vendredi 3 juillet 2020

L'Ile Lacroix, Rouen, Effet de Brouillard ; Pissarro

 Cet "effet de brouiillard" m' a entraîné à sa recherche jusqu'au Fine Arts Museum

de Philadelphie, je ne l'y ai pas trouvé mais par contre une sélection très

réussie des toiles de nos impressionnistes :


          https://www.youtube.com/watch?v=rFULHuqJ6kw


                                       1888 - Huile sur toile - 44 X 55 cm

j'ai immédiatement revu dans ma mémoire "Impression soleil levant" de Monet et

"  Pluie vapeur et vitesse" de Turner pour l'idée mais  pas pour la technique ,

Rewald vous l'explique.     https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Rewald


                  " Lorsque Pissarro, mécontent de ce qu'il appelait la rugosité de son

exécution, décida au cours de l'hiver 1885 - 1886 d'adopter le système

divisionniste de Seurat, il le fit principalement parce que celui-ci lui donnait le

moyen de remplacer "le désordre" des coups de brosse impressionnistes par une

exécution méticuleuse de petits points soigneusement appliqués.

 Ce procédé devait permettre à l'artiste de reproduire plus fidèlement les

différentes interactions des couleurs selon la théorie du contraste simultané

établie par Chevreul.

(https://optiquedansleneoimpressionnisme.wordpress.com/2013/02/17/linfluence-des-lois-la-couleur-de-chevreul-sur-les-peintres/


" Effectivement, Pissarro traita dès lors ses anciens camarades d'impressionnistes

"romantiques" tandis qu'il embrassait avec enthousiasme l'Impressionnisme

"scientifique" de son nouvel ami. Mais la lenteur de travail exigée par cette

méthode s'opposait à toute interprétation spontanée de la nature ; les tableaux

devaient être peints à l'atelier, car les sensations directes  devenaient moins

importantes que la soumission aux rigueurs des lois optiques d'après lesquelles

chaque ton posé sur la toile dicte  presque automatiquement les couleurs qui

doivent   l'entourer. Il n'est donc pas étonnant que le peintre ait repris alors

 certaines oeuvres restées plus ou moins inachevées.

 Cette vue de la Seine à Rouen semble également basée sur une étude antérieure

puisque l'artiste ne séjourna pas à Rouen en 1888.

Ce tableau paraît assez étroitement lié à d'autres toiles datant de son premier

voyage à Rouen en 1883.

Il est naturel que Pissarro ait choisi ce motif pour l'application de sa nouvelle

technique. L'exécution pointilliste était particulièrement appropriée à l'effet de

brouillard qui efface toutes les formes tranchées et jette un voile à peine

transparent sur le sujet. En même temps, cette vue offrait à l'artiste des

caractéristiques individuelles et des masses - la cheminée, le mât, la péniche à

gauche et l'usine à droite - qui résistent à la brume et constituent ainsi des

accents de couleur et de forme rompant la monotonie de cette composition régie

par des tonalités pâles. Les verticales s'affirment en dépit de l'opacité de

l'atmosphère et forment un contraste avec le brouillard environnant.

Tout en utilisant la même technique de Seurat et Signac, Pissarro fait preuve

d'une vision si personnelle et d'une connaissance de la nature si profonde que son

interprétation - moins rigide que celle de Seurat et moins flamboyante que celle

de Signac - demeure néanmoins originale. Cependant, la lenteur de cette

exécution gênait à tel point sa liberté d'expression que l'artiste devait

l'abandonner quelques années plus tard."


                                               Turner

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