Il resterait encore à voir de nombreuses oeuvres de van Gogh, mais il est temps
de procéder à un changement d'artiste. Je vais avoir du mal à quitter ce génial
coloriste pour un autre coloriste et rester encore à la même période et toujours en
Provence, Cézanne est tout trouvé.
Avec la même démarche, (le passant ne connaît de Van Gogh que "L'homme à
l'oreille coupée", "les Tournesols") trouver les oeuvres moins célèbres de Cézanne
à savoir ses "Pommes" ou les multiples "Montagne St Victoire".
Mais que faisait Cézanne dans les années 1888 quand van Gogh était à St Rémy ?
il n'était pas loin, à Aix -en- Provence, dont il était originaire comme Zola que van
Gogh lisait et qu'était allé faire Cézanne a à Auvers sur Oise ? rencontrer le
Docteur Gachet, dont van Gogh avait fait le portrait.
C'est pour l'instant le seul trait d'union que je trouve entre ces deux artistes;
et je ne vous cache pas que j'ai pour l'instant aussi une préférence pour van
Gogh.
Je vais chercher à retrouver des analogies dans la peinture, peut-être ce "Grand
Pin" où il me semble voir passer le mistral entre ses branches , ce n'est pas le
cyprès de van Gogh .... mais ! que nous en dit Schapiro ....
Entre 1892 et 1896 Toile 87 x 92 cm
Baissez le son
https://www.youtube.com/watch?v=OuYFgkyMuoM
"L'arbre est pris ici dans une conception poétique qui en fait
une individualité géante, s'élevant vers les cieux au-dessus des sommets de ses
voisins plus petits, tordu sur son axe et secoué de grandes forces, mais souverain
par sa hauteur et sa vaste étendue. Sa montée depuis le sol se fait par étapes
dramatiques ; par son vigoureux tronc incliné, plus puissant qu'aucun de ceux que
nous voyons ; par une zone de branches mortes dénudées se découpant sur le
fond du ciel et par la vaste couronne arquée de la cime qui traverse presque tout
le ciel. Les paysagistes de l'école romantique, Huet et Dupré, avaient peint des
arbres aussi héroïques, mais le ciel d'orage et le sol tourmenté de leurs tableaux
sont des causes extérieures évidentes de la souffrance de l'arbre.
Dans le tableau de Cézanne, le drame réside dans l'arbre lui-même, avec ses
formes en conflit, luttant contre le vent. Avec une simplicité remarquable, qui
passe souvent pour de la naïveté mais qui est la sagesse du grand art, il présente
l'arbre qu'il voit de la manière la plus simple, en le plaçant au centre de l'espace
qui nous fait face. Mais il sait comment utiliser les éléments environnants pour
supporter le drame. Les pentes du sol et les autres arbres sont inclinés de part et
d'autre du tronc comme s'ils avaient été séparés par le mouvement du géant du
ciel. Nous ne distinguons pas d'autres branches comme s'ils avaient été séparés
par le mouvement du géant du ciel. Nous ne distinguons pas d'autres branches
que celles de l'arbre principal, son supplice et son étendue sont un fait unique.
Le tableau est une harmonie agréable de bleus et de verts dans laquelle des
touches chaudes incidentes dans les branches et le feuillage rappellent la forte
bande ocre de la route.
Simples et parfaitement lisibles, les touches de pinceau confèrent à la toile
beaucoup de vitalité et de mouvement. En quelques lignes, elles créent par ses
directions changeantes un mouvement perpétuel dans l'espace, des courants
pleins de remous, des souffles de vent et de l'agitation, qui consistent pourtant en
quelques larges masses de couleurs.
L'attachement de Cézanne à ce grand arbre date de sa jeunesse. Dans une lettre à
Zola datée de 1858, il écrit : "... te souviens-tu du pin qui, sur le bord de l'Arc
planté, avançait sa tête chevelue sur le gouffre qui s'étendait à ses pieds? Ce pin
qui protégeait nos corps par son feuillage de l'ardeur du soleil, ah ! puissent les
dieux le préserver de l'atteinte funeste de la hache du bûcheron !..."
Et dans un poème de 1863 :
Et l'arbre, secoué par les vents en fureur,
Agite dans les airs comme un cadavre immense
Ses rameaux dépouillés que le mistral balance...
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