mardi 16 juin 2020

Paul Cézanne : La Montagne Sainte Victoire

 Nouvelle version de ce massif, pour un comparatif similaire à celui des pommes ;

aujourd'hui la toile du Metropolitan Museum of Art de New-York :


     " Admirable idée d'avoir opposé au paysage éloigné l'arbre élancé du premier

plan, par lequel le proche et le lointain, la gauche et la droite deviennent plus

fermement définis, chacun avec son caractère et sa dominante propre.


                                                      Entre 1885 et 1887 - Toile, 65 X 81 cm

La largeur, la hauteur et la profondeur sont presque également développées , de

l'équilibre de ses dimensions naissent la plénitude et le calme de la peinture.

Nous mesurons l'ampleur de l'espace dans la large vallée au viaduc; nous sentons

une profondeur équivalente dans l'interminable passage de la première maison au

sommet de la montagne ; mais nous prenons conscience aussi de la grande

altitude de l'espace dans l'arbre central qui donne la mesure de la dimension

verticale, traversant toutes les zones du paysage et atteignant le bord supérieur

de la toile en partant de son bord inférieur.

Ce contraste des verticales et des horizontales est tempéré par les nombreuses

diagonales dont la pente s'échelonne à de faibles intervalles.L'arbre presque

vertical du centre fait partie d'une série d'arbres plus ou moins d'aplomb et le

tronc le plus incliné se rapproche de la pente de la montagne et de la forte

diagonale de la route. Mais cette route, elle aussi, ressemble par sa forme

sinueuse à la longue silhouette de la montagne qui dans ses chaînes moyennes et

dans les collines à ses pieds s'est établie peu à peu sur une horizontale pure

comme le viaduc.La transition du vertical à l'horizontal par de multiples et menus

changements  d'axe est comme les gradations de couleurs qui échelonnent les

extrêmes de chaleur et de froid, de lumière et d'ombre par petits intervalles pour

créer la délicatesse opaline de l'ensemble.

De toutes ces diagonales, aucune ne converge  en profondeur avec le

raccourcissement habituel de la perspective. Sur le plan du sol du paysage,

Cézanne choisit des diagonales qui vont en divergeant à partir du spectateur vrers

les côtés de la toile et supprime ainsi la tension du point de fuite. La profondeur

est établie par le chevauchement des objets, par de vastes étages horizontaux

posés l'un sur l'autre et traversés par l'arbre vertical et ses longues diagonales. Le

jeu des contrastes de couleur est aussi un moyen délicat de susciter la profondeur.

Le vert foncé de l'arbre du premier plan contraste avec un ocre vif en dessous et

le léger bleu vaporeux du ciel. Les tons rougeâteres sur le tronc de l'arbre

rappellent le rose du pic de la montagne, mais ils sont posés sur un ton de bleu

plus sombre que celui du ciel. l'opposition des tons chauds et froids vire

graduellement depuis le mariage des verts et des jaunes du premier plan jusqu'à

celui des bleus et des roses dans le lointain.

 Le travail du pinceau est l'une des principales beautés de cette peinture et mérite

la plus grande attention. Il est parfaitement visible et franc, sobre touche

d'ouvrier, et, par ses variations innombrables en direction et en taille, est un

moyen lyrique, sensible au plus infime changement dans l'accentuation visuelle

des formes et des couleurs, dans leur modelé et leur accent."

            https://www.youtube.com/watch?v=1KmrxL29-LY

http://knock-on-wood.over-blog.com/2019/06/cezanne-gauguin-van-gogh-les-initiateurs-de-l-art-moderne.html

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