dimanche 24 janvier 2021

William Turner : voyage sur le continent

  Turner profitant de la "Paix d'Amiens" s'embarque pour le continent le 15 juillet 

1802 avec le désir de connaître par lui-même la chaîne des Alpes dont nombre de 

ses  concitoyens, peintres ou touristes décrivent avec émotion.

Il s'était déjà "essayé" sur les montagnes Ecossaises ramenant  en 1801 une 

soixantaines de planches  travaillées au crayon, à la craie et la gouache blanche. 

Pour son voyage en Suisse Turner va établir des "Carnets de notes"qui permettent

 de retracer son itinéraire. Mais c'est son débarquement à Calais qui frisa la 

catastrophe qui lui inspira les toiles que je vous ai proposées  nous laissant 

entrevoir ces thèmes d'angoisse et de détresse du "naufrage ".

                 https://carnetswt.hypotheses.org/

 L'incompréhension  de ses collègues va l'amener en 1804 à aménager sa demeure

 pour y installer sa propre galerie (On est jamais mieux servi que par soi-même 

pourrais-je dire).. Les "beaux-esprits" de ce moment tirent à boulet raccourci sur

 ses compositions, refus sans doute classique  de reconnaître l'originalité et la 

nouveauté. Outre le fait d'aménager sa propre demeure il empiétera sur les

maisons voisines pour créer sa propre galerie.

 C'est à la suite de la peinture du "Naufrage" qu'un homonyme  va tirer de ce

 tableau un mezzo-tinto,  Charles Turner, sans aucun lien de parenté, va s'associer 

avec William, et ce  avec nuages et avanies, pour créer "le Liber Studiorum" sur le

 modèle du "Liber Veritatis" dont Turner n'avait probablement jamais vu l'original. 

Le Liber Veritatis est une oeuvre de Claude Lorrain qui, pour s'opposer à ses 

faussaires, décida de créer un carnet de dessins où figurait toutes ses oeuvres.

Plusieurs personnages illustres souhaitèrent l'acquérir : le dernier étant le

 deuxième duc de Devonshire, à sa succession il fut attribué au British Museum où

 vous pouvez l'admirer au Department of Prints and Drawings. 

 

 https://www.britishmuseum.org/collection/object/P_1872-1012-4709

 

C'est à partir des gravures de l'édition qui en fut faite en 1777, que Turner imagina

 son Liber Studiorum, après hésitations il aurait dû choisir le mélange d'eau-forte 

et de mezzo-tinto, tel ne fut pas son choix et ce fut regrettable, la gravure à la

 manière noire et à l'eau-forte ne sera pas une réussite malgré sa collaboration

 avec Charles Turner. Dans son esprit ce devait être un traité de paysages servant

 à montrer au public les diverses facettes de sa capacité de peindre. Divisé  en

 plusieurs catégories elles ne virent le jour qu'en 70 feuilles au lieu des cent 

prévues décrivant "Landscape composition , Viz Historical, Montainous, Pastoral 

and Architecture". Ce recueil que l'on ne considère pas comme une grande réussite

 eut le mérite de le faire connaître. Après avoir excercé l'art de ces gravures à la 

manière noire et à l'eau-forte pendant douze ans de 1807 à 1819 et malgré la

 participation de Charles Turner et d'autres graveurs il fut obligé de terminer seul,

 cet ouvrage. Mais ce recueil lui  ayant permis  d'être connu,  c'est à la suite de ce 

dernier qu'il composa, seul, son "Petit Liber ou Suite au Liber Studiorum qui

 malgré ses grandes qualités fut peu diffusé.

 https://www.tate.org.uk/whats-on/tate-britain/exhibition/liber-studiorum-turner

 Mais repartons avec lui sur le continent et réchauffons-nous à la lueur des volcans

 le premier inspiré par un croquis exécuté par Hugh P Keane 

              "L'éruption de la Soufrière dans l'île Saint Vincent le 30 avril 1812"

 


 et l'Eruption du Vésuve la première de 1815 (à l'Université de Liverpool)  la

 seconde de 1817 : aquarelle au Yale Center.

 


 Prémices d'autres feux d'artifice de soleils couchants, des rouges, des bleus 

profonds ou éclatants, des jaunes stridents. Tout ce que l'on attend d'un Turner !! 

                   https://britishart.yale.edu/paintings-and-sculpture

http://www.impressionniste.net/turner.htm

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