vendredi 30 avril 2021

Voyage dans les nefs

 Vollà quelques jours que je voyage non pas dans une nef mais à la recherche des 

nefs de table, joyaux d'orfévrerie que j'avais eu, ( elles avaient vogué jusqu'à moi 

c'est-à-dire Toulouse en 2016,) le plaisir de vous  présenter à l'occasion  de cette 

exposition intitulée "Trésors d'orfévrerie"  présentée par la Fondation Bemberg.

(mes archives, 27 10 2016).

 Faisant partie des trésors des cathédrales,  il faut aller de Tolède à Londres mais

 aussi en passant par Reims, dans les pays germaniques. Il faut aussi aller à la

 Malmaison rencontrer celles de Napoléon qui, monarque absolu ne pouvait

 manquer en posséder.

             http://academie-de-touraine.com/Tome_25_files/145-152.pdf

Leur utilisation est double mais, des deux qu'elle est celle qui préside l'autre  ?

 profane pour une part présidant sur les tables de prestige des royautés au titre 

de transport d'épices,  de sel, qui pouvaient avec leurs roues se déplacer d'un 

convive à l'autre ou, religieuse, précieux  dépôt de reliques. 

Celle qui se trouve à Tolède dans le trésor de la cathédrale, dite nef de  Jeanne 

la Folle mère de Charles Quint  est datée du troisième quart du XV ème siècle et

 transformée pour recevoir les reliques de sainte Leocadia.

 Celle que je vous présente ci-dessus est dite nef du cardinal de Lorraine et vous

 avez sur ce site sa description et son historique.

           https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM54009004

Parlons de ces orfévres, Hans Rappolt maître à Nüremberg de 1579 à1580, en est

 un dont les réalisations sont les plus prestigieuses. Ce qui ne l'empêchait pas de

 défrayer la chronique: il n'a cependant pas la possibilité de payer son loyer, en 

1605 sa femme est mise en prison pour n'avoir pas pris soin du fils illégitime de 

son mari, en 1618  on lui impose une amende pour avoir blessé deux hommes 

mais il crée des merveilles !!

 Mais il faut remonter aux origines,  au XIII ème siècle,  où la nef sans mât ni 

gréement est une navette à encens, ou des ex-voto en forme de navire au 

XIV ème siècle , des cadeaux diplomatiques aussi.

 

 détail de la nef de  Saint Nicolas -de-Port

Elles furent nombreuses puisque l'on trouve dans l'inventaire de  Charles V, 29 

nefs dont  7 en or, 21 en argent et une en jaspe rouge.

C'est  à la fin du XVI ème que l'on voit, en Italie, en Espagne et aux Pays-Bas, 

cette tradition peu à peu se perdre mais la cour de Louis XIV la maintient avec 

faste. Les centres d'orfèvrerie de Nüremberg et d'Augsbourg font preuve de la fin 

du XVème au début du XVII ème d'une inventivité permettant de situer ces années

 comme l'âge d'or de cette production ; on peut citer celle de Charles Quint 

attribuée à Hans Schlottheim conservée au musée de la Renaissance à Ecouen, 

mais aussi celle  de Schlottheim au British Museum de Londres mais encore la nef 

Schlüsselfelder au Germanisches National museum (ci-dessous)



 Elle est conçue à l'imitation des bateaux de commerce armés de la fin du XV ème siècle.

 La nef Burghley constituée d'un nautile qui forme la coque du navire enchâssé 

dans dans une petite caraque en argent doré est significative de l'évolution de ces 

nefs.


 L'orfèvre Esaias zur Linden  de Nüremberg fait aussi preuve d'une belle inventivité

 dans les 34 nefs de sa production qui ont pu être recensées.

 Les collections allemandes en conservent de nombreuses, l'aristocratie et la

 bourgeoisie, voulant aussi se doter de cette pièce d'orfévrerie.

Les orfèvres, Friedrich Hillebrand à Dresde, Hans Utten ou Jörg Ruel dans la coupe

 Gatshina se  référent encore aux fabrications de Hans Rapport mais l'intégration 

des nautiles dans les nefs à roues se fait plus rare. Mais vous n'avez pas fini de

 voyager, vous retrouverez Esaias zur Linden au Metropolitan Museum ou à 

Copenhague au Grundbestand des Museums.

 La diversité des décors  où l'iconographie mythologique maritime est foisonnante

 participait aussi, je pense à la distraction des invités !! 

 Esaias zu Linden 1609-1629


Cette dernière, donnée comme récipient à boire est l'oeuvre de Hans Anton Lind à

 Nüremberg ;  en argent partiellement doré, il faut aller à Dresde au Grünes 

Gewölbe, Staatliche Kunstsammlungen


         Mais aussi celle de Jôrg Ruel, argent et nautile, servant à boire aussi


 


















https://fr.wikipedia.org/wiki/Nef_de_Charles_Quint

                              https://www.youtube.com/watch?v=8G69tJwSTxY

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