mercredi 3 février 2021

L'art équestre : suite

  Une institution, un monde ... européen ! dans lequel il faut pénétrer  sans rien

 laisser au hasard, le mieux étant une première approche historique.

 C'est un domaine où hommes et chevaux ont un nom, une histoire, une réputation

 maintenus jusqu'à nos jours.

 Nous allons voir cela par pays. 

En Italie, l'aristocrate napolitain Federico  Grisone crée à Naples la première

 académie équestre en 1532. Il avait étudié les oeuvres du grec Xénophon, 

 (cavalier de la mosaïque d'Autun )

s'appropriant  ses recommandations.  Lui-même édite" l'Ordini di Cavalcare "dont 

est tirée cette illustration.


Il s'agissait avant toute chose de la bonne éducation de la jeune aristocratie.

 Dans le manège de Naples comme celui de Rome  la noblesse accourt de toute 

l'Europe  (quand ils ne guerroient pas) . C'est l'élève de Grisone, en l'occurence le 

grand Ecuyer Royal Giovanni Pignatelli directeur de cette académie qui fut 

l'inventeur du harnachement,  toutefois le mors à canon était de l'invention de 

Grisone qui eut à son tour des successeurs prestigieux comme Salomon de la

 Broue et Pluvinel de la Baume en France en 1555 et  François Robichon de La

 Guérinière une centaine d'années après. D'autres académies équestres

 ne tardérent pas à se fonder en France, en Angleterre  au Danemark.

 

                  Mors à canon

 

Mais je vais peut-être trop vite, le premier entre tous est de toute évidence 

Xénophon (430-354 av J C) lorsqu'il traite d'hippologie dans "Peri Hippikês (De

l'art équestre) et Hipparkhidos" (des devoirs d'un maître de cavalerie). Il avait

 participé aux panathénées, fêtes données en l'honneur de la déesse Pallas Atnéna.

 et participé comme cavalier à quelques combats. Sur ses vieux jours, il se retire

 dans sa propriété de Scillonte où il se consacre à l'élevage.

Ces livres témoignent d'une connaissance parfaite des chevaux. Il avait bénéficié

 de l'enseignement de Simon d'Athènes qui lui-même avait eu connaissance du

 degré d'évolution atteint par l'art équestre en Asie Mineure (Lydie) au IV ème

 siècle avant J C, comme en témoigne le bas relief d'une tombe de Gjöbaschi Trysa

 " La danse ne peut être apprise à un danseur au moyen de la cravache et des 

éperons"

"Si le poulain est effrayé (par un bruit inattendu par exemple) il ne faut pas lui 

apprendre par la sévérité, mais par la douceur, que cette crainte est injustifiée."

"Le meilleur enseignement et la meilleure habitude consistent à ne jamais traiter 

un cheval en état de colère"

"Lorsque le cheval est tenu sur la main tandis qu'il engage l'arrière-main, il incline 

aussi bien les membres postérieurs que les hanches. En même temps il élève les

 membres antérieurs de telle sorte que le spectateur qui lui fait face aperçoit le 

ventre et les parties génitales de l'animal. Il convient toutefois de lui donner des 

rênes lors de la levade pour qu'il semble que ce soit avec bonne grâce qu'il 

exécute cet air aussi bien les membres postérieurs".

  Position que l'on peut admirer comme le piaffer ou le passage sur le bas-relief de

 Phidias au Parthénon. Après la chute de la Gréce antique, Rome asphixiée par les 

grandes invasions n'eut pas le loisir d'assurer une continuité à cet art équestre.

 La frise du Parthénon que j'ai pu admirer au British Museum, témoigne de cet art.


                                                                    à suivre

 

 

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