vendredi 1 juillet 2016

La tentation du Pittoresque

Le lien de l'article précédent  qui vous propose un aperçu historique de la ville m'a donné envie de plonger encore dans ma bibliothègue; l'Histoire des rues de Toulouse de Jules Chalande me paraît un peu rébarbatif pour mes lecteurs de l'étranger mais  quelques articles dans le - Toulouse "Les Délices de l'Imitation" édité par l'Institut Français d'Archéologie  (Pierre Mardaga Editeur ) en sera un complément .
Je déchoirais si je  me contentais  de passer au long des rues,  saisissant ses reflets, sans  chercher à connaître les sensations ressenties par d'autres promeneurs.

Voici donc cette "Tentation du Pittoresque", Reconstruction de la Place St Etienne (dont je vous ai montré le reflet) écrit par Jean-Philippe Garric.

Mais auparavant comme pour expliquer cette tentation, cet article est précédé d'un extrait de l'Encyclopédie Méthodique de Quatremère de Quincy Tome 3, Paris, 1825.
 PITTORESQUE. adj. des deux genres.
Ce mot, dans son acception littérale et la plus générale, devrait signifier simplement ce qui regarde la peinture, ce qui est du ressort de l'art du peintre.
Les Italiens, dont ce mot est emprunté, ont deux expressions pour rendre les rapports de la peinture aves les idées diverses qu'on y attache.
Ils disent pirroresco et pittorico.
Le premier de ces mots exprime, comme en français, un certain effet propre de la peinture ; le second s'entend de ce qui appartient au matériel ou à l'historique de l'art 
Pittoresque, en français, signifie, selon l'usage, tout ce qui, soit dans la nature, soit dans l'imitation, présente un aspect, des formes, des effets ou une disposition capables de surprendre et de plaire à l'esprit et aux yeux, par une combinaison accidentelle peu commune, et qui semble offrir de la singularité....
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       "extrait"

 En cela ma photo du reflet de la Cathédrale St Etienne était "pittoresque" !!!
 Que nous dit donc J PH Garric de cette place St Etienne ?

En s'apliquant, de façon récurrente, à t'enchanter, lecteur fidèle, au spectacle inopiné de la reconstruction à l'identique de Toulouse, nous avions pris sans le savoir, un rendez-vous inéluctable avec la beauté pittoresque.
Sans trop nous soucier de l'esprit de l'époque, nous appliquions à chaque problème distinct une solution différente et devenions changeants comme l'illustrateur japonais qui se faisait torrent en peignant un torrent, chat en peignant un chat et montagne en dessinant des sommets montagneux.
Nous devions-nous, à son exemple, de choisir trente fois un nouveau nom pour mémoire de ces fluctuations ?.
La ville présente les exigences relatives à son embellissement (1) à son achévement et l'architecte, attentif, à ces requêtes taciturnes puise dans l'imitation de ses quartiers, de ses maisons et de ses rues les plus adéquats de ses transformations futures.
Les frontières entre relevé et projet s'estompent et l'on s'adonne sans distinctions à l'un puis à l'autre de ces délicats exercises.
Qui plus est, tout occupés à transcrire les masses de brique de l'étonnante cathédrale l'on esquisse le nouvel édifice presque ssans s'en apercevoir et lorsque le dessin s'achève il nous faut aller visiter une nouvelle fois les lieux pour distinguer l'ancien du nouveau...................................................
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 ( 1 ) Les beaux croquis de Garric n'ont pas reçus de concrétisation et ce n'est qu'un jardin qui longe la cathédrale ; en copiant cet article je pensais à Juan Busquet qui n'envisage pas de construire mais embellit  sans transformer.



chapiteaux du portail latéral







http://kansei.fr/videos/juan-busquets-urbaniste-devoile-toulouse-demain/











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