lundi 2 novembre 2015

Ceux du ciel

Autant  j'avais"zappé" les cornus en tous genres, peu à mon goût, autant "ceux du ciel" m'ouvrent des horizons ... Samivel débute par :

                                         

                                          'Moi, je ne daigne punir les gouffres qu'avec mes ailes"

                                                                                    Villiers de l'Isle Adam

      "Leur domaine, ce sont les espaces célestes, universellement sacralisés.
On peut donc s'attendre à trouver le thème de l'Oiseau étroitement associé ou même confondu, avec celui du divin : l'Emplumé devenant responsable de certaines interventions supra-terrestres , entre autres phénomènes atmosphériques ; ou bien messager, exécuteur des hautes oeuvres.
Ou enfin sur un plan quasi-technique, jouant le rôle de véhicule aérien, et permettant à l'homme de réaliser son rêve le plus lancinant qui est de triompher de la pesanteur.
C'est en effet dans ces différentes fonctions qu'apparaissent les oiseaux légendaires.

 Altesses volantes

Les plus grandes espèces incarnent naturellement les Puissances majeures.
Dans les Rocheuses, les Alpes, le Caucase, l'Himalaya...l'Aigle est le prototype de ces oiseaux fabuleux dont l'envergure et la force, déjà considérables, se trouvent amplifiées dans les contes à des proportions gigantesques.
Ailleurs cette place est occupée par le Vautour - les aigles du Parnasse ne sont souvent que des vautours - ou le condor des Andes.
En ancienne Egypte, le faucon Horus.
Tous sont des solaires, annoncent ou incarnent les divinités d'En-Haut, et ce caractère solaire est encore accusé dans plusieurs traditions par la blancheur.

 Nul n'ignore que l'aigle olympien est l'oiseau de Zeus, et c'est souvent sous la forme d'un aigle que Zeus lui-même franchit l'espace et surprend les mortels (Ganymède...).
En Inde, Vishnu chevauche l'aigle Garuda. Au Mexique, Quetzalcohadtl se revêt du plumage de l'oiseau Opis
(l'invisible).
Pour les Indiens de Californie, l'aigle règne sur l'univers.
D'aileurs, le grand oiseau de proie, image du pouvoir suprême et inaccessible, plane au-dessus des plus hautes montagnes des deux Amériques.
Chez les peuples de l'Altaï, comme jadis en Asie Mineure, un aigle bicéphale est posé au sommet le la "colonne du monde".
Sur le Démâvend (Elbourz, Perse, 620m) se tenait  le grand Phoenix (Simurgh) dont un oeil regardait le passé et l'autre l'avenir....
Allusion claire à la domination sur l'espace et le temps.

Une autre tradition moins localisée place d'ailleurs le fabuleux Simurgh, le roi des oiseaux, au sommet de la montagne cosmique Qaf.
Dans son "Colloque des oiseaux" (Mantiq altayr), Farid ed-Dîn Attâr conte que les emplumés partent à la recherche de leur roi.
Beaucoup d'entre eux renoncent dès le départ à cette redoutable expédition.
D'autres abandonnent ou meurent en cours de route                                                                         Michel- Ange                  .
On retrouve ici la série des obstacles concentriques analogues à ceux qui défendent le Mérou : les oiseaux doivent traverser sept vallées ou océans etc.
l'avant-dernière se nomme "Vertige".
La dernière "Anéantissement" .
Trente survivants parviennent enfin à la Cime et y font l'ultime découverte  le Roi des oiseaux s'est identifié à chacun d'entre eux.

Dans cette belle fable ésotérique, le Simurgh devient un symbole de transcendance.
http://www.compagnonnage.info/renaissancetraditionnelle/Articles/aigle-deux-tetes.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Aigle_%C3%A0_deux_t%C3%AAtes


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