mardi 27 novembre 2018

Edouard Manet (1832 - 1883)

 On ne sort pas de Courbet sans une certaine réflexion  : j'aurais bien parlé de 

 Pissarro, à sa suite, mais je me suis souvenue que je lui avais consacré un 

article le 7. 6. 2017 ;  il n'est pas incongru de faire  succéder Manet à 

Courbet. Ils ont en commun d'être contemporains, de se connaître, de se 

parler et de se critiquer. Ecopant ensemble des critiques aussi grossières de la 

part des gazetiers et des mêmes refus du Salon. Tous deux décident d'un 

pavillon personnel de présentation, traité de "baraquement", lors de 

l'Exposition Universelle. (1867) Pourtant ils sont très différents, le brun 

Courbet, jurassien et le blond Manet, parisien jusqu'au bout de sa fine 

moustache.

Je ne vous montrerai pas non plus la superbe "Olympia" qui fit scandale et     

repose au Louvre, elle est de toutes les biographies. Sans doute serez-vous 

choqués de savoir( si vous ne le savez déjà) que dans le Grand Journal, 

Amédée Canteloube la traite de " Gorille femelle, de grotesque en caoutchouc" 

La presse du 28 mai imprime sur le" papier" de Paul de Saint-Victor ;
 
 "La foule se presse, comme à la morgue, devant l'Olympia faisandée de M.

  Manet. L'art descendu si bas ne mérite même plus qu'on le blâme .... il peint 

des femmes vertes avec des pinceaux à vaisselle "

Pourquoi tant de vulgarité et de haine ? 

Manet décide de s'éloigner et part pour l'Espagne comme Courbet est parti 

pour l'Allemagne.

 Ce sont ces peintures que je vais choisir  de prime abord.



" Le Chanteur Espagnol "est peint en 1860 : c'est le Metropolitan Museum of

Art de New-York qui l'abrite 147X114 cm. Les critiques disent qu'il se rapproche 

là, de Courbet. Théophile Gautier  qui l'a vu exposé au salon de 1861 est 

"emballé". 

Voilà ce qu'il en dit, mais les traditionalistes déclarent "intolérable" ce 

"Guitarero".

 Moniteur universel du 3 juillet  :

 "Caramba" !! voilà un guitarero qui ne vient pas de l'Opéra -Comique et qui 

ferait mauvaise figure sur une lithographie de romance. Mais Vélasquez le 

 saluerait d'un petit clignement d'oeil amical, et Goya lui demanderait du feu 

pour allumer son papelito..

Il y a beaucoup de talent dans cette figure de grandeur naturelle, peinte en 

pleine pâte, d'une brosse si vaillante et d'une couleur très vraie". 

(la petite nature morte à ses pieds est d'ailleurs l'élément de sa toile qui 

rappelle Courbet). 

Je ne suis pas encore "rentrée" dans l'oeuvre de Manet comme dans celle de 

Courbet sans doute en raison de ces toiles de nature cynégétique, mais je suis 

sûre de trouver de bonnes raisons de l'aimer autant.
                       
                                                                         à suivre  

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