Nouvelle version de ce massif, pour un comparatif similaire à celui des pommes ;
aujourd'hui la toile du Metropolitan Museum of Art de New-York :
" Admirable idée d'avoir opposé au paysage éloigné l'arbre élancé du premier
plan, par lequel le proche et le lointain, la gauche et la droite deviennent plus
fermement définis, chacun avec son caractère et sa dominante propre.
Entre 1885 et 1887 - Toile, 65 X 81 cm
La largeur, la hauteur et la profondeur sont presque également développées , de
l'équilibre de ses dimensions naissent la plénitude et le calme de la peinture.
Nous mesurons l'ampleur de l'espace dans la large vallée au viaduc; nous sentons
une profondeur équivalente dans l'interminable passage de la première maison au
sommet de la montagne ; mais nous prenons conscience aussi de la grande
altitude de l'espace dans l'arbre central qui donne la mesure de la dimension
verticale, traversant toutes les zones du paysage et atteignant le bord supérieur
de la toile en partant de son bord inférieur.
Ce contraste des verticales et des horizontales est tempéré par les nombreuses
diagonales dont la pente s'échelonne à de faibles intervalles.L'arbre presque
vertical du centre fait partie d'une série d'arbres plus ou moins d'aplomb et le
tronc le plus incliné se rapproche de la pente de la montagne et de la forte
diagonale de la route. Mais cette route, elle aussi, ressemble par sa forme
sinueuse à la longue silhouette de la montagne qui dans ses chaînes moyennes et
dans les collines à ses pieds s'est établie peu à peu sur une horizontale pure
comme le viaduc.La transition du vertical à l'horizontal par de multiples et menus
changements d'axe est comme les gradations de couleurs qui échelonnent les
extrêmes de chaleur et de froid, de lumière et d'ombre par petits intervalles pour
créer la délicatesse opaline de l'ensemble.
De toutes ces diagonales, aucune ne converge en profondeur avec le
raccourcissement habituel de la perspective. Sur le plan du sol du paysage,
Cézanne choisit des diagonales qui vont en divergeant à partir du spectateur vrers
les côtés de la toile et supprime ainsi la tension du point de fuite. La profondeur
est établie par le chevauchement des objets, par de vastes étages horizontaux
posés l'un sur l'autre et traversés par l'arbre vertical et ses longues diagonales. Le
jeu des contrastes de couleur est aussi un moyen délicat de susciter la profondeur.
Le vert foncé de l'arbre du premier plan contraste avec un ocre vif en dessous et
le léger bleu vaporeux du ciel. Les tons rougeâteres sur le tronc de l'arbre
rappellent le rose du pic de la montagne, mais ils sont posés sur un ton de bleu
plus sombre que celui du ciel. l'opposition des tons chauds et froids vire
graduellement depuis le mariage des verts et des jaunes du premier plan jusqu'à
celui des bleus et des roses dans le lointain.
Le travail du pinceau est l'une des principales beautés de cette peinture et mérite
la plus grande attention. Il est parfaitement visible et franc, sobre touche
d'ouvrier, et, par ses variations innombrables en direction et en taille, est un
moyen lyrique, sensible au plus infime changement dans l'accentuation visuelle
des formes et des couleurs, dans leur modelé et leur accent."
https://www.youtube.com/watch?v=1KmrxL29-LY
http://knock-on-wood.over-blog.com/2019/06/cezanne-gauguin-van-gogh-les-initiateurs-de-l-art-moderne.html
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