Je pense vous avoir dit l'essentiel autour du florilège de Nassau, encore quelques
planches en vélin dont la couleur tranche sur les blancs de gel ou de neige très
présents cette année, et qui nous incitent à envisager un printemps et un été,
"libres" et lumineux.
Joan Walter, fecit, 1655Différentes fleurs de rosiers (Rosa alba Linné); Rosa damasceana Miller : Rosa
centifolia Linné). Au centre la rose capucine, qui fut longtemps très recherchée
. La rose existait à l'état indigène en Europe (ce n'est qu'une amélioration de la
fleur de l'églantier) mais la plupart des espèces cultivées proviennent du Proche-
Orient et ont été introduites à partir de l'époque des croisades.
Cette planche fut peinte en
1662 .15 maÿ
Deux orchis encadrent une
giroflée jaune; cette
giroflée est une variété à
fleur double du
Cheiranthus cheiri Linné
ou ravenelle, indigène en
Europe (surtout dans les
secteurs méridionaux). La
fleur de gauche semble
être un orchis pourpré
(orchis purpurea Hudson
indigène en Allemagne et
en France, quoique peu
commun. (protégés)
La giroflée est de plus belle
venue : on peut penser que
Johann Walter était mieux habitué aux giroflées qi'aux orchidées, plus rares et de
formes plus difficiles à peindre. Les orchidées d'origine exotique ne seront
introduites dans nos contrées par les floriculteurs qu'au XVIII ème siècle.
J W F 1655
La fleur peinte ici est une
pivoine des jardins (Paeonia
officinalis Retz),
représentée à fleur
simple
et à fleur double.
Introduite
en 1548, la pivoine est
originaire d'Europe
méridionale. D'autres
espèces exotiques,
cultivées aujourd'hui
ont été introduites
ultérieurement.
J W F 1654
La fleur la plus haute est un lis blanc (Lilium candidum) Linné, fleur introduite
depuis le Moyen-Orient à l'époque des croisades. A gauche un glaïeul (Galdiolus)
fleur d'origine méditerranéenne. Parmi les plantes les plus basses, on remarque
une petite fleur blanche qui est probablement une matricaire à fleur double, à
cette réserve près que le peintre semble avoir emprunté le feuillage à une autre
espèce. La fleur rose est une silène (Silena gallica Linné). A droite un souci
(Calendula officinalis Linné), fleur d'origine européenne, ici en variété à fleur
double.
J W F 1661. M. Augusti
Des figues, fruits du Ficus carica Linné, que l'on cultivait déjà en Egypte 4000 ans
avant notre ère. L'Ancien Testament décrit la Terre promise comme "un pays de
froment et d'orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers". Au-dessous des prunes
qui pourraient être des "perdrigones", une pêche, et des poires probablement à
poiré car de petite taille. En bas des pommes, une poire qui ressemble à l'Elzette
à peau fine rouge des Cévennes, d'autres poires.
Plus bas encore, une petite poire et une noix ouverte. On remarque également une
fleur d'Ipomoea.
J W F 1664
En haut, rameau fleuri et fruits, ainsi qu'un quartier de fruit montrant les graines,
du grenadier ou Punica granatum Linné, arbre fruitier chargé de symboles depuis
l'Antiquité dans l'Est méditerranéen. Au centre, une variété de prune fruits et
rameau fleuillu du Prunus domestica Linné.
En bas fruits du cédratier, le Citrus medica Linné, la "pomme de médic" de
l'Antiquité méditerranéenne orientale. Le cédrat est l'étrog, l'un des signes
végétaux associés au rite de la fête juive "des Tabernacles".
Le papillon est un sphynx du troène. Le coléoptère cérambycide longicorne est
peut-être de provenance exotique.
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