Autant prendre un peu d'avance, je vais être très occupée ce week-end et le temps
me fait penser être revenue en Irlande, pluie, nuages bas et grande fraîcheur !!!
pour un 2 juillet un temps à ne pas mettre le nez dehors !!
Autant se plonger dans la chaleur de la moisson de Pissarro, suite logique de la
"Meule ".
Huile sur toile - 1876. 65 X 92 cm
" Peu de temps après son arrivée de Saint-Thomas, Pissarro, avait
fait la connaissance du peintre Ludovic Piette, alors qu'il travaillait dans la
banlieue parisienne. Ils se lièrent vite d'amitié et Piette, légérement plus agé que
Pissarro, l'invita à plusieurs reprises dans sa grande ferme de Montfoucault en
Mayenne, où il passait lui-même une partie de l'année. Sa famille possédait de
nombreuses propriétés dans la région, Piette était assez fortuné pour se
permettre d'offrir un refuge à son ami chaque fois que le poids des soucis
devenait excessif. Pissarro eut recours à l'hospitalité de Piette après la première
exposition impressionniste, qui fut un fiasco financier, et passa avec sa famille
l'hiver 1874-1875 à Montfoucault. Il y retourna en automne 1875 et pour la
dernière fois en 1876, à l'époque de la moisson. (Piette mourut l'année suivante à
l'âge de cinquante et un an). A chacun de ses séjours, Pissarro peignit de
nombreux paysages, des paysans dans les champs, quelques scènes d'intérieur et
aussi des fileuses, des porteuses d'eau etc. Bien que ses sujets ne fussent guère
différents de ceux qu'il traitait d'habitude, les couleurs des paysages de
Montfoucault se différencient souvent de celles des tableaux exécutés aux
environs de Pontoise.
Grâce au voisinage de l'Atlantique, la Mayenne possède des verts plus frais et un
ciel plus clair. Ceci devient évident lorsque l'on compare cette scène de moisson à
"La Meule à Pontoise" peinte en 1873 (ci-dessous). L'artiste s'est adapté aux
caractéristiques du paysage en abandonnant les petits coups de pinceau et les
hachures en faveur d'une technique plus large, solide et pourtant sans lourdeur.
Ainsi le champ de blé et les arbres contre le ciel pommelé sont-ils plus fortement
modelés ; la délicatesse habituelle de Pissarro fait place à une conception plus
vigoureuse. Cette nouvelle note dans son oeuvre révèle la richesse du génie et
du potentiel de Pissarro. Au moment même où les critiques disaient que les
tableaux qu'il avait montrés lors des expositions du groupe impressionniste
ressemblaient à "des raclures de palette posées sur une toile sale", l'artiste avec
un superbe dédain pour l'incompréhension du public, créa cette scène joyeuse.
Même s'il n'avait rien laissé d'autre que cette toile, Pissarro aurait néanmoins sa
place parmi les grands paysagistes de Rembrandt à van Gogh".
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