jeudi 20 décembre 2018

Le Corrège

https://fr.wikisource.org/wiki/Etudes_sur_l%E2%80%99art_en_Italie_%E2%80%93_Le_Corr%C3%A8ge



                                                  La Sainte Nuit

                                               Di Maria Dolce 

  Dis, douce Marie, avec quel amour
Tu regardas ton petit enfant, le Christ, mon Dieu !
Quand tu l'eus enfanté sans peine.
La première chose, je crois, que tu fis
Fut de l'adorer, ô pleine de grâce !
Puis sur le foin, dans la crèche, tu le posas ;
Tu l'enveloppas dans quelques pauvres langes,
L'admirant et te réjouissant, je crois,
 Oh ! quelle joie tu avais et quel bonheur
Quand tu le tenais dans tes bras  !
Dis-le, Marie : car peut-être conviendrait-il
Que par pitié du moins, tu me satisfasses un peu.
Tu l'embrassais alors sur le visage,
Si je crois bien, et tu lui disais :" O mon petit enfant !"
Tantôt enfant, tantôt père et seigneur,
Tantôt Dieu et tantôt Jésus : ainsi tu l'appelais. 
O quel doux amour tu sentais en ton coeur,
Quand sur ton sein tu le tenais et l'allaitais !
Que de doux et suaves gestes d'amour
Charmaient tes yeux, quand tu regardais ton fils!
Si parfois dans le jour il s'endormait un peu
Et que tu voulusses éveiller ce trésor de paradis
Tu marchais tout doucement, tout doucement ,
 pour qu'il ne t'entendit pas,
Et tu posais ta bouche sur son visage,
Et puis tu lui disais avec un sourire maternel :
"Ne dors plus, cela te ferait mal."
Fille du souverain Père,
Humble servante du Seigneur,
 Très pieusement pour lui tu fus appelée "Mère".
A cette seule pensée, le coeur se fond
A qui sent quelque douce étincelle
 De cet amour, dont toujours je m'éloigne. 
Va, ma chanson, vers Marie, notre chère avocate.
Agenouillée devant elle, prie-là pour moi
Afin qu'elle ne soit pas trop avare de son fils,
Qui jamais ne lui refusa, ni ne lui refuse rien.
 Et dis-lui encore : "Ah ! retiens, retiens pour jamais
Celui qui toujours s'éloigne de toi !"

                                                                                 Giovanni Dominici 

       traduit de l'italien  par Gindret (1356-1419)

 https://data.bnf.fr/12435354/giovanni_dominici/

 Dans la montagne pyrénéenne : c'est le village qui chante

 https://www.youtube.com/watch?v=agBTYWPMtyg

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