Parmi les oeuvres les moins répandues de Monet, (et encore!!) ces quatre
peupliers attirent le regard comme ils ont attiré celui de l'artiste sans doute pour
leur côté graphique ; ils achèvent ces comparatifs entre les oeuvres de ses
contemporains, que je vous ai proposés ces derniers jours. Dans ceux qui
viennent, je vous entraînerai vers d'autres cieux, d'autres paysages, d'autres
oeuvres : il va falloir sortir du confort des livres et de ma bibliothèque .. .
heureusement le masque ne m'empèchera pas d'y voir !!
1891 Huile sur toile - 82 X 81,5 cm
" Lors d'une promenade au voisinage de Giverny, Monet fut attiré par une
magnifique rangée de peupliers dressés en frise régulière sur les bords sinueux de
l'Epte, près de Limetz. Il avait commencé de les peindre lorsqu'il apprit qu'on allait
les couper et les mettre en adjudication, et il ne put obtenir du maire
l'ajournement de la vente. Monet trouva finalement une solution un peu
extravagante, mais d'une originalité caractéristique ; il se mit en quête de
l'acheteur le plus probable et convint de lui rembourser le montant supérieur à la
somme qu'il s'était proposé d'offrir, pourvu qu'il maintienne les enchères et que les
arbres restent debout jusqu'à l'achévement de la série.
https://www.flickr.com/photos/7208148@N02/albums/72157624180199954/
Les Quatre Peupliers occupent une place à part parmi plus de vingt autres toiles
qui constituent la suite. Celle de la Tate Gallery est une esquisse directe et l'on
retrouve un peu de son esprit dans une version plus achevée.
Monet a travaillé d'après les mêmes arbres pour celle qui est reproduite ici, mais
avec un dépouillement radical de la composition il a fait d'une pastorale une étude
de rectangles. L'attention est concentrée sur les sections inférieures de quatre
troncset leurs reflets, qui divisent la surface de la toile en cinq tranches verticales,
et une bande horizontale incluant en une seule zone la rive et son reflet.
La perspective en zigzags des arbres éloignés est dissoute dans une lumière
opalescente. Avec ses élèments picturaux dramatiquement réduits en nombre,
Monet porte une attention ultra-sensible à leur disposition dans un cadre carré,
s'engageant ainsi lui-même dans une expérience de l'horizontalité et de la
verticalité, semblable, mais sur la nature, à celle qui vingt ans plus tard conduira
Piet Mondrian vers un art abstrait et sans espace.
http://www.diptyqueparis-memento.com/fr/les-arbres-mondrian/
Les verticales des troncs, cependant, demeurent organiques ; préfigurant les
paysages de Gustave Klimt, elles hésitent entre les lignes sinueuses de croissance
et la rigidité géométrique, comme si Monet avait cherché à fusionner l'opposition
aiguë de courbes et de lignes droites qui l'avait préoccupé durant les dix années
antérieures.
https://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/peinture/commentaire_id/rosiers-sous-les-arbres-16345.html?cHash=8431426cfc
La pureté et l'iridescence de la couleur (comprenant à la fois des tons voisins et
des tons complémentaires) peut seulement se distinguer si l'on s'approche de la
surface peinte ; elles se mélangent rapidement, comme une mosaïque à grains
minuscules, dès que l'on s'éloigne du tableau, pour former des tons
atmosphériques d'une subtilité, d'une variété et d'une profondeur étonnantes.
Moins théoriquement, Monet a employé des principes de dessin et de couleur non
différents de ceux de Seurat dont les toiles finales furent peintes la même année
que Les Quatre Peupliers."
https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/georges-seurat_arbres-hiver_huile-sur-bois_1883
https://www.youtube.com/watch?v=tLdhSwFpWfQ
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