Quelle difficulté de peindre un rocher !! mais c'est une réussite !, ce n'est pas la
Sainte Victoire c'est vraiment un "bloc" et Monet parvient à le rendre vivant peu
ciel, peu de végétation ; des mousses des lichens ... de la bruyère ??
1889 - Le Bloc. Creuse. Huile sur toile , 72 X 90 cm
http://www.amopa.asso.fr/pdf/articles/revue209-patin.pdf
" Ce monumental tableau d'un rocher a été peint près du
confluent de la grande et de la Petite Creuse, au sud du Berry. Cette ancienne
province aux paysages encore préservés est connue par ses écrivains régionalistes
dont le plus célèbre, Georges Sand, en a introduit les fermes et les forêts dans ses
romans rustiques.
Ce fut aussi le pays de l'ami de Monet, Maurice Rollinat ( poète de la nature et
musicien, assez ignoré aujourd'hui hors de sa province natale. En juin 1888, du
bourg isolé de Fresselines, le poète écrivait à Gustave Geffroy, le priant de lui
amener Monet, qu'il était impatient de connaître, "le plus tôt possible".
Béant, je regardais du seuil d'une chaumière
De grands sites muets, mobiles et changeants,
Qui, sous de frais glacis d'ambre, d'or et d'argent,
Vivaient un infini d'espace et de lumière.
C'étaient des fleuves blancs, des montagnes mystiques.
Des rocs pâmés de gloire et de solennité,
Des chaos engendrant de leur obscurité
Des éblouissements de forêts élastiques.
Je contemplais, noyé d'extase, oubliant tout,
Lorsqu'ainsi qu'une rose énorme, tout à coup,
La Lune, y surgissant, fleurit ces paysages.
Un tel charme à ce point m'avait donc captivé
Que j'avais bu des yeux, comme un aspect rêvé,
La simple vision du ciel et des nuages !
Maurice Rollinat
La nature est tout ce qu’on voit,
Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime.
Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit,
Tout ce que l’on sent en soi-même.
Elle est belle pour qui la voit,
Elle est bonne à celui qui l’aime,
Elle est juste quand on y croit
Et qu’on la respecte en soi-même.
Regarde le ciel, il te voit,
Embrasse la terre, elle t’aime.
La vérité c’est ce qu’on croit
En la nature c’est toi-même.
George Sand
On pense généralement que Monet n'arriva pas avant le mois de Janvier
suivant. Accompagné par Geffroy et d'autres amis, il fit deux visites avant le
printemps, peignant le jour, dormant à l'auberge et passant les soirées à bavarder
et à fumer devant le feu du poète.
Une exposition capitale rassembla en juin 1889 à la Galerie Georges Petit les
oeuvres de Rodin et de Monet. Certaines des vues de la Creuse qui s'y trouvaient
existent en plusieurs versions presque identiques - parmi lesquelles deux vues
panoramiques de la rivière dans une nouvelle gamme sombre de bleu, de brun et
de violet, le Pont de Vervit ( dont une version étrangement daté de 1888), et le
minuscule village de La-Roche-Blonde agrippé au flanc du ravin. Outre ces toiles,
Monet peignit un arbre nu (dont il dut faire enlever les branches quand les
bourgeons vinrent à éclater), une étude sans précédent de torrent à l'assaut du
rivage et le Bloc qui fit partie durant longtemps de la collection de Georges
Clémenceau.
Une fois de plus Monet ouvre la voie en matière de composition. Corot, Courbet et
Daubigny avaient représenté des formations rocheuses avec une fidélité et une
monumentalité somptueuse, et Cézanne avait observé de près les surfaces
minérales, mais aucun n'avait fait d'une grande paroi rocheuse un tel
rapprochement télescopique. N'étaient une certaine ouverture de traitement et la
ligne sinueuse du contour supérieur du rocher, Monet semblerait avoir
entièrement perdu sa prédisposition optique. Il modèle la pierre massive de la
falaise en saillie dans un clair obscur pictural qui s'étend des tons orangés de la
terre sous le soleil et de l'argent du roc éclairé à un brun-violet profond.
Par son accentuation de la massivité, Le Bloc occupe une place exceptionnelle dans
l'oeuvre du peintre."
https://fr.wikipedia.org/wiki/Berry
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