mercredi 6 mai 2020

Van Gogh : fleurs

 Hormis ses fameux tournesols, les iris ont attiré l'attention de van Gogh, de

même que les lauriers roses  dont il peint ce joli bouquet en Arles au mois

d'août 1888.



   "En plaçant un exemplaire de la "Joie de vivre", de Zola, à côté de la cruche

 de lauriers épanouis, van Gogh exprime le sens de son amour pour les fleurs. 

Elles se dressent et s'étendent dans la largeur de la toile comme les arbres en 

fleurs de ses paysages de printemps. Lourdes, généreuses, fécondes, ces fleurs

 odorantes sont peintes avec une touche virile, en coups de pinceaux

 enveloppants et en épaisses taches parallèles, en contraste des plus aigus avec

 les feuilles vertes pointues et enchevêtrées, cernées de noir - messagères 

d'une autre vitalité. En opposition et en complément à cette étendue de rouges

 et de verts jouent les accords jaunes et violets des livres, de l'ombre de la table

 et de la cruche ; entre ces couples de complémentaires, le fond vert jaune sert 

de médium, note puissante en harmonie avec les deux groupes. Cette 

distribution de la couleur n'est pourtant pas un système décoratif ; dans la riche

 variation, le mélande intime et la progression des tons, elle conserve la

 vibration et la liberté des paysages de van Gogh. Les tons roses des fleurs sont 

proches de la couleur de la table, et leurs blancs, de la tranche du livre. l'anse

 pourpre forme une triade avec les fleurs et l'ombre lilas. la bande jaune au col

 de la cruche réapparaît en rayures ondulantes dans le bouquet. Le vert des

 feuilles se retrouve dans le ton plus froid, rompu de blanc à la base du vase, et 

dans les touches brusques à droite de la table, mais parmi les feuilles elles-

mêmes. Les accents les plus appuyés de rouge dans les fleurs sont appliqués

 de nouveau avec une grande hardiesse le long de bord de la table - décision

 purement artistique, nullement  motivée par la nature. Une autre hardiesse, 

l'ombre lilas, se justifie par sa place entre le livre jaune, le vase turquoise et 

bleu violet et le jaune vert du fond. Pour un oeil moderne le dessin des deux

 livres est saisissant ; vus dans une perspective singulière, ils forment une 

succession de bandes oblongues et triangulaires, chacune avec son grain

 particulier, que l'on trouve à nouveau dans la dernière période cubiste. le 

traitement de la table, à côté des feuilles dessinées avec soin, est d'une audace 

magnifique, joyeux par sa liberté et par la variété des couleurs et des touches. 

Comme beaucoup de natures mortes de van Googh, celle-ci posséde une haute 

luminosité qui va de pair avec une fermeté et une réalité étonnantes des 

objets."


 Je préfère laisser à ces lauriers toute leur prépondérance et revenir  sur 

l'article précédent avec un "Champ de blé aux cyprès".

On passera aux iris demain.

            https://www.metmuseum.org/art/collection/search/436530



 

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