Qui dit Modigliani fait penser à ces cous de cygne, ces paupières sans pupilles ou
une sur deux et l'on oublie souvent que sa carrière prometteuse de sculpteur ne
fut que très brève. Ses études de cariatides étaient destinées à la réalisation de
ses sculptures dont le fleuron se trouve au Museum of Modern Art de New York
Modigliani considérait la sculpture comme son vrai métier, sa rencontre avec
Brancusi, celle d'Archipenko en 1919 l'y incitaient sans qu'il ait eu véritablement
un maître en la matière. Très critique à l'égard de Rodin " "trop de modelage
dans la glaise, "trop de boue", il pouvait sculpter sur des pierres tendres
auxquelles il donnait l'apparence de la dureté, ses faibles moyens financiers lui
interdisaient le marbre, et ce fut sans doute un crève-coeur d'abandonner cette
activité à laquelle il s'adonnait avec enthousiasme. Ses soucis de santé, dont il
souffrait depuis son adolescence étaient aggravés par la poussière et les éclats de
pierre car il taillait directement la pierre au ciseau sans aucun préalable.
Sa connaissance de la sculpture antique ou architecture et sculpture sont en
harmonie lui a sans doute inspiré cette construction de cariatides.
Puisque nous abordons cette facette de son art, il faut aussi souligner l'influence
de l'art africain, je ne résiste pas à vous montrer cette tête sculptée en 1911
-1912 conservée au Musée national d'art moderne de Paris, bien que ce ne soit
pas une cariatide
Grès de 58 cm
Et ne trouve-t-on pas là, précisément, l'origine de la personnalisation de sa
peinture? le long nez, les yeux baissés et un sourire très "kmer"de cette sculpture.
Mais, arrivons à ses dessins de cariatides.
sans doute inspirées de ce nu
Gouache et aquarelle 75 X 42 cm. 1914
Il n'a d'ailleurs pas été plus tendre avec ses sculptures qu'avec ses dessins,
détruisant les oeuvres qui ne lui satisfaisaient pas.
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