vendredi 29 avril 2016

La grive dans l'art



                  "Nombreuses sont les raisons pour lesquelles, au cours de leurs travaux, la grive vient sous la plume des littérateurs.
Pour les mêmes raisons et beaucoup d'autres encore, elle est source d'inspiration pour les poètes.
La situation change pour elle dans les arts.
Elle reprend son rang parmi les passereaux et les artistes ont toutes raisons de n'apporter à ces petits oiseaux qu'une attention modeste.
En une visite systématique des musées, on aurait des chances de rencontrer des grives dans ces nombreux tableaux de natures-mortes représentant les produits de la chasse ou l'approvisionnement des festins, chez les Desportes et les Snyders ; sans doute aussi dans la décoration sculpturale et picturale des châteaux, où la chasse était à l'honneur.

http://www.cosmovisions.com/Snyders.htm



Nous serions étonnés que certains peintres égarés sur les marchés, n'aient pas été séduits par le plumage des grives et n'en aient pas emporté à leur atelier pour fixer ses couleurs sur la toile. Leur forme seule n'a-t-elle pas tenté Houdon pour ciseler en haut relief dans le marbre sa grive morte suspendue à un clou, de l'ancielle collection du Comte de Castries ?

En fait, ne sont guère connues de la grive dans l'art ancien que quelques figurations décoratives telles que la précieuse grive peinte sur une coupe gallo-romaine en verre trouvée à Fraillicourt et qui périt à Reims dans le brasier du 19 septembre 1914.
 Lorsqu'on visite des églises gothiques dans les pays des vignobles et qu'on remarque l'ampleur avec laquelle leurs sculpteurs ont utilisé la vigne comme élément décoratif, on s'étonne qu'ils aient si peu pensé à l'animer par la présence d'animaux becqueteurs, à commencer par la grive.
Certains auteurs ont signalé des grives sans vérifier par eux-mêmes.
Jusqu'à plus minutieuse enquête, nous ne pouvons indiquer comme certaine que les grives de l'église de Bourcq, qui figurent sur le chapiteau du pilier au droit de la croisée du transept.
Vers le même temps à Avignon, un fresquiste ayant eu recours comme élément décoratif, au chêne, plaça sur une de ses branches, devant un bouquet de glands, une grive.
La chasse serait plus fertile si l'on pouvait dénombrer les buffets, armoires, ustensiles anciens décorés qui ornent les vieilles demeures, et où l'on voit des grives perchées sur des branches ou tenant au bec une grappe de raisin.
Il en existe au Musée du Rethelois et du Porcien.

 http://www.rouillac.com/daprint-FR-111-39289

Une enquête par la presse permettrait d'amorcer une étude charmante sur nos anciens ébénistes et dinandiers de la vallée de la Meuse.

 C'est encore dans l'art populaire, qu'il faut ranger la grive dans l'ex-voto de Cornay.
C'est un haut bas-relief en pierre coloriée qu'oeuvra dans la première moitié du XIX ème un maçon du pays et qui se trouve cimenté sur le bâtiment d'entrée du château.
Massiet du Biest en a traité dans le N° 2 de la Grive.
En ce qui nous concerne l'intérêt de cet ex-voto réside dans la présence d'une grive sur un perchoir ayant pour vis-à-vis un factionnaire qui croise le fusil.
Deux inscriptions surmontent chacun des sujets : la grive voit avec le plaisir le raisin ; le vigneron actif défend les fruits de la vigne.... à suivre
                                                                                          
                                                                                           René Druart

















http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62175337/f174.image.r=

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