vendredi 19 décembre 2014

Marcher, manger et veiller ensemble

                                       https://www.youtube.com/watch?v=-wu9q-bR3Mw

Je poursuis  la lecture des
  Rites, coutumes et croyances dans la tradition orale du Comminges et du Couserans, d'Isaure Gratacos.

"La relation de voisinage et la convivialité villageoise sont tout de même présentes dans la fête solsticiale de l'hiver par le biais de la christianisation:
la messe de minuit était, avec le réveillon, un des deux grands axes de la soirée de Noël.
Activité de groupe, elle avait un caractère festif qui émane de tous les récits.
Jusque dans les années1930:
"Le soir de la Noël, ceux de la Traverse, on allait à Moulis, (16 kilomètres aller et retour) qu'il y ait de la neige ou qu'il n'y en ait pas, on partait l'un devant l'autre, on allait à la messe à Moulis. Et on était contents!"
On attendait ce soir là pour y aller.(Lucie Antras née en 1912)

"Oh, nous autres, on était à 6 kilomètres d'Aspet, au-dessus, Razecueillé, là. Quand on pouvait, quand y avait pas trop de neige, on descendait à la messe de minuit" (Marguerite Soum, née en 1923, Arbon).

Les informateurs agés insistent tous sur le fort enneigement au début du siècle:

"Pour Noël y avait de la neige, oh, pauvre, à ne pas pouvoir passer!

(Petite parenthèse dans ce récit, nous avons sur le Plateau de Sault (11) au-dessus de Belcaire, la Croix des sept frères, tous partis les uns après les autres dans la tourmente, au secours de leur frère disparu, et tous engloutis dans la neige).

Lorsque le trajet jusqu'à l'église était court et ne suffisait pas à remplir la soirée, l'attente de la messe se faisait entre voisins, en une veillée amicale où l'on racontait des histoires:
"Quand j'étais petit, le soir de Noël, par exemple, on racontait, avant d'aller à la messe, les"hadouns", les "hados", les fées.(Montserrier, né en 1905, Saint-Pé d'Ardet)
Et dans le Biros:
"Oc, on chantait, eh, mais comme ça, entre voisins, en famille, eh. Y en a, ils racontaient des histoires"(Hélène Estrémé, née en 1925, Estéou d'en haut)

Dans la Barousse, à Ferrère, "Y en a, ils étaient bons pour ça".
Y en avait une, Fifina, ço de Pève, bon diu! Les gosses, on aimait ça, et même tous, elle racontait, là, la tuta deras hadas (grotte des "hados), là, et la peira deth Hiter (la pierre du dressé= le menhir).

On veillait jusqu'à onze heures-minuit et on allait à la messe de minuit, entre voisins.
Et puis, après, en revenant, eh, on faisait un réveillon.

                        https://www.youtube.com/watch?v=DPJ1s0I42Ak

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