jeudi 18 décembre 2014

Les enfumés de Noel

                                     Les ahumats de Nadau

"Dans les zones d'habitat groupé, après la messe, la Jeunesse (dénomination habituelle, dans toute la montagne gasconne, du groupe des célibataires des deux sexes à partir de 15-16 ans et jusqu'aux alentours de 25 ans) se réunissait et courait dans la nuit d'un réveillon à l'autre...........................

Le rire de la jeunesse d'Argut-Dessus, dans la Pique luchonnaise, a laissé un souvenir assez vif dans les villages environnants.
A Cier, à Luret, à Gouaux, on raconte sur un ton mi-amusé, mi-réprobateur comment:

          " A Argut-Dessus, quand les gens veillaient, les jeunes, ils se mettaient à plusieurs et ils allaient boucher les cheminées avec des plaques, des morceaux de terre. Alors ils s'enfumaient là-dedans et ils étaient obligés de sortir! Cà, c'était terrible, le soir de Noeël, tout le monde se méfiait.
Ils l'ont fait jusqu'à la guerre de quarante. Parce que la guerre a tout coupé."

La "persécution " rituelle des ahumats de Nadau, exorcisme? purification? n'est pas l'exclusivité d'Argut-Dessus; mais sa localisation est limitée, en Comminges, à une aire que les enquêtes de terrain m'ont permis de cerner: il n'est fait mention d'eths ahumats que dans les vallées de la Pique, d'Oo, du Larboust, d'Oueil, et dans le Val d'Aran.
Jean-Paul Laurent m'a permis, le premier, de saisir la raison de cette localisation rigoureuse: elle est due à l'architecture particulière des maisons de la haute montagne centrale, depuis la Bigorre jusqu'au Haut -Couserans:

"C'était facile de monter parce qu'il y avait les "pénalous" et la cheminée au bout."

Les penalos, ces dalles de schiste qui encadrent, comme les marches d'un double escalier, le pignon des maisons et se rejoignent de part et d'autre de la cheminée, rendaient l'escalade facile.
D'autant plus que les maisons sont trapues et souvent appuyées à la pente.
Les épaules de l'un des comparses pour accéder au premier gradin des "pénalous n'étaient mëme pas toujours nécessaires...."
                                                                                                  Isaure


                                   photo prise cet automne chez nous

 Je vous asure que ces Pyrénéens étaient des colosses pour monter de telles pierres; j'ai  connu trois frères qui ont remonté "ma petite maison dans la prairie"
 les reins sanglés dans une ceinture qui faisait plusieurs fois leur tour et des "papè" qui avaient fait le tour des Amériques avec leur ours.

J'ai toujours une grande nostalgie lorsque je chemine sur leur pas.

Que je ne me laisse pas attendrir sur le passé !!! c'est la joie de Noël!!!
Je n'ai malheureusement pas trouvé en You tube "Feu de joie hivernal "
de Prokofiev, que je voulais vous faire entendre.


 http://www.francemusique.fr/emission/avanti/2014-2015/contes-d-hiver-3-5-12-17-2014-06-00















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