samedi 30 mai 2020

Paul Cézanne : La maison lézardée





                                                La Maison lézardée

                                                         Entre 1892 et 0894 - Toile, 65 x 54 cm

                     'Voici une peinture romantique, ce qu'un ermite voit de la chaleur, de

la solitude, des ruines dans la nature, un lieu pour le saint Antoine de l'imagination

de Cézanne jeune homme. La disposition verticale du tableau, le sol montant,

incliné, sans perspective, créent un monde étrange : tout nous est proche, nous

sommes enfermés par l'intense ciel vide, l'horizon irrégulier, le sol abrupt et

instable, la maison en ruines. C'est un effet d'intimité et d'effort, d'agitation et de

 silence. Le thème du mur crevassé se retrouve partout dans le paysage : les

lignes noires des fissures réapparaissent dans les formes des troncs des arbres,

dans un sentier sur le sol et dans les marques sur les rochers. Le seul objet

humain,la maison, posée dans la fourche entre la terre et le rocher, repose sur un

seul point, comme les arbres agités, et répète leurs silhouettes qui se ramifient.

Les lignes de la maison, accentuées par les tuiles rouges, sont ajustées à la pente

du sol. Il y a partout une belle fermeté dans le jeu des horizonstales et des

verticales. la fenêtre noire, fortement installée dans l'hexagone du mur, n'est pas

une figure isolée : elle est relièe au sol par deux rochers massifs qui lui

ressemblent."

                  https://www.youtube.com/watch?v=FIbcZmEoenM





                                                    Portrait de Gustave Geffroy

                                                                  1895 - Toile, 116 x 89 cm

                           " Gustave Geffroy fut un des premiers critiques à reconnaître la

grandeur de Cézanne, il écrivit sur lui durant toute l'année 1895.

Ce portrait, de conception si compliquée, fut exécuté pendant une période de trois

mois dans la bibliothèque de Geoffroy. Cézanne désespérait de le finir, bien qu'il

nous semble assez complet et qu'il se révèle un triomphe de composition.

Ce n'est pas une étude révélatrice du visage, mais l'image du bibliophile, de

l'écrivain au milieu de ses objets familiers. Cézanne atténue souvent l'ndividualité

des êtres humains ; il se plait surtout avec des gens comme ses joueurs de cartes,

qui ne s'imposent pas en personne et qui sont parfaitement passifs et réservés, ou

plongés dans leurs travaux. Le portrait devient une gigantesque nature morte. Le

monde des objets absorbe et abaisse l'intensité de la personnalité de l'homme,

mais il le rehausse aussi grâce au cadre riche et multiple. Son activité refoulée se

reporte sur ses livres. Certes, la disposition de ceux-ci; d'abord en commençant

derrière lui, en saillie et en retrait, inclinée différemment d'un rayon à l'autre, puis

dans les volumes ouverts, semble plus humaine que l'homme lui-même qui nous

rappelle un long corps torturé d'un goût classique, comme "l'Esclave de de Michel-

Ange, "au Louvre, oeuvre que Cézanne admirait et dont il exécuta des dessins.

Pour faire contraste, l'homme est palqué avec sysmétrie, les bras étendus et

repliés - s'encadrant dans une pyramide immuable. La chaise et la table entre

lesquelles il se trouve emprisonné composent un autre ensemble de formes

inclinées faisant iune opposition abstraite avec le mur de livres et unies à eux par

des couleurs communes et par des correspondances de lignes surprenantes. Les

livres ouverts, posés sur la table, et les livres fermés, sur les rayons, convergeant

tous vers la tête de Geoffroy, appartiennent à une charpente commune de

directions équilibrées, bien qu'un groupe doive ses inclinaison à la pesanteur et

que l'autre les doive surtout à la perspective. Les différentes nuances d'orangé

dans le rayon et sur la table confirment le contraste des plans verticaux et

horizontaux. Nou pouvons voir le soin que Cézanne a apporté à l'étude des

différentes parties dans les touches chaudes près du sourcil, parallèles au livre

orange oblique près d'elles, séparées par des touches blanches et violettes, et

dans la tache de lumière inclinée qui marque l'épaule droite.

L'ensemble paraît à la fois intensément artificiel et intensément naturel. Nous

passons souvent de l'artifice des formes composées au désordre d'une pièce

encombrée et, de là, nous sommes vite ramenés à l'ordre imposant imaginé par

l'artiste ; le va-et-vient est constant.

 Aucune ligne n'est simplement un procédé de dessin ; elle a toujours le

frémissement de la vie dans la lumière et elle est un produit de la touche sensible

et robuste de Cézanne. Si la petite statuette féminine adoucit la sévérité des livres,

elle est aussi, par son axe et son bras plié, une contre-partie de la raideur de

l'homme ; la tulipe dans le vase vbleu est penchée comme son bras ; et sa main

droite, vivante et délicatement peinte, rappelle les livres éloignés au-dessus.


https://www.musee-orsay.fr/fr/collections/catalogue-des-oeuvres
/notice.html?no_cache=1&nnumid=1471


https://www.youtube.com/watch?v=ktu2TFvKdzs





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire