samedi 18 avril 2020

Les voyages de Munch

 Munch ressent une grande instabilité après la mort de son père en 1889,

 plus rien ne le retient, il sillonne  la Norvège, il part pour la France,

 l'Allemagne, la Hollande, la Belgique et bien sûr l'Italie, trois années à Paris
 
de 1889 à 1892, où il découvre l'art de Van Gogh et fréquente l'atelier de Léon

Bonnat. Il délaisse définitivement le naturalisme pour s'essayer à la technique

de l'impressionisme st du post-impressionisme.

 "On ne devrait plus peindre d'intérieurs, plus de gens qui lisent, plus

 de femmes qui tricotent. Ce devrait être des personnes vivantes qui 

respirent, s'émeuvent, s'ouffrent et aiment".

Sa carrière rend un tournant décisif à Berlin en 1892 lorsque invité par 

l'Association des artistes berlinois, il expose une cinquantaine d'ouvres. leur

 aspect fragmentaire et inachevé, marques importantes de la modernité et de 

l'art du XX ème siècle , déclenche une vive polémique dont les retombées seront

 positives aussi bien pour l'art allemnad - puisqu'il est à l'origine de la création

de la Sécession berlinoise - que pour Munch qui, du jour au lendemain, devient

 célèbre en Allemagne. Décidé à reter à Berlin il fréquent le cercle littéraire à

 la taverne  "Au porcelet noir". Il va pouvoir vivre convenablement de son art

grâce à ses mécènes Max Lind et Gustav Schieffer et deux marchands d'art,

Bruno Cassirer à Berlin et Commeter à Hambourg. Il explore alors la

souffrance, l'amour, la douleur et la mort et crée une série d'oeuvres qu'il

organise en cycle et qu'il intitule "La frise de la vie"
 Ce ne sont pas les nymphéas qui courent sur les murs comme pour les oeuvres

 de Monet mais quatre grandes séries "Eveil de l'amour" Epanouissement et

 déclin de l'amour" "Angoisse de vivre" et "Mort". Englobant les toiles les plus

connues, cette frise est une suite mouvante qui évolue et s'enrichit, chaque

oeuvre vendue est remplacée par une nouvelle version.


 "Deux êtres s'embrassent ici au sens le plus plein du terme. L'étreinte est si

 forte que leurs visages se confondent en une "flaque de chair liquéfiée" selon

 les mots de Stanislas Przybyskewski, le premier biographe de Munch. Dans les

 bras  l'un de l'autre, ces deux amants semblent retirés en eux, loin du reste du

 monde, confinés dans un petit triangle de lumière aperçu derrière le rideau.

L'intensité de leur émotion est dépeinte de façon caractéristique chez Munch 

avec des volutes qui soulignent la silhouette de la figure qu'ils forment. Ces

 lignes ondulantes auréolent le couple, enrobant les deux êtres d'un halo de

 vibration émotionnelle qui évoque les courbes de l'Art nouveau. Ce style sera

 renforcé dans une toile plus tardive reprenant le même motif :" Le Baiser sur 

la plage au clair de lune". Le reflet de la lune glissant sur l'eau, présent dans 

de nombreuses oeuvres de Munch, accompagne cette fusion "liquide" du

 couple".



 "Ses cheveux couleur  sang m'avaient enveloppé - ils s'étaient enroulés

 autour de moi comme des serpents rouge sang - leurs fils les plus fins 

s'étaient emmêlés dans mon coeur."

   " Le Cri, Le Baiser, Vampire, Madone... font partie des tableaux majeurs de" 

La Frise de la vie". Vampire rassemble trois grands thèmes de la série: l'amour,

 l'angoisse, la mort. La femme à la chevelure rouge semble pomper l'énergie

 vitale de l'homme qu'elle étreint d'un bras puissant. Ou bien est-ce un 

murmure qu'elle glisse à son oreille ? Les deux ne semblent pas s'exclure, mais 

être inéluctablement  liés, comme l'amour le serait à la douleur.

Amour et douleur fut d'ailleurs le premier titre de ce tableau qui donne à voir la 

complexité et l'ambiguité des sentiments. La chevelure féminine revêt chez

 Munch, comme chez  Charles Baudelaire, une importance particulière.

 "La longue chevelure est une sorte de fil téléphonique" selon le peintre, qui 

relie en pensée les amants, même lorsqu'ils sont séparés, et reste toujours 

associée à la souffrance. "... je continuais à ressentir la douleur dans mon

 coeur qui saignait - car ces fils ne pouvaient s'en arracher "




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire