mercredi 10 novembre 2021

Le jadin imaginaire de la Trémolière

 Et quand vous sortez des tapisseries c'est pour plonger dans le jardin.  



Le thème du jardin clos, celui du jardin de plaisance, lieu de rencontres et de 

fêtes, est d'abord imaginé par les poètes et romanciers, puis par les peintres 

avant de devenir la réalité des jardiniers.

C'est au XIII ème siècle que le Roman de la Rose est écrit. L'ensemble de l'action 

est situé dans un jardin décrit avec moult détails dans lequel le narrateur va 

rencontrer le propriétaire , Déduit, ses amis musiciens et ses charmantes

 compagnes. Il poursuit seul son chemin en traversant des enclos successifs qui le 

conduisent à une fontaine où il  aperçoit le reflet d'un rose. Sa quête sera de 

retrouver la rose dot il a vu le reflet.


 Hautement symbolique, ce texte est néanmoins d'une lecture aisée et rejoint

 d'autres romans écrits  pendant ou à la suite des croisades et qui évoquent des 

jardins merveilleux où un imaginaire débridé se mêle au monde réel.

 

Le Roman de la Rose connaît en Europe occidentale un succès inimaginable

 aujourd'hui  il est recopié et illustré sans discontinuer jusqu'à la fin du XVI ème 

siècle

 Tout en enrichissant l'imaginaire des jardiniers d'alors ces illustrations apportent

 aujourd'hui un précieux témoignage sur les jardins de cette époque, de la fin du 

Moyen-Age à la Renaissance.


 Les thèmes qui sont illustrés dans les tapisseries d'Anglards de Salers procèdent

 de ce même imaginaire qui mélange chimères et animaux domestiques, qui 

inverse les échelles et place le visiteur dans un univers onirique où la nature le 

domine.


Le succès actuel de cet imaginaire médiéval et renaissance, témoigne de son 

caractère intemporel et le verger de Déduit reste, de nos jours encore, un modèle 

de jardin idéal. Puisant aux sources littéraires et picturales de ce jardin, nous en

 proposons une déclinaison contemporaine en harmonie tant avec le château de la 

Trémolière qu'avec les tapisseries qu'il abrite.


                           http://regionfrance.com/jardin-chateau-tremoliere

Les quatre saisons

c'est une promenade au flk des saisons que propose le verger de Déduit, révélant

 au promeneur ses couleurs et ses parfums, lui offrant ses fleurs et ses fruits.


Au printemps, la nature s'éveille quand écloses les fleurs de pommiers dont les 

pétales parsèment l'herbe grasse, quand les lilas, violettes et muguets embaument

 les bosquets.

L'été s'annonce avec l'opulence des roses et le cloître de tilleuls propose l'ombre 

propice aux promenades ensoleillées du coeur de la saison chaude. En même 

 temps le verger est à son apogée et donne envie de recettes gourmandes et 

oubliées.

Et c'est en automne que le verger est le plus généreux, quand reinettes et poires

 de curé tombent des branches et régalent le visiteur.

 L'hiver n'est pas en reste : choux et crambes sur sol paillé dans le potager

 évoquent les tapisseries du château et les tilleuls fraîchement taillés, et les fruits 

d'églantiers d'un rouge translucide après les premières gelées sont autant de 

trésors que les frimas rendent précieux.


Le jardin est un microcosme de l'univers médiéval. Il dessine la trame de

 l'imaginaire qui nourrit contes et légendes de notre propre enfance, qui prélude 

les chants et les poèmes des troubadours.


La permanence du verger de Déduit, comme modèle de jardin idéal témoigne du

 caractère intemporel et profondément humain du jardin médiéval

Cette description ne serait pas parfaite  si nous n'évoquions pas les quatre fleuves

 du paradis qui séparent en quatre les carrés du centre, respectant ainsi le texte

 de la Genèse : "un fleuve sortait d'Eden pour irriguer le jardin: de là il se

 partageait pour former quatre bras.


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