dimanche 26 janvier 2014

en forêt


Intermède béni où les pluies ont chassé la neige , où un soleil timide puis bien vite voilé m'a incité à quelques escalades.


 Le sol était  en altitude moins gorgé d'eaux.


 Les ombres s'allongeaient et celles de mes jambes me perchaient sur d'immenses échasses.


 J'aime à saisir à contre jour les lierres qui partent à l'assaut des grands fûts .

François-René de CHATEAUBRIAND   (1768-1848)

La forêt

Forêt silencieuse, aimable solitude,
Que j'aime à parcourir votre ombrage ignoré !
Dans vos sombres détours, en rêvant égaré,
J'éprouve un sentiment libre d'inquiétude !
Prestiges de mon coeur ! je crois voir s'exhaler
Des arbres, des gazons une douce tristesse :
Cette onde que j'entends murmure avec mollesse,
Et dans le fond des bois semble encor m'appeler.
Oh ! que ne puis-je, heureux, passer ma vie entière
Ici, loin des humains !... Au bruit de ces ruisseaux,
Sur un tapis de fleurs, sur l'herbe printanière,
Qu'ignoré je sommeille à l'ombre des ormeaux !
Tout parle, tout me plaît sous ces voûtes tranquilles ;
Ces genêts, ornements d'un sauvage réduit,
Ce chèvrefeuille atteint d'un vent léger qui fuit,
Balancent tour à tour leurs guirlandes mobiles.
Forêts, dans vos abris gardez mes voeux offerts !
A quel amant jamais serez-vous aussi chères ?
D'autres vous rediront des amours étrangères ;
Moi de vos charmes seuls j'entretiens les déserts.


1 commentaire:

  1. François-René de Chateaubriand était un écrivain romantique j'aime bien cette poésie.Je vois que Dame Isarde profite du moindre rayon de soleil pour partir en promenade oui je crois qu'il faut profiter de cette douceur passagère qui ne saurait durer.

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