mercredi 2 décembre 2020

Michel-Ange poète

  Peintre, sculpteur, dessinateur, architecte, artiste complet,  Michel Ange 

s'exprimait aussi dans sa correspondance et son oeuvre littéraire. Dante et 

Pétraque qu'il admirait ont pu l'inspirer mais ses sujets de prédilection  restent

 l'amour, la mort, la lutte de l'esprit et de la matière, le destin inexorable...

 Il ne fut pas épargné par les jalousies, rançon des succés, Bramante et Raphaël 

étant des rivaux qui lui mirent souvent "des bâtons dans les roues".

 Mais il se considérait inspiré et mû par le souhait d'exécuter justement des 

directives divines  ; ceux qui ont eu la chance de visiter la Chapelle Sixtine,

 comme cela fut mon cas, ne peuvent en douter.

Les dessins préliminaires à toutes ces  oeuvres sont nombreux et l'anatomie 

masculine n'avait pas de secrets pour lui, ce qui lui permit d'exécuter de 

magnifiques statuaires, comme le David de Florence


Etude pour la bataille de Cascina. Dessin à la plume et à la pierre noire de 1504

                                       conservé à l'Ashamolean Museum Oxford


 

Sculpté dans un bloc de marbre de Carrare acquis quelques années auparavant

 par la corporation des tisseurs de laine, travail entrepris  dès le 13 septembre

 1501 à la suite du contrat signé le 15 août 1501 ;  4 mètres de haut, achevé en

 avril 1504, Michel- Ange n'a alors que 29 ans. Pour les Florentins ce David 

devient une identification populaire et le symbole de la  cité.

 Mais je voudrais vous proposer encore un poème qui nous permet de rentrer dans

 l'intimité de l'artiste lorsqu'il peint le plafond de la Chapelle Sixtine.

 

                      " A tant trimer me voici avec un goitre

                        Comme l'eau en fait aux chats de Lombardie 

                        (Ou peut-être d'un autre pays, qu'importe)

                         Si bien que le ventre me sort au menton !

 

                         Ma barbe va au ciel et ma nuque, je le sens

                         Descend me faire une bosse. j'ai une poitrine de harpie 

                         Quant au pinceau qui sans cesse dégouline

                         Il fait de ma face un vaste pavage.


                          Mes reins remontent dans ma panse

                          Et par contre-poids mon cul devient bedon

                          Si gros que je n'en puis voir mes pieds.


                         Mon écorce s'allonge par devant

                         Pour mieux se ratatiner derrière

                         Et me voila tordu comme une arche en Syrie.


                          De là tout jugement qui me vient

                          Se trouve filandreux, biscornu:

                          On ne peut viser droit avec sarbacane si torse.

 

                          O Giovanni défends donc cette peinture mortelle 

                          Et mon honneur avec : je ne suis ni à ma place, ni peintre"


On trouve dans ce dessin à la plume de 1501 conservé à Berlin  une étude pour la

 Madone Taddei  mais aussi son profil






 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire