Mais encore un exemple de ses "reprises :
"Je n'ai jamais fait de copies de mes tableaux. Quand j'ai utiisé le même
motif c'est uniquement pour des raisons artistiques et pour approfondir
le motif" (1935
Les Jeunes Filles sur le pont. 1927
Les Jeunes Filles sur le pont. 1901
"La nature n'est pas seulement ce qui est visible à l'oeil. Elle comporte
aussi les images internes de l'âme - les images imprimées sur la rétine"
(1928)
La composition et l'organisation trés particulière de l'espace dans la peinture de
Munch des années 1880-1890 sont marquées par l'impressionnisme, mais
aussi le japonisme et la vision offerte par l'optique instrumentale. Munch eut
sans doute recours pour certaines de ses études à la "camera obscura" ou à la
"camera lucida" et pratiqua lui-même la photographie à partir de 1902.
L'engouement de l'époque pour la photographie stéréostopique, c'est-à-dire en
relief, explique lui aussi nombre des caractéristiques de sa composition. Les
perspectives sont accélérées, les lignes de force très obliques. Le premier plan
proéminent, souvent coupé par le cadre du tableau, renforce la profondeur.
Vers 1900, ces effets optiques vont en s'accentuant. Les corps sont
représentés en raccourci, le point de vue est surplombant. Les personnages, qui
jusqu'alors apparaissaient dans des postures figées, pétrifiées, sont désormais
peints en mouvement ; ils semblent avancer droit sur nous en nous fixant.
Outre la photographie, c'est au cinéma que renvoie la composition de Munch,
en créant l'illusion d'une image "projetée", dont les protagonistes entrent dans
l'espace du spectateur.
"J'ai peint tableau après tableau d'après les impressions saisies par
mon oeil durant des instants d'émotion. J'ai peint les lignes et les
couleurs laissées sur ma rétine- je n'ai alors peint que ce dont je me
souvenais - sans rien ajouter - sans les détails que je ne voyais plus -
en résulte la simplicité de ces tableaux - leur vide apparent". (1928)
La Vigne vierge rouge. 1898-1900
Neige fraîche sur l'avenue. 1906
Ces deux toiles sont très représentatives des compositions de Munch.
Un paradoxe réside dans le malaise qui naît de l'usage simultané d'un effet de
mouvement et d'un arrêt sur image . Les personnages du premier plan sont
projetés vers l'avant et coupés par le cadre ce qui crée un éloignemnt de
l'arrière plan, relayé par la double ligne de force diagonale créée par le chemin.
Dans "Neige fraîche sur l'avenue", les deux silhouettes surgissent de façon
théatrale devant le spectateur tandis que le ciel semble reculer derrière les
rangées d'arbres ondoyantes. L'organisation des formes et des couleurs
témoigne ici de l'influence réciproque des Fauves, aux côtés desquels Munch
exposa la même année au Salon des indépendants. Le protagoniste de" La
Vigne vierge rouge" dégage, comme souvent chez Munch lorsqu'il peint les
visages en vert, un sentiment de tristesse et de désarroi. L'arbre sans feuilles
accentue la morbidité de l'atmosphère. La vigne vierge elle, semble mue d'une
force propre ; nappe sanglante, elle engloutit la maison.
Sur le même principe "Meurtre sur la route. 1919
beaucoup de fuites sur cette toile : la ligne de fuite du chemin, la fuite de la
meurtrière ou d'une passante effrayée ; l'essence des arbres est plus définie.
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