vendredi 29 mai 2020

Paul Cézanne

 Il resterait encore à voir de nombreuses oeuvres de van Gogh, mais il est temps
 
de procéder à un changement d'artiste. Je vais avoir du mal à quitter  ce génial

coloriste pour un autre coloriste et rester encore à la même période et toujours en

Provence, Cézanne est tout trouvé.

Avec la même démarche, (le passant ne connaît de Van Gogh que "L'homme à

l'oreille coupée", "les Tournesols") trouver les oeuvres moins célèbres de Cézanne

à savoir ses "Pommes" ou les multiples "Montagne St Victoire".

Mais que faisait Cézanne dans les années 1888 quand van Gogh était à St Rémy ?

il n'était pas loin,  à Aix -en- Provence, dont il était originaire comme Zola que van

Gogh lisait  et qu'était allé faire Cézanne a à Auvers sur Oise ? rencontrer le

Docteur Gachet,  dont van Gogh avait fait le portrait.

 C'est pour l'instant le seul trait d'union que je trouve entre ces deux artistes;

 et je ne vous cache pas que j'ai pour l'instant aussi une préférence pour van

Gogh.

Je  vais chercher à retrouver des analogies dans la peinture,  peut-être  ce "Grand

Pin" où il me semble voir passer le mistral entre ses branches , ce n'est pas le

cyprès de van Gogh .... mais ! que nous en dit Schapiro ....


   

                                Entre 1892 et 1896  Toile 87 x 92 cm
Baissez le son

https://www.youtube.com/watch?v=OuYFgkyMuoM


                         "L'arbre est pris ici dans une conception poétique qui en fait

une individualité géante, s'élevant vers les cieux au-dessus des sommets de ses

voisins plus petits, tordu sur son axe et secoué de grandes forces, mais souverain

par sa hauteur et sa vaste étendue. Sa montée depuis le sol se fait par étapes

dramatiques ; par son vigoureux tronc incliné, plus puissant qu'aucun de ceux que

nous voyons ; par une zone de branches mortes dénudées se découpant sur le

fond du ciel et par la vaste couronne arquée de la cime qui traverse presque tout

le ciel. Les paysagistes de l'école romantique, Huet et Dupré, avaient peint des

arbres aussi héroïques, mais le ciel d'orage et le sol tourmenté de leurs tableaux

sont des causes extérieures évidentes de la souffrance de l'arbre.

 Dans le tableau de Cézanne, le drame réside dans l'arbre lui-même, avec ses

formes  en conflit, luttant contre le vent. Avec une simplicité remarquable, qui

passe souvent pour de la naïveté mais qui est la sagesse du grand art, il présente

l'arbre qu'il voit de la manière la plus simple, en le plaçant au centre de l'espace

qui nous fait face. Mais il sait comment utiliser les éléments environnants pour

supporter le drame. Les pentes du sol et les autres arbres sont inclinés de part et

d'autre du tronc comme s'ils avaient été séparés par le mouvement du géant du

ciel. Nous ne distinguons pas d'autres branches comme s'ils avaient été séparés

par le mouvement du géant du ciel. Nous ne distinguons pas d'autres branches

que celles de l'arbre principal, son supplice et son étendue sont un fait unique.

Le tableau est une harmonie agréable de bleus et de verts dans laquelle des

touches chaudes incidentes dans les branches et le feuillage rappellent la forte

bande ocre de la route.

Simples et parfaitement lisibles, les touches de pinceau confèrent à la toile

beaucoup de vitalité et de mouvement. En quelques lignes, elles créent par ses

directions changeantes un mouvement perpétuel dans l'espace, des courants

pleins de remous, des souffles de vent et de l'agitation, qui consistent pourtant en

quelques larges masses de couleurs.

L'attachement de Cézanne à ce grand arbre date de sa jeunesse. Dans une lettre à

Zola datée de 1858, il écrit : "... te souviens-tu du pin qui, sur le bord de l'Arc

planté, avançait sa tête chevelue sur le gouffre qui s'étendait à ses pieds? Ce pin

qui protégeait nos corps par son feuillage de l'ardeur du soleil, ah ! puissent les

dieux le préserver de l'atteinte funeste de la hache du bûcheron !..."

 Et dans un poème de 1863 :

Et l'arbre, secoué par les vents en fureur,

Agite dans les airs comme un cadavre immense

Ses rameaux dépouillés que le mistral balance...






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