mercredi 23 novembre 2022

Coffret en argent

 La production artistique ne se limite pas à la peinture, la sculpture et autres

 arts, l'orfèvrerie en est une autre. Les artistes mexicains ont parfaitement

 maîtrisé cet art, comme nous pouvons le voir sur ce coffret en argent , ciselé entre

 1673 et 1690. Estampillé et poinçons fiscaux permettent de le dater. 

 Il s'agit de  Juan de la Fuente  maître orfèvre à Mexico, à ces dates, les marques

 fiscales se reconnaissent à l'aigle perché sur un figuier de barbarie. 

La décoration de la façade comme celle des côtés est façonnée à l'aide de la 

technique du repoussé.

Au XVIe siècle apparaissent la recingle. La recingle est une sorte de 

petite enclume légère dont une des pointes se prolonge, se recourbe. On introduit 

cette dernière dans le creux de l'objet à orner de reliefs. Les coups de marteau 

frappés sur la recingle entre le point où elle est fixée et l'extrémité de son 

prolongement produisent des ressauts, des contre-coups qui travaillent et 

repoussent le métal par dedans à l'endroit donné.

 Ce façonnage était déjà pratiqué  par les anciens Aztèques  qui travaillaient divers

 métaux : le cuivre, le zinc, l'argent et  l'or.

 Les métaux étaient travaillés par martelage et par fusion, les métaux précieux

 considérés comme doués d'une puissance mystérieuse et auxquels on attachait un

 respect quasi-religieux étaient travaillés par des artistes qui formaient un corps 

privilégié : les  " teocuitlahuaquê"

Ceux-ci travaillaient l'or et l'argent par martelage, à l'aide de marteaux de pierre et 

au repoussé, en bosselant le métal avec des pointes également en pierre. Les 

fondeurs fabriquaient les objets les plus délicats, destinés au culte.

 Ces objets étaient fourrés et exécutés à cire perdue : l'orfèvre faisait d'abord un 

mélange d'argile et de charbon de bois finement pulvérisé, qu'il laissait sécher et 

durcir au soleil; lorsque le mélange était sec, il était sculpté suivant la forme voulue,

 puis on trempait la sculpture dans un bain de cire fondue, de façon que toute sa 

surface fût couverte d'une couche de cire mince et égale. Autour de l'objet, on

faisait un moule, également de terre et de charbon. L'or, ou l'argent, fondus dans un 

creuset, étaient versés dans le moule avec une cuiller de terre; la cire fondait et le 

noyau se recouvrait d'une couche de métal précieux; il suffisait de casser le moule 

pour retirer l'objet. 

 Les spécimens de l'orfèvrerie mexicaine sont très rares. Les conquistadores ont

 fondu la plupart des pièces qui tombèrent entre leurs mains. Toutefois, il existe 

quelques-uns de ces objets dans les musées d'Europe et du Mexique. Aujourd'hui 

encore, les Mexicains sont d'habiles orfèvres, et l'on conserve en France une 

grande plaque d'or et d'argent, exécutée par des artistes indigènes, qui fut envoyée 

par la république du Mexique à l'exposition universelle de Paris, en 1880.

Ce coffret eucharistique est à secret,  les anges des huit côtés ayant les ailles

 articulées pour procéder à l'ouverture. Il a une histoire : Saènz de Lezcano par

 l'intermédiaire du duc de Guastar avait demandé de recommander la vie de sa fille 

  par l'intermédiaire de Soeur Bernarda de Aguila, laquelle voyante, lui avait précisé

 qu'elle aurait un fils.

Celui-ci en effet naquit en mer lors d'un voyage de  Virreina à Mexico. Le grand-père

 fit don de ce coffret en reconnaissance à la communauté de la soeur Bernada.

 Vous dire comment il se trouve au couvent de Santa Ana de Plasencia ??


 

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