Charles Jones
Isarde, entre autres, c'est la cerf passion, cerf déclinaison, dans l'art, les textes, les romans, dans les objets, les peintures, les clichés photographiques, mais je pense avoir transmis le virus à certain...
Ce que j'aime en lui?
Tout simplement ce qu'il représente de liberté, d'arpenteur de forêts,
Anton Weinberger
toute sa nature, noble, majestueux sous sa ramure,
éternel chassé, capable de feintes (La dernière harde. Maurice Genevoix)
Paul de Vos
celui de nos cavernes, de nos monuments,
celui des mythes et des légendes (St Hubert)
celui qu'avec François et d'autres encore de la famille, nous admirons dans toute
sa puissance et son élégance, au détour d'une sente ou d'une pente,
redoutable et démonstratif au sein de son harpail.
Celui que nous voulons protéger,.... de l'homme, son dernier prédateur.( ACPC)
en France en tout cas.
J'aime beaucoup la façon dont Franz Marc les représente:
Cerf dans le jardin du monastère
la biche
Les cerfs
d'Anatole France
Aux vapeurs du matin, sous les fauves ramures
Que le vent automnal emplit de longs murmures,
Les rivaux, les deux cerfs luttent dans les halliers :
Depuis l'heure du soir où leur fureur errante
Les entraîna tous deux vers la biche odorante,
Ils se frappent l'un l'autre à grands coups d'andouillers.
Suants, fumants, en feu, quand vint l'aube incertaine,
Tous deux sont allés boire ensemble à la fontaine,
Puis d'un choc plus terrible ils ont mêlé leurs bois.
Leurs bonds dans les taillis font le bruit de la grêle ;
Ils halettent, ils sont fourbus, leur jarret grêle
Flageole du frisson de leurs prochains abois.
Et cependant, tranquille et sa robe lustrée,
La biche au ventre clair, la bête désirée
Attend ; ses jeunes dents mordent les arbrisseaux ;
Elle écoute passer les souffles et les râles ;
Et, tiède dans le vent, la fauve odeur des mâles
D'un prompt frémissement effleure ses naseaux.
Enfin l'un des deux cerfs, celui que la Nature
Arma trop faiblement pour la lutte future,
S'abat, le ventre ouvert, écumant et sanglant.
L'oeil terne, il a léché sa mâchoire brisée ;
Et la mort vient déjà, dans l'aube et la rosée,
Apaiser par degrés son poitrail pantelant.
Douce aux destins nouveaux, son âme végétale
Se disperse aisément dans la forêt natale ;
L'universelle vie accueille ses esprits :
Il redonne à la terre, aux vents aromatiques,
Aux chênes, aux sapins, ses nourriciers antiques,
Aux fontaines, aux fleurs, tout ce qu'il leur a pris.
Telle est la guerre au sein des forêts maternelles.
Qu'elle ne trouble point nos sereines prunelles :
Ce cerf vécut et meurt selon de bonnes lois,
Car son âme confuse et vaguement ravie
A dans les jours de paix goûté la douce vie :
Son âme s'est complu, muette, au sein des bois.
Au sein des bois sacrés, le temps coule limpide,
La peur est ignorée et la mort est rapide ;
Aucun être n'existe ou ne périt en vain.
Et le vainqueur sanglant qui brame à la lumière,
Et que suit désormais la biche douce et fière,
A les reins et le coeur bons pour l'oeuvre divin.
L'Amour, l'Amour puissant, la Volupté féconde,
Voilà le dieu qui crée incessamment le monde,
Le père de la vie et des destins futurs !
C'est par l'Amour fatal, par ses luttes cruelles,
Que l'univers s'anime en des formes plus belles,
S'achève et se connaît en des esprits plus purs.
Que le vent automnal emplit de longs murmures,
Les rivaux, les deux cerfs luttent dans les halliers :
Depuis l'heure du soir où leur fureur errante
Les entraîna tous deux vers la biche odorante,
Ils se frappent l'un l'autre à grands coups d'andouillers.
Suants, fumants, en feu, quand vint l'aube incertaine,
Tous deux sont allés boire ensemble à la fontaine,
Puis d'un choc plus terrible ils ont mêlé leurs bois.
Leurs bonds dans les taillis font le bruit de la grêle ;
Ils halettent, ils sont fourbus, leur jarret grêle
Flageole du frisson de leurs prochains abois.
Et cependant, tranquille et sa robe lustrée,
La biche au ventre clair, la bête désirée
Attend ; ses jeunes dents mordent les arbrisseaux ;
Elle écoute passer les souffles et les râles ;
Et, tiède dans le vent, la fauve odeur des mâles
D'un prompt frémissement effleure ses naseaux.
Enfin l'un des deux cerfs, celui que la Nature
Arma trop faiblement pour la lutte future,
S'abat, le ventre ouvert, écumant et sanglant.
L'oeil terne, il a léché sa mâchoire brisée ;
Et la mort vient déjà, dans l'aube et la rosée,
Apaiser par degrés son poitrail pantelant.
Douce aux destins nouveaux, son âme végétale
Se disperse aisément dans la forêt natale ;
L'universelle vie accueille ses esprits :
Il redonne à la terre, aux vents aromatiques,
Aux chênes, aux sapins, ses nourriciers antiques,
Aux fontaines, aux fleurs, tout ce qu'il leur a pris.
Telle est la guerre au sein des forêts maternelles.
Qu'elle ne trouble point nos sereines prunelles :
Ce cerf vécut et meurt selon de bonnes lois,
Car son âme confuse et vaguement ravie
A dans les jours de paix goûté la douce vie :
Son âme s'est complu, muette, au sein des bois.
Au sein des bois sacrés, le temps coule limpide,
La peur est ignorée et la mort est rapide ;
Aucun être n'existe ou ne périt en vain.
Et le vainqueur sanglant qui brame à la lumière,
Et que suit désormais la biche douce et fière,
A les reins et le coeur bons pour l'oeuvre divin.
L'Amour, l'Amour puissant, la Volupté féconde,
Voilà le dieu qui crée incessamment le monde,
Le père de la vie et des destins futurs !
C'est par l'Amour fatal, par ses luttes cruelles,
Que l'univers s'anime en des formes plus belles,
S'achève et se connaît en des esprits plus purs.
Dans le cristal d'une fontaine
RépondreSupprimerUn Cerf se mirant autrefois
Louait la beauté de son bois,
Et ne pouvait qu'avecque peine
Souffrir ses jambes de fuseaux,
Dont il voyait l'objet se perdre dans les eaux.
Quelle proportion de mes pieds à ma tête!
Disait-il en voyant leur ombre avec douleur:
Des taillis les plus hauts mon front atteint le faîte;
Mes pieds ne me font point d'honneur.
Tout en parlant de la sorte,
Un Limier le fait partir;
Il tâche à se garantir;
Dans les forêts il s'emporte.
Son bois, dommageable ornement,
L'arrêtant à chaque moment,
Nuit à l'office que lui rendent
Ses pieds, de qui ses jours dépendent.
Il se dédit alors, et maudit les présents
Que le Ciel lui fait tous les ans.
Nous faisons cas du beau, nous méprisons l'utile;
Et le beau souvent nous détruit.
Ce Cerf blâme ses pieds qui le rendent agile;
Il estime un bois qui lui nuit
Je fais parti Isarde de ces personnes qui ont attrapé ce fameux "virus" et j'apprécie beaucoup tes nombreux posts sur ce noble animal.
Isarde, c'est Madame Cerf.
RépondreSupprimerElle alimente deux sites internet dédiés à son animal préféré,avec des articles parfois très pointu (certains scientifiques peuvent en prendre de la graine), des photos et récits très bien écrits et une passion pour la grande nature qu'elle adore partager.Membre d'une association pour la défense de celui ci (ACPC), elle à su être rassembleuse et fédératrice.
Elle me rappelle ma grand mère, qui me montrait ces revus d'arts, et essayait de m'intriguer, réfléchir, aimer ces sculptures, peintures, travail divers d'artistes inconnus ou-bien adulés par les grands nom des critiques...
Isarde est donc la continuité d'une époque à tout jamais terminée, mais qui me permet de faire remonter des souvenirs enfuis au plus profond de mon âme.
Bien à toi, et reçois toute mes amitiés Jurassiennes.
Gros bisous.
Jean
Alias: fromager.