vendredi 19 juin 2020

Auguste Renoir : Escalier à Alger

Je n'ai pas encore cherché de textes ou de lettres de Renoir donnant ses

impressions sur la lumière de l'Algérie : est-ce l'activité du port de Marseille qui lui

donna  l'envie d'aller soigner sa pneumonie contractée à l' Estaque ?

Les peintures de Delacroix ont sans doute été aussi une incitation  à ces voyages.

 Cependant il note que c'est à Alger qu'il a découvert le blanc, car tout y est blanc.
 

        http://www.algeriades.com/auguste-renoir/article/renoir-and-algeria


 Vers 1882 - Huile, 72 X 59 cm


                " Cette peinture de soleil torride et de végétation dense nous montre

bien la façon dont Renoir approchait un sujet. "Il attaque sa toile, écrit Albert

André, lorsque le sujet en est simple, en traçant au pinceau, généralement avec

du  brun rouge, quelques indications très sommaires pour voir les proportions des

éléments qui constitueront son tableau... Puis, tout de suite, avec les tons purs

délayés à l'essence, comme s'il procédait à l'aquarelle, il frotte rapidement la toile

et on voit apparaître quelque chose d'imprécis, d'irisé, les tons coulant les uns

dans les autres, quelque chose qui nous ravit avant même qu'on ait compris le

sens de l'image".

Les figures du premier plan à l'extrême droite sont indiquées légérement par

quelques touches de brun rouge qui établissent le schéma général du tableau.

Avec cette note sténographique pour base, on s'aperçoit que l'élément majeur

d'organisation de la composition réside dans le degré de fini des différentes parties

de la toile. Dans les figures et dans les marches du premier plan, il y a un

caractère d'esquisse, une liberté de main très proche de la technique de

l'aquarelle.

L'exécution plus relâchée correspond aux surfaces les plus ouvertes; en allant vers

le haut, le traitement du mur et des arbres devient plus serré, le pigment plus

épais et le feuillage plus riche dans le détail. Les zones de couleur séparées du

premier plan sont développées avec une grande échelle de teintes au sommet de

la toile. Renoir s'enchante au contraste du soleil, qui blanchit la couleur partout où

il frappe directement la scène, avec le rayonnement des zones d'ombre. Cette

ombre ici n'est pas obscurité - l'absence de lumière - mais une autre sorte de

lumière et de couleur ; il est difficile d'imaginer jeu plus merveilleux, plus varié de

couleurs apparentées que les lavandes iridescents, clairs et chauds, du mur et de

la façade, au sommet du tableau. Quelque chose de chacun des différents

éléments - les petites touches du feuillage, l'architecture et le ciel délicatement

peint - se trouve fondu dans le traitement des habitations. Les figures humaines

sont seulement esquissées ; pourtant le sûr instinct de Renoir pour les choses       

essentielles leur donne une réalité convaincante."

                         https://www.youtube.com/watch?v=1Au47ymfSnw

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire