Je n'ai pas encore cherché de textes ou de lettres de Renoir donnant ses
impressions sur la lumière de l'Algérie : est-ce l'activité du port de Marseille qui lui
donna l'envie d'aller soigner sa pneumonie contractée à l' Estaque ?
Les peintures de Delacroix ont sans doute été aussi une incitation à ces voyages.
Cependant il note que c'est à Alger qu'il a découvert le blanc, car tout y est blanc.
http://www.algeriades.com/auguste-renoir/article/renoir-and-algeria
Vers 1882 - Huile, 72 X 59 cm
" Cette peinture de soleil torride et de végétation dense nous montre
bien la façon dont Renoir approchait un sujet. "Il attaque sa toile, écrit Albert
André, lorsque le sujet en est simple, en traçant au pinceau, généralement avec
du brun rouge, quelques indications très sommaires pour voir les proportions des
éléments qui constitueront son tableau... Puis, tout de suite, avec les tons purs
délayés à l'essence, comme s'il procédait à l'aquarelle, il frotte rapidement la toile
et on voit apparaître quelque chose d'imprécis, d'irisé, les tons coulant les uns
dans les autres, quelque chose qui nous ravit avant même qu'on ait compris le
sens de l'image".
Les figures du premier plan à l'extrême droite sont indiquées légérement par
quelques touches de brun rouge qui établissent le schéma général du tableau.
Avec cette note sténographique pour base, on s'aperçoit que l'élément majeur
d'organisation de la composition réside dans le degré de fini des différentes parties
de la toile. Dans les figures et dans les marches du premier plan, il y a un
caractère d'esquisse, une liberté de main très proche de la technique de
l'aquarelle.
L'exécution plus relâchée correspond aux surfaces les plus ouvertes; en allant vers
le haut, le traitement du mur et des arbres devient plus serré, le pigment plus
épais et le feuillage plus riche dans le détail. Les zones de couleur séparées du
premier plan sont développées avec une grande échelle de teintes au sommet de
la toile. Renoir s'enchante au contraste du soleil, qui blanchit la couleur partout où
il frappe directement la scène, avec le rayonnement des zones d'ombre. Cette
ombre ici n'est pas obscurité - l'absence de lumière - mais une autre sorte de
lumière et de couleur ; il est difficile d'imaginer jeu plus merveilleux, plus varié de
couleurs apparentées que les lavandes iridescents, clairs et chauds, du mur et de
la façade, au sommet du tableau. Quelque chose de chacun des différents
éléments - les petites touches du feuillage, l'architecture et le ciel délicatement
peint - se trouve fondu dans le traitement des habitations. Les figures humaines
sont seulement esquissées ; pourtant le sûr instinct de Renoir pour les choses
essentielles leur donne une réalité convaincante."
https://www.youtube.com/watch?v=1Au47ymfSnw
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