Cet "effet de brouiillard" m' a entraîné à sa recherche jusqu'au Fine Arts Museum
de Philadelphie, je ne l'y ai pas trouvé mais par contre une sélection très
réussie des toiles de nos impressionnistes :
https://www.youtube.com/watch?v=rFULHuqJ6kw
1888 - Huile sur toile - 44 X 55 cm
j'ai immédiatement revu dans ma mémoire "Impression soleil levant" de Monet et
" Pluie vapeur et vitesse" de Turner pour l'idée mais pas pour la technique ,
Rewald vous l'explique. https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Rewald
" Lorsque Pissarro, mécontent de ce qu'il appelait la rugosité de son
exécution, décida au cours de l'hiver 1885 - 1886 d'adopter le système
divisionniste de Seurat, il le fit principalement parce que celui-ci lui donnait le
moyen de remplacer "le désordre" des coups de brosse impressionnistes par une
exécution méticuleuse de petits points soigneusement appliqués.
Ce procédé devait permettre à l'artiste de reproduire plus fidèlement les
différentes interactions des couleurs selon la théorie du contraste simultané
établie par Chevreul.
(https://optiquedansleneoimpressionnisme.wordpress.com/2013/02/17/linfluence-des-lois-la-couleur-de-chevreul-sur-les-peintres/
" Effectivement, Pissarro traita dès lors ses anciens camarades d'impressionnistes
"romantiques" tandis qu'il embrassait avec enthousiasme l'Impressionnisme
"scientifique" de son nouvel ami. Mais la lenteur de travail exigée par cette
méthode s'opposait à toute interprétation spontanée de la nature ; les tableaux
devaient être peints à l'atelier, car les sensations directes devenaient moins
importantes que la soumission aux rigueurs des lois optiques d'après lesquelles
chaque ton posé sur la toile dicte presque automatiquement les couleurs qui
doivent l'entourer. Il n'est donc pas étonnant que le peintre ait repris alors
certaines oeuvres restées plus ou moins inachevées.
Cette vue de la Seine à Rouen semble également basée sur une étude antérieure
puisque l'artiste ne séjourna pas à Rouen en 1888.
Ce tableau paraît assez étroitement lié à d'autres toiles datant de son premier
voyage à Rouen en 1883.
Il est naturel que Pissarro ait choisi ce motif pour l'application de sa nouvelle
technique. L'exécution pointilliste était particulièrement appropriée à l'effet de
brouillard qui efface toutes les formes tranchées et jette un voile à peine
transparent sur le sujet. En même temps, cette vue offrait à l'artiste des
caractéristiques individuelles et des masses - la cheminée, le mât, la péniche à
gauche et l'usine à droite - qui résistent à la brume et constituent ainsi des
accents de couleur et de forme rompant la monotonie de cette composition régie
par des tonalités pâles. Les verticales s'affirment en dépit de l'opacité de
l'atmosphère et forment un contraste avec le brouillard environnant.
Tout en utilisant la même technique de Seurat et Signac, Pissarro fait preuve
d'une vision si personnelle et d'une connaissance de la nature si profonde que son
interprétation - moins rigide que celle de Seurat et moins flamboyante que celle
de Signac - demeure néanmoins originale. Cependant, la lenteur de cette
exécution gênait à tel point sa liberté d'expression que l'artiste devait
l'abandonner quelques années plus tard."
Turner
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