mardi 30 décembre 2014

Les quêtes du Nouvel An

                                           Les quêtes des enfants

                " Les quêtes collectives du groupe des enfants, sont évoquées pour l'amont des vallées où elles ont cessé en 1870.
Par contre, les quêtes individuelles adressées par ces mêmes enfants à chaque maison du village semblent avoir perduré assez tard.
A l'orée du Val d'Aran, à Bézins-Garraux:

                                                         Val d'Aran
"On passait par les maisons aller souhaiter la bonne année. On disait:"
La vos vengui sohetar bona e urosa ( je viens vous la souhaiter bonne et heureuse). Alors l'on vous donnait deux sous, l'autre trois sous, à l'époque, eh, eh" (Jean Dat, qui est né en 1909, parle des années 1910-1930).

Le sou, le sucre d'orge, le bonbon, ou l'orange n'apparaissent dans les étrennes qu'au début du siècle "en dernier temps, de notre âge" dit Baptistine Fourquet, née en 1900.
 Jusque là, en Barousse comme partout ailleurs dans le domaine montagnard, l'étrenne est uniquement alimentaire et provient nécessairement

                                              Mauléon -Barousse
de la production locale:
" des noix, des prunes, on donnait et ouais! "(Marius Sost, né en 1900).
Ou bien comme dans l'Aspétois:
"Les enfants faisaient le tour du village. Et pour étrennes on donnait des châtaignes, on donnait des noix, des pommes, enfin, un geste " (Marie Labat née en 1900)
                                                       l'Aspétois
Un "geste"...... Tout le monde est unanime: l'étrenne était forcément modeste dans ce monde de pauvreté. A Girosp "Il fallait être filleule pour se faire donner cinquante centimes. On marquait le passage.
" à Chein-Dessus dans l'Arbas:" Per aquel, iuna ménina balhava... un sous"(pour celui-là une grand-mère donnait .... un sou. Mais pas plus eh!
Les témoignages montrent que c'est seulement les " petitous qui allaient galoper dans toutes les maisons"

                                                          l'Arbas
Mais dans les villages des premières hauteurs et a fortiori dans ceux de la bordure du Pièmont, pas de quête systématique de porte en porte. S'il y eut autrefois quête collective (semble-t-il avant la Convention, éclatement des communautés de vallées) puis, au XIX ème siècle, quêtes individuelles sans toutes les maisons des villages, les récits montrent que la quête s'est limitée à une communauté rétrécie, celle qui entoure la "maison-souche" au moins depuis le
Second Empire. Dès cette époque, nombreuses sont les "maisons" qui ne laissent pas sortir les enfants pour aller quêter dans le village où, au XIX ème siècle s'accentue l'inégalité économique, une quête était assimilée à la mendicité, et la pratiquer aurait pu signifier que la maison était dans le besoin............................

"A nos autis, nos han cap jamès dishar her aco! Nosatis nani.
(A nous autres on ne nous a jamais laissé faire ça! Nous autres non. On allait chez les parents, voilà."
                                            Isaure

 Je rajoute quelques repères historiques:
 la Convention, nom donné à l'Assemblée constituante de 1792 à 1795, à laquelle  succéda la Première République.

Le Second Empire: 1852-1870.

Je trouve assez extraordinaire qu'en allant choisir dans mon importante bibliothèque relative aux Pyrénées  ce Calendrier Pyrénéen, je trouve précisément des textes qui intéressent particulièrement Nistosien, en allant le quérir, je ne m'en doutais absolument pas! .............le fil ténu des choses !!!!!
Merci pour ces voeux ! auxquels je suis très sensible!

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