jeudi 4 novembre 2021

Le Mont - Dore

 Impression mitigée, beaucoup de boutiques et de monde et la grande déception

de se casser le nez sur la fermeture de l'établissement thermal  et beaucoup 

 d'autres où j'ai pu pénétrer en ... trichant !

Une continuité puisque les Romains avaient installé  ici des thermes.

Les guides vous diront que c'est une ravissante station thermale, que le site 

favorable à de multiples randonnées est dominé par le Puy de Sancy, que c'est ici 

que naît la Dordogne, je ne l'avais jamais imaginé !! que vous pouvez venir ici 

pratiquer les sports d'hiver et soigner de multiples maux.

 Ses eaux sont les plus siliceuses de France et s'infiltrent entre les filons de lave 

pour émerger dans l'établissement thermal entre 38 et 44 degrés.

Ce n'était pas le but,  mais la connaissance  de cette architecture Belle Epoque.




             https://www.youtube.com/watch?v=BrnvJWUCiRA


https://www.youtube.com/watch?v=uHxQoaOaLT0

 


   L'hôtel Sarciron est  fondé en 1806,  le plus grand et luxueux hôtel de la ville. 


 

Les travaux, confiés à l'architecte Louis Jarrier, sont réalisés entre 1893 et 1907

 Le décor sculpté, de style éclectique, est réalisé par Emile Gourgouillon.



A  l'intérieur, l'hôtel a conservé son hall monumental néo-classique avec guirlandes

 sculptées et ferronneries ouvragées. 

 


 

Riondel Hector (architecte), Jarrier Louis (architecte), Gourgouillon Emile

 (sculpteur)

 


 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 Je ne sais si les impressions, que d'aucuns pourraient trouver surannées, d'Henri 

Pourrat vous intéressent,  elles nous apportent dans tous les cas des souvenirs de

 l'époque.

 " Les Romains avaient là des thermes; des colonnes imposantes

 en témoignent et même une louve en lave. On a mis à jour une piscine,

 un panthéon. Et les Gaulois, parait-il, traitaient déjà ici les voies

 respiratoires.

Dites encore que le bain d'un Auvergnat consiste à cracher en l'air et

 à sauter à travers. 

 "Mille ans sans un bain" Mais c'est vrai que le père de Michel-Ange

 lui écrivait entre autres recommandations ; Mon fils, ne te lave

 jamais" Dès le temps du roi Henri, on est peu revenu au Mont Dore. 

Jusqu'à la Restauration les voyageurs n'en parlent que comme d'un 

"sale et dégoûtant village". Ensuite la vogue est arrivée, avec les

 romanciers, _ on relira La Peau de chagrin, Jean de la Roche,_avec 

les peintres romantiques.Une vogue européenne. Le Mont Dore est

 l'ancêtre des stations thermales auvergnates. Ses eaux de par les

 métaux rares et les radiations peuvent passer pour des philtres.

 Elles réduisent l'asthme, l'emphysème, le catarrhe, et même le rhume

 des foins. ici les cordes vocales se refont une jeunesse ; pas un 

ténor de l'Opéra Comique, du Parlement ou de la Cour d'Assises qui ne 

soit venu au Mont Dore

 On a inventé de mélanger l'air de la montagne à une eau saturée de 

sels pour produire un brouillard médicamenteux. Des batteries  de 

générateurs, des vaporisateurs et des pulvérisateurs desservent plus 

de trente salles où se répand une vapeur brûlante. d'autres appareils

 à air comprimé soufflant sur elle la refroidissent juste à point

 pour la laisser aspirer par les malades.

Va voir ces salles fumantes au fort des montagnes. Va voir leur peuple

 singulier de baigneurs ; uniformément vêtus du pantalon et de la 

veste à capuchon, dans leur laine blanche, ils ne sont plus ni hommes

 ni femmes, ils sont fils adoptifs de l'Auvergne.

Il est loin le temps où le grand bain n'était qu'une manière de 

hangar, au bassin divisé en deux par une cloison de sapin," pour que 

les deux sexes ne se vissent pas"  ( subjonctif du verbe voir )

 Le temps où c'était une cérémonie de se doucher, le patient élevant

 une tente afin de se mettre à l'abri de l'air, et faisant verser de 

l'eau, trop brûlante ou trop froide, cela allait comme il se pouvait

sur la nuque, puis sur l'échine, et en suivant, le long des cuisses,

 des jambes,  pour finir par la plante des pieds et le dos de la main.

 Le temps où les malades riches, au sortir du bain, se faisaient

 emporter dans des boîtes nommées chaises à porteur ; les pauvres, eux

 couraient s'enfoncer dans les fenils, mais souvent on les en 

chassait, parce que leur sueur gâtait le fourrage.

  En ces temps-là, les eaux guérissaient les ulcères et l'hypocondrie,

 les plaies et les rhumatismes. Le Mont Dore hésitait avant de se 

spécialiser . Il n'en faisait pas moins des cures miraculeuses.

On venait là, d'ailleurs, comme en une autre planète de volcans et de 

glaciers, aux aspects terrifiants, et peuplée de naturels intéressants

 par leur innocence, mais repoussants par leur malpropreté, leur

 sauvagerie.

Le Mont Dore s'est adapté, civilisé, équipé. Il a eu le premier grand

 hôtel aménagé en Auvergne. Il a eu tout ce qui peut se souhaiter en

 fait d'attractions. Des hôtels et des parcs, oui, et des courts de 

tennis, et la voie ferrée, et des pharmacies, et des boutiques de 

dentelles et de pierres d'Auvergne, tout, jusqu'à des pistes de

 courses, jusqu'à des abattoirs modèles, jusqu'à des buanderies 

perfectionnées où passent chaque jour cinq, dix, quinze mille 

serviettes et peignoirs!

Sa vallée enfoncée est une chose assez grande. Un couloir dont les 

crêtes, d'un beau mouvement se relèvent, et se cabrent. Ces redans 

s'échelonnent, plaqués de forêts, couronnés d'un bandeau de roc, ou de

 quelque dôme de gazon à demi-dépecé ; et d'escarpement en 

escarpement, ils s'en vont vers les Cheminées du Diable, ces dents 

ébréchées qui, là-bas, au Sancy, mordent le bas du ciel.

 "Le serrement de coeur à perpétuité", soupirent ceux qui n'ont pas

 une faveur d'esprit pour la montagne. A la rigueur du temps, par la

 brume ou la pluie, c'est bien sûr que l'endroit peut paraître sévère.

Mais il y a la route thermale, qui permet les randonnées vers la

 Limagne, vers les cantons de soleil. Et puis, dès qu'approche 

l'arrière saison, ces hêtraies s'illuminent. Leur vert tourne au 

citron, à l'orangé, hésite entre le rose et la couleur du feu, avant

 de prendre cette rouille tellement éclatante dans le rougeoîment des

 soirs d'octobre. Seules, au sol nu, des flaques de mousse verdoient 

encore en lueurs de velours. gris et tachetés de rosettes grises,

 tendus de longs muscles, les fûts montent en faisceaux de

 colonnettes, semblables à certains piliers de cathédrales.

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Anciennement on écrivait monts d'Or. On feignait de croire qu'ils 

étaient ainsi nommés pour la beauté de leurs eaux et la fécondité des

 pâturages : mons aureus, gratus in aquis et fecundus in herbis.

C'étaient ces monts, les plus hauts, les plus gras, qui marquaient

 surtout en Auvergne : ce furent eux qui donnèrent son premier nom au 

département. Mais "département du Mont-d'or, cela n'allait-il pas 

faire croire que là s'entassaient à monceaux tous les biens de la

 terre?

Les Auvergnats se ravisèrent. Ils préférèrent se mettre sous le signe 

du puy de Dôme, plus central, plus historique , et dont le nom ne

 risquait pas de les faire accabler d'impôts. Au vrai, le nom latin 

du mont Dore était mons duronius. Dore, en celtique, doit signifier

 eau. Tant de rivières se nomment Dore, Doire, Dolore, Durolle, Adour

, Durance. Les Monts Dore, ce sont les monts des eaux : ils ne sont

 pas plus des monts en or que les monts Dôme ne sont des monts en 

dômes."

                                          Henri Pourrat 1935                                      


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