Turner profitant de la "Paix d'Amiens" s'embarque pour le continent le 15 juillet
1802 avec le désir de connaître par lui-même la chaîne des Alpes dont nombre de
ses concitoyens, peintres ou touristes décrivent avec émotion.
Il s'était déjà "essayé" sur les montagnes Ecossaises ramenant en 1801 une
soixantaines de planches travaillées au crayon, à la craie et la gouache blanche.
Pour son voyage en Suisse Turner va établir des "Carnets de notes"qui permettent
de retracer son itinéraire. Mais c'est son débarquement à Calais qui frisa la
catastrophe qui lui inspira les toiles que je vous ai proposées nous laissant
entrevoir ces thèmes d'angoisse et de détresse du "naufrage ".
https://carnetswt.hypotheses.org/
L'incompréhension de ses collègues va l'amener en 1804 à aménager sa demeure
pour y installer sa propre galerie (On est jamais mieux servi que par soi-même
pourrais-je dire).. Les "beaux-esprits" de ce moment tirent à boulet raccourci sur
ses compositions, refus sans doute classique de reconnaître l'originalité et la
nouveauté. Outre le fait d'aménager sa propre demeure il empiétera sur les
maisons voisines pour créer sa propre galerie.
C'est à la suite de la peinture du "Naufrage" qu'un homonyme va tirer de ce
tableau un mezzo-tinto, Charles Turner, sans aucun lien de parenté, va s'associer
avec William, et ce avec nuages et avanies, pour créer "le Liber Studiorum" sur le
modèle du "Liber Veritatis" dont Turner n'avait probablement jamais vu l'original.
Le Liber Veritatis est une oeuvre de Claude Lorrain qui, pour s'opposer à ses
faussaires, décida de créer un carnet de dessins où figurait toutes ses oeuvres.
Plusieurs personnages illustres souhaitèrent l'acquérir : le dernier étant le
deuxième duc de Devonshire, à sa succession il fut attribué au British Museum où
vous pouvez l'admirer au Department of Prints and Drawings.
https://www.britishmuseum.org/collection/object/P_1872-1012-4709
C'est à partir des gravures de l'édition qui en fut faite en 1777, que Turner imagina
son Liber Studiorum, après hésitations il aurait dû choisir le mélange d'eau-forte
et de mezzo-tinto, tel ne fut pas son choix et ce fut regrettable, la gravure à la
manière noire et à l'eau-forte ne sera pas une réussite malgré sa collaboration
avec Charles Turner. Dans son esprit ce devait être un traité de paysages servant
à montrer au public les diverses facettes de sa capacité de peindre. Divisé en
plusieurs catégories elles ne virent le jour qu'en 70 feuilles au lieu des cent
prévues décrivant "Landscape composition , Viz Historical, Montainous, Pastoral
and Architecture". Ce recueil que l'on ne considère pas comme une grande réussite
eut le mérite de le faire connaître. Après avoir excercé l'art de ces gravures à la
manière noire et à l'eau-forte pendant douze ans de 1807 à 1819 et malgré la
participation de Charles Turner et d'autres graveurs il fut obligé de terminer seul,
cet ouvrage. Mais ce recueil lui ayant permis d'être connu, c'est à la suite de ce
dernier qu'il composa, seul, son "Petit Liber ou Suite au Liber Studiorum qui
malgré ses grandes qualités fut peu diffusé.
https://www.tate.org.uk/whats-on/tate-britain/exhibition/liber-studiorum-turner
Mais repartons avec lui sur le continent et réchauffons-nous à la lueur des volcans
le premier inspiré par un croquis exécuté par Hugh P Keane
"L'éruption de la Soufrière dans l'île Saint Vincent le 30 avril 1812"
et l'Eruption du Vésuve la première de 1815 (à l'Université de Liverpool) la
seconde de 1817 : aquarelle au Yale Center.
Prémices d'autres feux d'artifice de soleils couchants, des rouges, des bleus
profonds ou éclatants, des jaunes stridents. Tout ce que l'on attend d'un Turner !!
https://britishart.yale.edu/paintings-and-sculpture
http://www.impressionniste.net/turner.htm
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