Deux expositions, encore à Toulouse, l'Ours au Museum d'Histoire Naturelle et dans un tout autre genre au Musée des Augustins: les Enluminures de Toulouse à Sumatra.
Deux grands moments, sur deux sujets bien différents mais qui tous deux me tiennent à coeur.
C'est une chance d'admirer les quelques décors arrachés et retrouvés de l'Antiphonaire de Philippe de Lévis, seigneur de Mirepoix, grand mécène de la Renaissance Languedocienne. Ce gigantesque ouvrage de chants liturgiques où les notes sont des petits carrés, où les initiales historiées sont des bijoux de couleurs avec un luxe de détails qui donnent un aperçu de la perception du paysage à cette époque, pourra se revoir à la Bibliothèque de Foix mais il faudra revenir aux Augustins mais aussi à Angers, Lille, Rodez ou Narbonne pour retrouver les enluminures.
Je me suis attardée devant l'ouvrage de Guilhem Molinier un parchemin appartenant à l'Académie des Jeux Floraux conservé à la Bibliothèque du patrimoine de Toulouse "las Leys d'amors".
Je vous retranscris l'article de la commissaire de l'exposition Chrystèle Blondeau.
Encore une belle histoire au temps de la Lenga d'Oc, qui réjouira mes petis occitans mais aussi plus loin, ceux qui ne connaissent pas ces traditions.
"Sept notables toulousains se réunirent dans un jardin de la ville en novembre 1323: Bernart de Panassac damoiseau, Guilhem de Lobra, bourgeois, Berenguier de Sant Plancat et Peire de Mejanaserra, tous deux changeurs, Guilhem de Gontaut et Peire Camo, marchands ainsi que Bernard Ot, notaire.
Ensemble ils rédigèrent une lettre pour appeler tous les poètes de la lenga d'oc à participer à un concours littéraire qui se tiendrait en mai 1324.
Les capitouls devaient offrir une violette d'or au vainqueur qui prendrait le titre de"maître des jeux".
C'est ainsi que naquit la plus ancienne des académies européennes: le Consistoire du Gai Savoir, devenu peu après l'Académie des Jeux Floraux qui s"est maintenue jusqu'à nos jours, après une unique éclipse pendant la période révolutionnaire.
(aparté personnelle, encore que ... le révolutionnaire Fabre d'Eglantine s'appelait ainsi pour y avoir gagné une églantine).
Afin d'établir les règles permettant de juger équitablement les concurrents, mais aussi pour fixer la grammaire occitane et la tradition du fin'amor, en une sorte de code de référence, les membres du Consistoire, (mantenedors) mainteneurs demandèrent à leur chancelier ,le juriste Guilhem Molinier de rédiger un recueil des Lois d'amour ou lois de l'art poétique." (première version achevée en 1341).
Les règlements de sauvegarde des oeuvres ne permettaient que des photos sans flash et l'ensembe baignant dans une certaine pénombre, je n'ai pu prendre que quelques photos dont celle-ci qui est le frontispice de l'inventaire des titres de propriété de la famille Deyga (Rodez).
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