mardi 16 décembre 2014

Le feu de l'aire fermée

"Le feu du solstice d'hiver est feu de l'aire fermée et du groupe domestique et non celui de l'aire ouverte et du groupe social.
Il est feu d'intérieur et non, comme celui du solstice d'été, feu d'extérieur.
Il est feu de braise qui couve sous la cendre et non feu à flamme haute dégageant lumière et chaleur; il est la vie en mineur pendant le sommeil hivernal et non l'explosion des forces vitales qui expriment leur énergie dans la flamme colorée et ascendante du feu de l'été.
Le soin mis à faire brûler lentement la bûche en une combustion retenue s'inscrit dans le mouvement ralenti de la vie hivernale.
La braise de la bûche de Noël ne s'oppose pas à la flamme haute du feu de la St Jean: elle permet, au contraire, son existence et sa continuité. En une polarité complémentaire de la flamme estivale, elle est le même feu en ses deux états extrèmes.....................................



..Toutefois, il arrive qu'on rencontre un rappel des feux de l'été, mais c'est dans les seules mains des enfants; dans les hautes vallées (Larboust, Oueil) et dans le Nistos, les enfants couraient d'une maison à l'autre en faisant tourner au-dessus de leur tête des lattes de bois dont l'extrémité était enflammée, les halhas.
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A Générest , en dessinant ainsi le cercle solaire, ils psalmodiaient en cheur, au rythme de la giration de leur petit" brandon mobile" personnel:

Nadàu, Nadàu                                              Noêl, Noël
Pets bousquets e pets casàus                     Dans les bosquets et les jardins
Eras càuteros en houec                              Les chaudières sous le feu
Pléos de carn e de càulets,                          Pleines de viande et de choux,
Et pout en pàu                                              Le coq à la broche,
Era gario en metàu,                                      La poule dans la marmite,
Erà lèbé en soum det casàu                           Le lièvre au bout du jardin,
E courri, courri, Nadàu                                  Et cours, cours Noël.


 C'est avec un autre chant en patois gascon que mon père nous accueillait lorsque nous arrivions pour Noël.

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