samedi 1 mars 2014

Mars

Je l'avais bien dit, Février a tiré son rideau sur une averse de neige:

et Mars ne va-t-il pas se livrer à des luttes, en jettant  des chauds et froids dont la nature fait les frais, Ventose contre Germinal !
à moins que:
L'amour a soumis aussi à sa puissance ce Soleil, qui féconde tout de sa lumière éclatante. Je raconterai les amours du Soleil. Comme le premier il voit tout dans le monde, le premier il avait vu l'adultère de Mars et de Vénus. Il en rougit; et, découvrant au fils de Junon l'opprobre de son lit, il lui montra le théâtre de sa honte. Vulcain consterné s'indigne, laisse échapper le fer que travaille sa main, et soudain il fabrique et lime des chaînes d'airain. Il en forme des rets, tissu léger, délicat, et presque imperceptible. Le lin arrondi sur le fuseau, la toile qu'Arachné ourdit sous de vieux toits, n'égalent point en finesse ce tissu merveilleux. Le dieu de Lemnos en combine avec art les ressorts, qui doivent obéir aux moindres mouvements. Il attache ce piège au lit des deux amants; et dès qu'ils sont réunis, il étend son réseau, les surprend, et les retient dans leurs embrassements.
Alors, ouvrant les portes d'ivoire de son palais, à ce spectacle il appelle tous les dieux. Il leur montre le couple enchaîné, honteux, et confus. On rapporte que les dieux rirent de cette aventure. On dit même que, dans un joyeux délire, quelques immortels osèrent souhaiter la même honte au même prix.

                                                                          Métamorphoses d'Ovide

                                                                   Vénus et Mars (IV, 167-189)

Mais quittons l'Olympe avec le poème de Maurice Carême
et quelques fleurs

 un petit bouquet de pulmonaires cueillies à l'instant: la clandestine est aussi au rendez-vous, vous la connaissez plutôt sous le nom de Lathraea?


 Mars
 Il tombe encore des grêlons,
Mais on sait bien que c'est pour rire.
Quand les nuages se déchirent,
Le ciel écume de rayons.
Le vent caresse les bourgeons
Si longuement qu'il les fait luire.
Il tombe encore des grêlons,
Mais on s'est bien que c'est
pour rire.
Les fauvettes et les pinsons
Ont tant de choses à se dire
Que dans les jardins en délire
On oublie les premiers bourdons.
Il tombe encore des grêlons...

 Les cheminées n'ont pas fini de fumer



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire