mercredi 28 décembre 2016

Au XXème siècle

Où l'on voit que les diamants n'ont pas perdu la cote et que des joaillers comme Cartier, Bulgari, Boucheron, Asprey ou Frost à New-York sont déjà d'actualité dans les toutes premières années de ce siècle.
Une innovation majeure est l'apparition du platine qui remplace l'argent dans la monture des diamants : il faudra attendre 1918 pour qu'éclate véritablement la renaissance de la joaillerie après une guerre où l'on a plutôt fabriqué des canons.
 A cette période donc, on assiste à deux productions celle des" grandes maisons "que je viens d'évoquer et celle des artisans, petits ateliers qui seront très créatifs.
Je vais donc passer en revue une nouvelle période, l'entre-deux guerres". 
 celle de 14-18 et celle qui débutera en 1939.
 Les années 30, dites les années folles donneront lieu à quelques productions qui marqueront leur époque comme l'a marqué l'art nouveau précédemment.

                                      or, émaux diamants. 1930.
  S'afficher avec des bijoux faisait preuve d'une certaine prospérité.
Mais c'est à Weimar en 1919 que  né le Bauhaus; Walter Gropius souhaite former une "communauté de bâtisseurs"  regroupant architectes, sculpteurs peintres comme  Kandinsky ou Klee : ils influencèrent la joaillerie qui se manifesta par des lignes géométriques avec notamment Paul Brandt et Jean Fouquet.

 Broche onyx corail et diamants en pavé. Boucheron d'aprés un dessin de Massé. vers 1925

Le bijou n'était plus forcément un investissement de valeur mais une preuve  de créativité. où s'illustraient Fouquet, George Bastard, Wiwen Nilsson, et quelques autres.

                     Platine, brillants, émaux 1925 Raymond Templier

Mais survient la crise économique de 1929 qui se répercute sur la joaillerie  suivie d'une nouvelle stabilisation de l'économie en 1936 mais de courte durée puisque survient la guerre de 1939.
Il fallut bien une quinzaine d'années après 1945 pour que la situation se rétablisse et c'est alors que surviennent des artistes de renom comme Calder et Giacometti qui produit un temps des boutons et des bagues. 

Alexandre Calder expose pour la première fois une série de bijoux qui se caractérisent par une interprétation originale dénuée d'intérêt pour la valeur intrinsèque des matières, Il sera suivi par d'autres peintres et sculpteurs qui s'essayent à leur tour à la joaillerie, Man Ray, Tanguy, Arp, Cocteau, Chirico ou Dubuffet.
Mais deux d'entre eux s'adonnent à la joaillerie sans réserve :ce sont Georges Braque et Salvador Dali.

Georges Braque avait un collaborateur en la personne d' Henri-Michel Heger de Löwenfeld.
Braque avait une prédilection pour les sujets de la mythologie ; or, lapis-lazuli ,rhodochrosites, or filigrané ou poli ou bien encore érodé supportent des papillons en diamants, butinant des fleurs en rubis.



 Le retour d'Icare à Lacédémone réalisé par Heger de Löwenfelf  pour Braque en 1963 : diamants sur fond de jaspe et or
Dali, aussi, se passionna pour la joaillerie avec cette originalité que nous lui connaissons dans sa peinture.
C'est la Owen Cheatham Foundation qui conserve sa collection de bijoux.

 " L'homme ne peut échapperà son temps ni le changer.
L'oeil voit le présent et le futur"
 commentaire de Dali pour cet "Oeil du temps" platine émaillé, diamants en baguette et rubis.
Cette intervention d'artistes issus d'autres formations artistiques présentait  un inconvénient pour la réalisation technique de ces oeuvres dont ils n'avaient pas "le métier" des orfèvres professionnels.
La liberté d'expression était ainsi privilégiée laissant la porte ouverte à tous les jeunes créateurs qui ne se souciaient pas d'utiliser des matériaux de qualité.
 Les choses sont peut-être différentes pour d'autres pays que la France .
Nous avons déjà vu que les Expositions Internationales sont un moyen de promouvoir plusieurs productions.
En ce qui concerne la joaillerie  celle de 1961 organisée à Londres par  Graham Hughes où vingt-huit pays exposent plus de mille pièces relance l'intérêt du public.
Je retrouve souvent dans les "CV" de ces artistes une formationn précédente d'ingénieur : souvent dessinateurs, c'est le cas d'Andrew Grima, exposant , déjà dans le métier au sein de la H.J Company qu'il crée en 1946.



Ce dernier base sa fabrication sur des débris  d'or qu'il fond en y plaçant des pierres précieuses mais il sait aussi être commerçant et vend lui-même sa production dans la Jermyn Street à Londres.
John Donald se spécialise dans le sertissage de cristaux naturels  sur monture d'or qu'il crée pour la Goldsmiths'Company.
 Mais à l'exposition de 1961 c'est aussi une femme, née à Innsbruck de parents autrichiens, venue s'instruire à la St Martin's School of Art, qui expose : Gerda Flockinger met en oeuvre des bijoux ou filigranes ou ajours entourant des pierres en cabochon.
 Récompensée par une exposition au Victoria and Albert Museum en 1970 ,elle ne sera pas la seule.
Il se trouve que la plupart des plus célèbres designers contemporains sont des femmes dont Patricia Tormey originaire de Dublin qui se distingue par des techniques très personnelles (bombardements d'or fondu sur plateaux de lentilles ou compositions qui en y regardant bien sont plutôt d'inspiration érotique).
 D'autres aussi Gillian Packard et Catherine Mannheim aux figurations très opposées.
 Mention doit être faite de Louis Osman qui fabriqua la couronne du Prince de Galles.
 Mais si vous allez à Londres  partez à leur recherche chez  Andrew Grima, à l'Electrum Gallery, chez Hooper Bolton ou à l'Oxford Gallery etc 
Demain nous partirons en Italie

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