jeudi 16 avril 2015

en forêt




   " D’abord la nature a des modes variés pour produire les arbres.  En effet les uns, sans y être contraints de la part des hommes, poussent d’eux-mêmes et couvrent au loin les plaines et les sinueuses vallées  : tels le souple osier et les genêts flexibles, le peuplier et les saulaies blanchâtres au glauque feuillage. Mais d’autres naissent d’une semence qui s’est posée à terre, comme les hauts châtaigniers, comme le rouvre, géant des forêts, qui offre ses frondaisons à Jupiter, et comme les chênes qui, au dire des Grecs, rendent des oracles.


 
D’autres voient pulluler de leurs racines une épaisse forêt de rejetons, comme le cerisier et l’orme; c’est ainsi que le laurier du Parnasse abrite sa tige naissante sous l’ombrage immense de sa mère. [2,20] Tels sont les procédés qu’a d’abord donnés la nature, ceux qui font verdoyer toute la race des forêts, des vergers et des bois sacrés.
Il en est d’autres que l’expérience a fait découvrir. L’un, détachant des plants du corps tendre de leurs mères, les a déposés dans les sillons; l’autre enfouit dans son guéret des souches, des scions à quatre fentes et des pousses au rouvre effilé. D’autres habitants des forêts demandent qu’on courbe en arc leurs rejets et qu’on en plante les boutures dans leur propre terre. D’autres n’ont pas besoin de racines et l’émondeur n’hésite pas à rendre avec confiance à la terre les rameaux de la cime. 



 Mieux encore  : d’un bois sec, que le fer a dépouillé de ses branches, l’olivier - étonnant prodige  ! - pousse des racines. Souvent même nous voyons les rameaux d’un arbre se changer impunément en ceux d’un autre arbre, et le poirier métamorphosé porter des pommes dues à la greffe et les cornouilles pierreuses rougir sur les pruniers.

 
Au travail donc, cultivateurs  ! apprenez les procédés de cultures propres à chaque espèce; adoucissez, en les cultivant, les fruits sauvages; que vos terres ne restent pas en friche. Il y a plaisir à planter Bacchus sur l’ Ismare et à vêtir d’oliviers le grand Taburne."
                                              Les Géorgiques. Virgile 

Après les chargements de la remorque, quelques instants que Marie a mis à profit pour démontrer qu'avec une simple fleur des champs "on peut faire de l'art "! disait-elle
 et je trouve qu'elle a très bien réussi, beaucoup d'idées !!
Qu'en pense son papa? qui, lui, déchargeait pendant ce temps aprés avoir abattu, tronçonné, et fendu les bûches...

la Lathrée Clandestine a colonisé les bords du ruisseau


une autre photo de Marie

1 commentaire:

  1. Pourquoi ce qualificatif de clandestine ? d'accord elle aime l'ombre ,mais en cette saison où les feuilles n'ont pas encore bien poussé elle ne passe pas inaperçue et se laisse 'admirer facilement .
    Quand Virgile faisait l'éloge des grands arbres ,le châtaignier n'était pas encore arrivé dans nos Pyrénées .

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