mardi 26 août 2014

Route du Cid


En route pour Burgos: j'y étais allée il y a pas mal d'années et à cette époque les gisants de Rodrigue et Chimène trônaient sur un tapis, j'ai été surprise de ne plus trouver qu'une dalle de marbre sous laquelle ils reposent.

Burgos fut  la capitale  de l'Espagne jusqu'en 1492, détronée par Valladolid qui sera le but de mon prochain voyage.

Une seule journée ne suffit pas pour la visiter si on veut tout admirer en plus de sa célèbre cathédrale.

  Juste en introduction quelques figures immobiles.




le lendemain matin il lisait encore !!

ces deux là aimeraient bien aller plus loin ..

..Quand au Cid  ! il trône.


1 commentaire:

  1. A l'acte II, scène II, il n'est encore que Rodrigue ...

    Don Rodrigue
    À moi, Comte, deux mots.

    Le Comte
    Parle.

    Don Rodrigue
    Ôte-moi d’un doute.
    Connais-tu bien don Diègue ?

    Le Comte
    Oui.

    Don Rodrigue
    Parlons bas, écoute.
    Sais-tu que ce vieillard fut la même vertu,
    La vaillance et l’honneur de son temps, le sais-tu ?

    Le Comte
    Peut-être.

    Don Rodrigue
    Cette ardeur que dans les yeux je porte,
    Sais-tu que c’est son sang, le sais-tu ?

    Le Comte
    Que m’importe !

    Don Rodrigue
    À quatre pas d’ici je te le fais savoir.

    Le Comte
    Jeune présomptueux !

    Don Rodrigue
    Parle sans t’émouvoir.
    Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées
    La valeur n’attend pas le nombre des années.

    Le Comte
    Te mesurer à moi ! qui t’a rendu si vain,
    Toi qu’on a jamais vu les armes à la main ?

    Don Rodrigue
    Mes pareils à deux fois ne se font point connaître
    Et pour leurs coups d’essai veulent des coups de maître.

    Le Comte
    Sais-tu bien qui je suis ?

    Don Rodrigue
    Tout autre que moi
    Au seul bruit de ton nom pourrait trembler d’effroi.
    Les palmes dont je vois ta tête si couverte
    Semblent porter écrit le destin de ma perte.
    J’attaque en téméraire un bras toujours vainqueur,
    Mais j’aurais trop de force, ayant assez de coeur.
    A qui venge son père il n’est rien d’impossible :
    Ton bras est invaincu, mais non pas invincible.

    Le Comte
    Ce grand cœur qui paraît aux discours que tu tiens,
    Par tes yeux, chaque jour, se découvrait aux miens
    Et croyant voir en toi l’honneur de la Castille,
    Mon âme avec plaisir te destinait ma fille.
    Je sais ta passion et suis ravi de voir
    Que tous ses mouvements cèdent à ton devoir,
    Qu’ils n’ont point affaibli cette ardeur magnanime,
    Que ta haute vertu répond à mon estime
    Et que voulant pour gendre un cavalier parfait,
    Je ne me trompais point au choix que j’avais fait.
    Mais je sens que pour toi ma pitié s’intéresse,
    J’admire ton courage, et je plains ta jeunesse.
    Ne cherche point à faire un coup d’essai fatal,
    Dispense ma valeur d’un combat inégal ;
    Trop peu d’honneur pour moi suivrait cette victoire :
    À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
    On te croirait toujours abattu sans effort
    Et j’aurais seulement le regret de ta mort.

    Don Rodrigue
    D’une indigne pitié ton audace est suivie :
    Qui m’ose ôter l’honneur craint de m’ôter la vie ?

    Le Comte
    Retire-toi d’ici.

    Don Rodrigue
    Marchons sans discourir.

    Le Comte
    Es-tu las de vivre ?

    Don Rodrigue
    As-tu peur de mourir ?

    Le Comte
    Viens, tu fais ton devoir et le fils dégénère
    Qui survit un moment à l’honneur de son père.

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