Pourquoi ce choix ? parce que j'y vois souffler le mistral !!
https://www.youtube.com/watch?v=Pe1MVzrpEQA
1884 - Huile sur toile. 67 X 83 cm
"En décembre 1883, Monet accompagne Renoir, qui avait déjà peint la
Méditerranée, dans un voyage de deux semaines sur la côte française et italienne.
Enchantés par ce qu'ils ont vu, ils décident d'y retourner peindre ensemble.
Le 12 janvier, Monet écrit à Durand-Ruel pour lui demander l'argent nécessaire
à un départ immédiat et le prie de garder le secret.
"J'ai toujours mieux travaillé dans la solitude et d'après mes seules impressions",
explique-t-il, ajoutant que Renoir aurait voulu venir avec lui. D'une pension de
Bordighera il écrit plus tard qu'il avait correspondu avec Renoir et qu'il voulait
être : "Plus libre avec mes impressions", concluant de façon caractéristique :
"C'est toujours mauvais de travailler à deux".
Au début d'avril, après une série spectaculaire de toiles qui annoncent l'Art
nouveau et la facture émotionnelle de van Gogh, il passe plusieurs jours à peindre
les motifs que Renoir et lui avaient découverts à Menton.
L'un des plus dramatiques est cette vue de la ville depuis le Cap-Martin, avec les
montagnes coiffées de nuages qui s'élèvent au-dessus d'elle. Nuages et sommets
se mêlent dans une rapide calligraphie de bleu, de blanc et de rose.
Les rochers aux surfaces rugueuses du premier plan tirent leur forme de touches
en fouet couleur crème, de tonalités d'ombre lumineuse et d'accents sombres : au
milieu, des traits orange marquent la courbe d'un chemin, à gauche vers le fond, à
travers une échappée irrégulière entre les pins, dont la silhouette rococo
(ce n'est pas l'expression que j'aurais employée, lorsque le vent souffle les branches s'incurvent dans un tourbillon incessant))
révèle le penchant nouveau de Monet pour un dessin curviligne.
La mer est de cobalt profond, bordée de vert (complément direct des tons chauds
du rivage inondé de soleil) et s'opposant à la ligne déchiquetée du cap, la côte au
loin est une horizontale effilée qui se prolonge, moins géométriquement, en une
ombre sous les buissons, séparant comme un panneau horizontal la partie
inférieure du tableau.A travers cette division, les diagonales répétées relient le
haut et le bas.
Une "bravoure "et une brillance nouvelles de la couleur s'annoncent dans cette
toile. Dans son enthousisame, Monet a poussé la tonalité élevée de sa palette
presque au-delà des limtes extrèmes du sujet, de même qu'il a intensifié et
coordonné sa géométrie et ses rythmes. C'est une barrière qu'ont franchie
Matisse et les fauves après 1900, quand ils ont abandonné la conformité ton pour
ton à la nature, pour la joie d'un colorisme sans entraves".
https://www.youtube.com/watch?v=isgrtC2Zx-s
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