lundi 6 juillet 2020

Bois de Châtaigniers à Louveciennes : Pissarro


Quand on aime la nature, les arbres sont un sujet de prédilection  : j'entame donc

une petite série que j'intitule "Portraits d'arbres", car ils sont vivants ;

nous avons vu les cyprès de van Gogh , les pins de Cézanne, voici les châtaigniers

de Pissarro, il me restera à rechercher ceux de Monet :

 
                    1872 - Huile sur toile : 41 X 54 cm

               "Courbet dit une fois en plaisantant que son âne décidait du choix de ses

paysages. Au cours de leurs promenades, il installait son chevalet et

commençait à peindre là où l'animal s'arrêtait. Malgré l'évidente exagération de

cette saillie, il est vrai que les paysagistes français de la seconde moitié du dix -

neuvième siècle approchaient leurs motifs avec une attitude radicalement opposée

à celle de leurs prédécesseurs. Non seulement ils découvraient beauté et

pittoresque à des vues qui jusque-là n'avaient pas été trouvées attrayantes, mais

en fait, ils s'écartaient de tout ce qui aurait pu paraître trop plaisant ou artificiel.

Cela ne veut pas dire, cependant, qu'ils choisissaient leurs sujets avec indifférence

ou sans égard à leur qualité d'harmonie ( en dépit de ce que Théodore Duret avait

pu en penser).

  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k856763v/f267.image


Les paysages de de Pissarro se distinguent justement par le charme d'une

composition sans artifice. Ne se permettant pas d'altérer le spectacle que lui

présentait la nature, le peintre avait le don particulier de choisir des mortifs offrant

des attraits pittoresques et des éléments structurels d'une éloquente beauté, dont

il savait exploiter tous les aspects.

 Equilibrant les formes plus instinctivement que méthodiquement, opposant des

surfaces uniformes à des plans très  détaillés, accordant les couleurs ou les

contrastant, créant des accents, déplaçant l'intérêt du premier plan au plan médian

selon les exigences du sujet, adoptant les lignes symétriques ou, au contraire,

soulignant soit la gauche, soit la droite, abandonnant au ciel une grande partie de

la toile ou bien peuplant sa composition au point où le ciel est à peine visible, il

réussissait toujours à rendre par la composition, aussi bien que par la conception,

ses impressions intimement liées à la saison et à l'heure du jour.

 Dans ce groupe d'arbres dépouillés, observés au printemps, la singulière

diagonale d'un tronc foudroyé rompt brutalement les verticales et les arabesques

irrégulières des autres arbres. Les ombres fortement marquées zébrent le sol,

accentuant son importance par rapport au ciel sans nuage. Ces ombres et les

lignes divergentes des deux arbres du centre écartent de ce paysage sans

prétention tout danger de monotonie; elles rehaussent au contraire d'un élément

inattendu la simplicité du site."




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