dimanche 22 janvier 2017

L'art de l'Ancien Nigéria

http://www.ina.fr/video/PAC9404102999

 Dans le texte de Persée , une réponse à cette problématique du Musée du Quai Branly, désormais bien ancré sur son quai !!! 

une réponse aussi à mon interrogation sur la date des documents que j'avais recueillis à Paris  ??

http://www.persee.fr/doc/cea_0008-0055_1999_num_39_155_1786

dont je veux vous faire bénéficier. 1984 !! pour cette  exposition du Grand Palais ...

et d'autres documents édités à cette occasion.

Les grandes capitales permettent des initiations aux Arts lointains, comme mes 

nombreuses visites au Musée Guimet, au Musée de la Marine ou même le

 Louvre, avant sa pyramide, où l'on entrait plus vite !!!

 La révolution numérique,  l'extension des voyages, ont bien changé les choses pourtant c'est encore dans les Archives, que l'on peut puiser de nombreux éléments .
Elles aussi peu à peu numérisent leurs possessions.

Notre Conservatrice des Archives départementales de l'Ariège qui en est le parfait exemple nous mettait toutefois en garde sur la fragilité des éléments "papier" mais aussi sur la numérisation.

 Je vais donc vous livrer les propos de  la "Conservateur" de l'ancien musée des Arts Africains et Océaniens, Colette Noll, dans une plaquette qui vient en complément du catalogue de l'exposition du Grand Palais ; l'Art de l'Ancien Nigeria dans les collections Publiques françaises.

       "Quelques oeuvres de Bénin, provenant des musées français (musée des Arts Africains et Océaniens, musée Picasso, musée de l'Homme), jointes à celles du Nigeria, contribuent à mieux faire connaître une période de l'art de Bénin, le XVIII ème.
L'on souhaitait ainsi intéger dans le cadre d'une exposition où l'histoire de l'art africain se développe sur plus de deux mille ans des oeuvres qui rassemblées à l'origine en fonction de vues esthétiques, lièes aux mouvements de l'art moderne, peuvent actuellement enrichir l'histoire de l'art de Bénin en précisant les points de chronologie, grâce en particulier à des analyses effectuées par le Laboratoire des Musées de France."

( Curieuse coincidence à l'instant sur France Musique une émission sur la création du musée du Quai Branly avec Stéphane Martin ) (10h22)

http://www.quaibranly.fr/fr/missions-et-fonctionnement/biographies/stephane-martin/



    

III. Tête commémorative d'Oba Fin XVII ème siècle début XVIII ème siècle.
Laiton avec 26,5% de zinc h. 39 cm, épaisseur : 0,7 à 1,3 cm Bénin reçu en 1908 du musée de la Marine.
La tête est engoncée dans un collier de vingt-huit rangs de perles ; l'embase aplatie est ornée en relief de sujets divers : bras tenant une fache polie, pissons de vase, léopard, symbomes resspectifs d'Odudua, du premier Oba et du pouvoir royal.
Si l'on convient de distinguer trois périodes dans l'art de Bénin, la tête présentée ici est sans doute de la fin de la période moyenne.
Les têtes commencent à s'alourdir de colliers de perles plus importants et d'une embase ornée pour assurer l'équilibre de la tête lorsque la défense en ivoire sculpté se trouvera implantée dans le large orifice somnital.
Dés cette période les têtes sont plus massives et leur style devient de plus en plus complexe et stéréotypé.
IV.
Tête commémorative d'Oba Milieu XIX siècle .
Laiton avec 20,75 % de zinc.
Bénin. Musée Picasso Paris acquise en 1944 par Picasso

( ce sont exactement les propos de Stéphane Martin qui annonce pour mars 2017 l'exposition au Quai Branly  de "Picasso primitif " à travers justement les collections de Picasso ; vous avez donc des chances de la voir "en vrai"....)

    "Il est un peu paradoxal d'avoir choisi, en France, les collections de Bénin pour compléter et rehausser celles des Musées nigerians en un domaine où, comme le souligne le Dr Ekpo Eyo, le Nigéria ne détient qu'une faible collection "pour un pays" qui a produit une aussi grande accumulation d'oeuvres.
Les oeuvres de Bénin dans les musées français, ne sont certes ni nombreuses puisque les éléments sporadiques que l'on voit ici en représentent la quasi totalité, ni fort anciennes, puisqu'elles datent en majorité du XVIII ème siècle.
Cependant les circonstances mêmes de leur collecte et de leur entrée  dans ces musées  sont significatives ; c'est en effet bien plus en fonction de préoccupations d'ordre esthétique, qu'historiques ou ethnologiques que ces oeuvres ont été rassemblées.
Pour des raisons géopolitiques évidentes, la France ne fut pas concernée par les événements de 1897 et la dispersion à Londres des oeuvres de Bénin.
Alors qu'en Grande-Bretagne et en Allemagne , la grande majorité en avait été acquise dès cette dispersion par ou pour les musées d'ethnographie, en France, ce furent les milieux d'avant-garde (Fauves, Cubistes, puis Surréalistes) qui, beaucoup plus tard et non sous son aspect "classique", s'intéressèrent à cette culture.
 L'exposition "Bronzes et ivoires au royaume de Bénin" ne se tint qu'en 1932 au Musée d'ethnographie du Trocadéro, et il est intéressant d'y relever les noms des organisateurs et des participants français.

 II. Plaque aux guerriers et musiciens. Fin XVI ème s - XVII ème siècle. Bronze
 Le chef qui figure au premier plan porte les attributs de sa dignité ; coiffure et haut collier de perles de corail, colliers en dents de léopard, bracelets et jambières, lance et épée cérémonielle.
Son pagne drapé est maintenu à la ceinture par un masque pendentif.
 Ses deux suivants, légèrement en retrait, tiennent une lance et un bouclier.
Entre eux, deux musiciens, un joueur de trompe traversière et un sonneur de cloche-double, sont représentés en dimensions plus réduites.
L'ensemble témoigne,  d'un souci de perspective à la fois réelle et conventionnelle, par les guerriers en retrait et les musiciens, tous personnages de moindre importance.

 (ne soyez pas offusqués par certains termes qui ne sont plus de mise à l'époque actuelle)

         "Bien que présentée au Musée du Trocadéro (actuel Musée de l'Homme) celui-ci n-y prêtait qu'une seule oeuvre ; la plaque aux guerriers, don consenti à l'occasion de cette exposition, par l'un des directeurs du musée.
Le secrétaire et rédacteur de la préface et du catalogue en était Mr Charles Ratton, l'un des premiers antiquaires, spécialiste érudit d'art nègre qui notait à juste titre "l'art nègre fut d'abord "" l'art sauvage"""".......
 quant aux oeuvres des colonies allemandes ou anglaises on les ignorait presque.
Aussi les participants français à cette exposition étaient-ils au premier chef des galeries d'art ;  Louis Carré (prêt de 25 oeuvres), Charles Ratton (14 oeuvres), Pierre Loeb, André Level,  Ernest Asher... les artistes eux-mêmes, surréalistes surtout, Paul Eluard, Tristan Tzara et André Derain, n'intervenaient que par le prêt d'ouvres isolées.
Ceci pour deux raisons sans doute ; l'une , matérielle, que l'art de Bénin ayant acquis depuis plus de trente ans ses lettres de noblesse, et répertorié très tôt (à Berlin notamment), son cours sur le marché de l'art devenait peu accessible à des artistes en mal de commandes.
La seconde est que ceux-ci étaient certainement moins sensible à un art de cour dont le style"classique" voire académique ou sophistiqué, ne coïncidait guère avec leurs recherches et leur vision esthétique.
                                                                                     à suivre

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