vendredi 23 décembre 2016

Le XIX ème

 Je vais traverser  ce siècle, sans Napoléon,  jusqu'à l'aube du XXème en suivant comme les articles précédents, le fil de l'histoire, où modes vestimentaires et parures sont le reflet des changements de pouvoir, des vicissitudes financières ou autres influences et qui sont aussi la marque de quelques artistes sachant imposer leur notoriété.
 Mode aussi  de quelques "locomotives" (expression peut-être un peu surprenante pour mes lecteurs étrangers mais qui veut bien dire qu'il s'agit de personnes qui entraînent des modes ou favorisent des lieux) telle que la duchesse de Berry, arbitre de la mode et ardente partisante de la tradition.
Louis XVIII n'était pas intéressé  par la joaillerie, sauf pour effacer la marque napoléonienne en faisant remodeler les emblèmes impériaux par le bijoutier Bapst.
Les techniques semi-industrielles,( dont la "cannetille" ) importées d'Angleterre n'étaient pas du goût de la duchesse.
Plusieurs influences marquent ce siècle : dans les années 1830 le goût romantique  transforme la parure  vestimentaire  qui  de ce fait modifie le port des bijoux ; dès 1824, sous Charles X, revient à la mode le "gothique" et vers 1850 apparait la crinoline.
Les nouvelles coiffures, raie au milieu et boucles pendantes de chaque côté du visage, empèchent ou rendent inutile le port des boucles d'oreilles, au profit de la "ferronière" . ( déjà à la mode du temps de Léonard de Vinci )
Puisque j'évoquais la notoriété des artistes  il faut citer François Désiré Froment -Meurice qui à l'instar de ses prédécesseurs dessine des bijoux : d'inspiration gothique,  préférant laisser à ses collégues le soin de réaliser ses inventions, comme Massé,  lui aussi parisien.
Contrairement à d'autres qui ne se privaient pas de copier purement et simplement  des réalisations qu'ils pouvaient voir dans les Musées qui font leur apparition.
Il fut la vedette de la Grande Exposition de Londres en 1851.
L'italie n'était pas en reste avec Pio Fortunato Castellani, célèbre à Rome dès le début du siècle.
C'est avec son collègue Michel-angelo Caetani  qu'il cherche à comprendre les techniques des artistes étrusques sans parvenir à percer le secret de leur soudure.
Ses fils Augusto et Alessandro trouvèrent d'autres solutions puis se lancèrent dans la fabrication des bijoux d'inspiration bysantine ou grecque utilisant émaux et mosaïques.
Naples n'est pas en reste avec Giacinto Melillo qui reprend le procédé de "fonte à cire perdue.
 Un autre napolitain du même nom Carlo  Melillo produit  à Londres des modéles,  cette fois, d'inspiration Renaissance.

                                                                   Carlo Giulano
Luigi Valentino Brugnatelli, en résidence  aussi en Angleterre invente le "plaqué or" largement exploité par Wright et Elkington.
La disparition prématurée du prince consort Albert et le chagrin profond ressenti par la reine Victoria mettent en vogue la bijouterie de jais.
Je retrouve là une fabrication qui fut aussi célèbre dans nos vallées Pyrénéennes précisément le Pays d'Olmes ; en Angleterre c'est sur les plages de Whitby que cette pierre noire se découvre ; la main d'oeuvre anglaise était aussi nombreuse que celle de nos exploitations françaises. (nous avons eu récemment une conférence d'un de nos universitaires, Bruno Evans qui a nous a conté la prodigieuse ascension d'un marchant d'objets en jais (chez nous, le jayet en occitan) jusqu'aux Amériques).


                                   collier anglais en jais sculpté

Vingt cinq ans après le décès de son mari,  la reine Victoria décide de mettre un terme à son deuil ; fini, les bijoux de deuil, voici venus des bijoux d'amour aux formes de coeur, en émaux ou turquoises.


 
                                                          




Les bijoux de corail ont eux aussi fait leur apparition.






 mais c'est d'un artiste à la réputation toujours vivante que je veux vous parler, il s'agit de Gustav Fabergé. 
Cette famille huguenote originaire de Picardie, les Fabergé, quitte la France lorsque Louis XIV, sous l'influence de Mme de Maintenon révoque l'Edit de Nantes et se fixe en 1842 à Saint - Pétersbourg. 
Mais c'est Karl qui, après un appentissage aussi bien en Allemagne, qu' en France ou en Angleterre, prend les  rênes de l'affaire, encore très jeune.
Leur suprématie est totale, sept cent artisans  travaillent dans cette entreprise qui posséde en outre,  plusieurs succursales à Moscou, Kiev, Odessa ou Londres.
Leur succés est particulièrement remarquable à l'Exposition panslave de 1898 et atteint son apogée avec celle  de Paris en 1900.



La tradition des tsars d'offrir "les oeufs de Fabergé" à Pâques  et d'autres commandes donnent lieu à une collection de cinquante-sept oeufs,
 tous aussi originaux et célèbres.
 Ce commerce prit fin en 1918.
 Par manque de temps, je ne m'étendrai pas sur la période du Second Empire où, nous l'avons vu précédemment, l'impératrice Eugénie, était aussi passionnée  de bijoux, avec une prédilection pour le style XVIII ème.

C'est avec Melchior, Gaspard et Balthasar qui apportent leur trésors au pied de la crèche que je vous souhaite un Joyeux Noël.
Je vous retrouverai chque fois que cela me sera possible,  pour poursuivre cette  "récapitulation" d'un art qui ne cessera sans doute jamais  de s'exprimer.


                                                                                 Albrecht Altdorfer

 http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://palaisdecompiegne.fr/sites/palaisdecompiegne.fr/files/styles/object_slider/public/90-006283.jpg%3Fitok%3DcpADNYhl&imgrefurl=http://palaisdecompiegne.fr/objet/limperatrice-eugenie-entouree-de-ses-dames-dhonneur-0&h=398&w=565&tbnid=VB-0ynew0L5G2M:&vet=1&tbnh=90&tbnw=128&docid=vCaQrFRscNkJPM&usg=__xgLRWIPLaGvjI4pGTzRrkqEMQM4=&sa=X&ved=0ahUKEwjTx-PR-InRAhUEXRQKHT36ArwQ9QEIMzAG

 https://www.google.fr/?gws_rd=ssl#q=la+belle+ferronni%C3%A8re+l%C3%A9onard+de+vinci

http://dona.ek.la/collection-des-oeufs-faberge-de-la-famille-romanov-c18261184

http://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/iconographie/portrait-de-limperatrice-eugenie-commande-a-gustave-le-gray-par-ismail-pacha/

 http://www.drouot-estimations.com/html/fiche.jsp?id=3482976

 http://www.exponaute.com/magazine/2017/05/19/medusa-une-histoire-de-bijoux-au-musee-dart-moderne-de-paris/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire