mercredi 28 novembre 2018

Manet en Espagne


Manet et son ami Théodore Duret parcourent l'Espagne : ils s'étaient rencontrés

à Madrid, fréquentent les cafés et les courses de taureaux, une occasion pour

Manet d'esquisser une foule de croquis qui deviendront des peintures à son

retour à Paris. Ils iront jusqu'à Tolède sans doute pour voir les oeuvres del

"Greco".

 Théodore Duret était admirateur de Manet comme de Courbet, fondateur de

"La Tribune" en 1968, il avait  écrit un livre "les Peintres français en 1867" que

j'aurais bien aimé vous trouver en PDF. A défaut, plongez-vous dans la thèse

remarquable d'Oriane Hébert, si ses recherches sont orientées vers la peinture 

de guerre, (je désespérais un peu d'y trouver ce que je cherchais !... j'ai

attendu les pages 80 - 82 - 88- 89 pour y trouver des mensions faites à Duret

et Castagnary de même que des références à Zola qui ne se privait pas de 

commentaires surtout favorables à l'égard de Manet  ; puis aussi mention faite 

de Castagnary que j'ai beaucoup "fréquenté" quand je travaillais aux articles 

consacrés à Courbet.

Si je vous propose des articles que l'on pourrait considérer de "vulgarisation" le 

travail en amont est beaucoup plus conséquent.

Je vais sûrement trouver le tableau "de guerre" qu' Oriane mentionne mais 

pour l'instant voyons le portrait de Théodore Duret :



                que vous pouvez voir au Petit Palais à Paris : il date de 1868

(peinture "bourgeoise").  Il y est allé par petites touches, le portrait en pied, lui 

a paru finalement un peu .... raide ?  un peu sombre ... ? alors il le fait revenir,

va rajouter  du grenat sur le tabouret, du vert avec le livre négligemment jeté 

sous celui-ci, la transparence de la carafe sur le plateau laqué et puis le verre 

et puis le couteau et puis il manquait du jaune, c'est alors un citron sur le 

verre.

 Duret commente :

"Je l'avais regardé faire ces additions successives, assez étonné, 

lorsque me   demandant quelle pouvait en être la cause, je compris que 

j'avais en jeu, devant moi, sa manière instinctive et comme organique
  
de voir et de sentir"

Repartons au soleil d'Espagne, cela va me réchauffer (je vais bientôt mettre 

des mitaines...)

 "le Combat de taureaux"  peint en 1866 : accroché à Chicago à l'Art Institute

restitue parfaitement l'ambiance tauromachique, les couleurs, voilà ici 

"l'Impressionisme",  instant suspendu avant la mort du taureau, la fine lame

du torero, encore brillante, son port de tête majestueux, le cheval du picador 

qui gît éventré, les peones en attente, prêts à intervenir s'il je faut, les autres 

attentifs derrière la talanquera, les spectateurs dans l'arêne qui
  
s'agitent mais se taisent avant d'exploser en applaudissements si le torero 

termine sa "faena" avec succés.



 Durand-Ruel, le grand marchand qui a si souvent sauvé de la famine les    

artistes de cette époque, a vendu  cette toile à l'Art Institute 70.000 francs
 (faites le calcul, en euros ou en dollars)

 pas tout à fait en Espagne... car la Compagnie de Lola de Valence est alors     à Paris

         
                         Lola de Valence de 1862 est toujours à Paris


  Baudelaire est sous le charme : (il n'est pourtant pas tendre avec lui habituellement)

                  "Inscription pour le tableau d'Edouard Manet"

 Entre tant de beautés que partout on peut voir,

Je comprends bien, amis, que le désir balance ; 

Mais on voit scintiller en Lola de Valence

Le charme inattendu d'un bijou rose et noir.


 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01674242v1/document




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