

 doute le début de représentations équestres en musique.

Léopold Ier régnera de  1658 à 1705.


 


 

 Après les destructions consécutives à  l'attaque de Vienne par les Turcs les

 travaux se succédèrent encore sous Léopold Ier puis son successeur et en 1722 

sous les auspices de Charles VI et l'éxécution des plans confiée à Johann Bernhard 

Fischer von Erlach, on voit enfin le bâtiment sous sa forme définitive. 

La victoire sur les Turcs était enfin acquise, la paix signée entre Charles VI, la 

Turquie et Venise à Belgrade en 1717 . Nous allons voir comment va procéder  cet

 architecte qui travailla plusieurs années à Rome et fait une carrière brillante à 

Vienne depuis les années 1686.

 


Fischer avait travaillé sous la direction de Carlo Fontana à Rome après avoir

 débuté, par filiation, sa carrière comme sculpteur, celle-ci trouvant une continuité

à Vienne et si parfaite qu'il devient professeur de l'archiduc Joseph qui plus tard, 

empereur, l'anoblira en 1696 puis fut nommé premier ingénieur de la Cour en 

1705. Histoire de famille,  encore, puisqu'un de ses fils parti à la découverte des

 plus beaux édifices de l'Europe revient à Vienne pour être à son tour nommé 

architecte de la Cour. ( Pourrais-t-on parler d'un Tour de Compagnonnage ?)

 Quatre étages pour ce manège, une loge destinée à la Cour qui fait face à

l'entrée des cavaliers une série de colonnes corinthiennes qui relie les balcons 17 

mètres de haut et 55 mètres de longueur . Les visiteurs peuvent lire:

" Ce manège a été édifié en l'an 1735 sur ordre de l'Empereur Charles VI, fils de 

l'empereur Léopold I er,  et sous la surveillance du directeur général des 

constructions, président des écuries de la Cour, comte Gundaker Althann, dans le

 but d'enseigner et d'exercer la jeunesse noble, et dans le but également de 

former des chevaux pour l'équitation académique militaire" 

  Pour son inauguration c'est le maître-écuyer Franz von Weyrother qui en fera la

 présentation à la future impératrice Marie-Thérèse et son époux Charles de

 Lorraine


  C'est le moment de parler des écuyers qui se succéderont à la tête de cette

 institution, partageant la célébrité avec les étalons les plus nobles.

lundi 15 février 2021

Les lipizzans en guerre

  Nous voilà donc à Piber ! mais penseriez- vous qu'ils puissent s'y reproduire en 

paix ?

 

 

               

 Mais n'allons pas trop vite. Piber exisait déjà depuis 122 ans quand les 

Lipizzans venus de leur exil à Laxenburg s'y installent en 1920. Pur-sang anglais 

anglo-arabes et anglo-normands s'y trouvaient déjà avec quelques lipizzans. 

Sur ce tout-petit aperçu d'un monde bien particulier, comme nous commençons à

 le voir, je n'ai pas encore parlé de "remonte", et du lourd tribut que les chevaux

ont  payé aux guerres , montures d'officiers ou tracteurs de canon ; Piber était

donc aussi un dépôt de remonte. Tout cavalier rêverait de paturages de qualité,

d'une pluviométrie parfaite, alpages d'altitude, 70.000 mètres carrés de bois, un

 château de style renaissance signé Domenico Sciassio. C'était trop beau !! au

 cours de la Seconde Guerre mondiale le Ministère de l'Agriculture du Reich

 ordonne leur transport à Hostau. Sauvetage certes des pilleurs, des partisans  et

 une petite idée de derrière la tête d'y élever des chevaux de trait.

 Disséminés dans plusieurs haras, l'ancien haras de Lipizza en territoire italien (6 

 étalons 60 juments et autant de poulain : Balbona à l'Etat Hongrois 4 étalons 40

 poulinières et poulains, puis Topolcianky Ttchécoslovaquie) deux étalons 30 

poulinières et poulains, poursuivons avec le haras roumain à Fogaras, 4 étalons 50

 poulinières et poulains viennent eneuite les haras yougoslaves de Stancic et de 

Kruschedol et Demir Kapja à la Macédoine, à peu près les mêmes nombres .

Et il y avait les haras de l'Etat Tchécoslovaque  (on touche ici du doigt les

 bouleversements politiques qui suivirent la seconde guerre mondiale) à Hostau

 loin d'être aussi favorable pour l'élevage des lipizzans tous vont se retrouver là.

Les alliés gagnent du terrain et les officiers allemands en charge des haras ( et 

c'est maintenant que je vais vous parler de Patton) font en sorte que les soldats 

américains  amènent les principaux étalons et des poulains dans la Bavière libérée

 et surtout à Furth im Wald où ils étaient vraiment à l'abri. C'était une opération

 placée sous le haut commandement du général Patton !! il ne s'agit plus ici de 

chars ! et du colonel Ch. H. Reed, qui fit de cette opération un récit mémorable !

 Cela vaudrait peut-être la peine de le connaître.  Il y mentionne les Cosaques, 

cavaliers hors pair s'il en est  qui guident les chevaux par petits groupes en tête à

 queue précédés et suivis d'une jeep. Les très jeunes poulains et leurs mères ainsi

 que les juments pleines bénéficiant d'un transport par camions.

 Je vous parlerai ensuite du colonet Podhajsky qui se plaça sous la protection de 

Patton..  Au fait peut-être ne savez-vous pas qui est Patton ?

https://www.dday-overlord.com/bataille-normandie/portraits/americains/george-s-patton

 En 1945, l'armée américaine dirigée par le général Patton appartenant à la

 cavalerie américaine, prend le contrôle de St. Martin. Patton avait déjà rencontré

 Podhajsky lors de compétitions olympiques d'équitation d'avant-guerre. Ils

 conviennent de la protection des étalons par l'armée américaine jusqu'à la fin de

 la guerre afin de les rendre ensuite aux Autrichiens.

Juste avant la fin de la guerre, le haras d'Hostau se trouve derrière les lignes des

 forces soviétiques. Des officiers allemands, prisonniers des Américains, indiquent 

la localisation exacte des chevaux et prient les Américains de les sauver avant que 

les Soviétiques ne les découvrent, de peur que ceux-ci ne les mangent !