mercredi 13 février 2019

Origines de la porcelaine

 Les rapides aperçus de la fabrication de la porcelaine n'ont été que pour nous

 faire reconnaître sa préciosité et tout l'art nécessaire à sa réalisation.

Quand notre porcelaine sort du four nous avons un "biscuit" qui va alors être

l'objet de nouvelles manipulations, la glaçure et les couvertes, qu'il faudra à

nouveau recuire : ensuite interviendront les peintres et les doreurs ces derniers

 seulement, à cette époque, dans les manufactures royales. S'ils copient souvent

 des peintres, ils peuvent mettre  aussi  en scène des sujets de leur invention

 avecc des mélanges de pigments dont ils choisissent la composition : ces enduits

 sont vitrifiables  en raison de leur mélange avec des oxydes métalliques  et ils

 vont passer à nouveau par le four. C'est  un oeil averti qui peut faire la

 différence avec les décors modernes, obtenus avec la chromo-lithographie,

décalcomanies vitrifiables, elles aussi.



                     Biscuit de Sévres : Modèle de Blondeau d'après Oudry


Mais nous n'avons rien inventé, la porcelaine vient de loin  ! en Chine au VI 

éme siècle, dragons sacrés, effigies religieuses étaient confectionnés dans cet

 argile "felspathique"; qui a donné lieu au premier espionnage industriel.....
 
le Père Entrecolle en 1712, en rapporte un échantillon, de là faut-il imaginer

 que l'on a mis les géologues français sur la piste pour trouver l'équivalent de

 ce "kao-ling".

De son côté le géographe Edrissi, rapporte dans ses écrits en 1153 que "Sousse

 est une ville où on fabrique le "ghazar" chinois qui est une porcelaine dont rien

 n'égale la beauté".

 De son côté Ibn Batoutah en 1356 rapporte qu'on fabrique de la porcelaine à 

Lei-Toum et Sin-Caha.. Tous les voyageurs qui avaient parcouru le Moyen-Orient

 ou l'Egypte avaient eu connaissance de l'existence de la porcelaine citée dans

 des inventaires royaux ou des relations de voyage.

Les navigateurs portugais en furent les premiers importateurs depuis leurs

 comptoirs en Extrême-Orient, auxquels succédérent la Compagnie des Indes

 néerlandaises qui faisait fabriquer sur place des objets inspirés de modèles

 occidentaux .... délocalisation ?. C'est notre grand Colbert en 1650 qui 

concurrence alors avec notre belle flotte, la Compagnie hollandaise : il crée la

   la Compagnie des Indes orientales ; on va donc importer de la porcelaine 

d'Extrême-Orient qu'on appellera porcelaines "Compagnie des Indes".

 Combien de cargaisons de porcelaines dorment au fond des océans? 

 on en trouve quelque fois.

Les Toscans, avec leurs beaux vases "Médicis", avaient bien tenté aussi de

 composer une porcelaine. Celle-ci envahit les tables de luxe au XVII ème siècle

 en remplacement des orfévreries fondues pour financer les guerres.

 Tous veulent alors concurrencer ces marchandises qu'il faut importer ; les 

chimistes italiens avaient bien tenté aussi de s'approcher des qualités que

 représentait la porcelaine chinoise mais la découverte du kaolin se faisait 

toujours attendre. En Allemagne  c'est une affaire de poudrage de perruque 

qui va mettre Böttger et Tchirnhausen sur la voie.... une longueur d'avance !!!

l'Electeur de Saxe en 1709 mis au courant, va au plus vite attribuer le 

gisement  kaolithique à la manufacture de Meissen.  L'espionnage industriel est 

alors à son comble. 

Encore quelques années, quelques analyses chimiques ... on va y arriver !!!

 Encore quelques pâtes tendres.


   
                 Biscuit de Sévres. Buste de Molière. Modèle de Houdon

                                                                     à suivre

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