où l'on voit que van Gogh est un lecteur assidu et un admirateur de Delacroix
ou de Millet.
Lettre à Théo. octobre 1889
.... Le Delacroix est une Pietà c.à.d.un Christ mort avec la Mater Dolorosa. A l'entrée d'une grotte gît incliné, les mains en avant sur le côté gauche, le cadavre épuisé et la femme se tient derrière. C'est une soirée après l'orage et cette figure désolée vêtue de bleu se détache- ses vêtements flottants agités par le vent - contre un ciel où flottent des nuages violets bordés d'or.
Elle aussi par un grand geste désespéré, étend les bras vides en avant et on voit ses mains, des bonnes mains solides d'ouvrière. Avec ses vêtements flottants cette figure est presque aussi large d'envergure que haute. Et le visage du mort étant dans l'ombre, la tête pâle de la femme se détache en clair contre un nuage - opposition qui fait que ces deux têtes paraîtraient une fleur sombre avec une fleur pâle arrangées exprès pour se faire valoir. Je ne savais pas ce qu'était devenu ce tableau mais précisément pendant que j'étais en train d'y travailler je tombe sur un article de Pierre Loti, l'auteur de Mon frère Yves et de Pêcheur d'islande et de Madame Chtysanthème...
Septembre 1889 Saint Rémy Huile sur toile 73 x 60,5
" Pendant sa convalescence à St Rémy, Vincent est souvent l'objet de
préoccupations religieuses, C'est alors qu'il exécute un certain nombre de
thèmes bibliques. Avec une sincérité qui le caractérise, il ne concevait pas
d'imagination ses figures religieuses - car il n'était plus croyant, bien qu'il
admirat le Christ comme l'exemple suprême du don de soi et de l'amour. Il
copiait et transposait en couleurs ses tableaux religieux d'après des
reproductions ou des gravures de maîtres plus anciens, Delacroix et
Rembrandt.
Dans le choix des sujets son mobile est évident : le Christ mort dans les bras
de la Vierge, la Résurrection de Lazare, le Bon Samaritain - tous représenternt
une souffrance et annoncent un salut à venir.
En copiant la composition et les figures étudiées de Delacroix, van Gogh traduit
les lignes et les couleurs dans son propre langage, plus maladroitement
pathétique et plus vibrant., cassant les silhouettes, multipliant les coups de
pinceau visibles et accentuant l'étendue des jaunes et des bleus ; l'ombre des
vêtements de la Vierge est d'un bleu sombre et absolu, comme ses ciels les
plus visionnaires et les plus tempêtueux. Le linceul du Christ est, par contraste,
d'un jaune blanchâtre hardiment recouvert d'ombres bleues. La même
opposition dramatique de jaune et de bleu divise le ciel en deux grandes
zones. Le rose et le vert dans la chair du Christ sont répétées de façon
correspondante dans les rochers à droite. La tête du Christ, avec une barbe
rougeoyante et des ombres vertes, rappelle les auto-portraits de van Gogh,
mais par sa seule couleur, car les traits sont différents. dans le mouvement
plus déchiqueté et plus intense de l'ensemble, dans le contraste des formes
cassées et sinueuses et dans la houle des lignes qui se rencontrent en pointe
allongée comme une feuille - par exemple l'épaule gauche du Christ et le sol
- on reconnaît la transformation par van Gogh des courbes souples de
Delacroix. Mais cette copie permet aussi de voir la parenté de l'oeuvre de Saint
Rémy avec l'art romantique et baroque."
https://books.google.fr/books?id=HZ9pmSIO0FQC&pg=PA151&lpg=PA151&dq=toiles+religieuses+van+Gogh+Amsterdam&source=bl&ots=C8nj1-q_J8&sig=ACfU3U3LtkYAvb-IAZ5KEXdLrL2XRDH3Jg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwik0JP33cTpAhVCyhoKHWSlCVMQ6AEwBHoECAwQAQ#v=onepage&q=toiles%20religieuses%20van%20Gogh%20Amsterdam&f=false
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