vendredi 22 octobre 2021

Châteaux d'Usson et de Murol

 Ils devaient être bien redoutables, ces seigneurs d'Auvergne, pour que Richelieu

 fasse démanteler le château d'Usson, sans égard pour le souvenir de Marguerite

 de Valois, épouse d'Henry de Navarre et plus connue sous le nom de Reine

 Margot, enfermée là  par son roi de mari pour la faire plier et accepter le divorce.

 

 (pas besoin de Nostradamus pour me prédire ce qui va me tomber dessus le lendemain )

 

 Elle eut tout le temps comme moi de perdre son regard sur les confins de ce beau

 pays tout en ne perdant pas ses habitudes de séduction,  y faisant succomber le 

marquis de Canillac, son geôlier.

On ne peut plus ici, que, penchée à la fenêtre, se remémorer la page sanglante

 des guerres de religion, souvenirs favorisés par un couchant d'une splendeur 

inégalée.

 


 





 

















 Margot était pour ainsi dire chez elle en Auvergne puisque sa mère Catherine de

 Médicis était fille de Madeleine de la Tour d'Auvergne et comtesse d'Auvergne à 

la suite du décès de sa tante Anne d'Auvergne en 1524.

Construite par le duc de Berry cette forteresse était réputée imprenable,  le duc

 de Berry son concepteur avait fait graver sur son entrée "Garde le traître et la

 dent".!

 Louis XIII en personne (le fils d'Henry IV ) était venu en personne assister à sa 

destruction en 1634.

Bref, Margot n'accepta son divorce qu'à la mort de sa rivale, Gabrielle d'Estrées 

ne voulant pas, comme elle le soulignait dans une missive à Sully, voir à sa place 

'une telle décriée bagasse " !

 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36525r/f21.item.texteImage

 

Ah ! Murol, j'ai revu en pensée la tour de Babel  peinte par Breughel 

 une base  polygonale  sur un promontoire basaltique.

tableaux-religieuses - Tableau -La Tour de Babel- - Bruegel

 Guillaume II était parait-il un maniaque de l'art défensif à la fin du XIV ème siècle

il avait encore renforcé le dispositif de Bertrand de Murol bien antérieur au XIV

 ème siècle.

 


 Grelottant sous les averses, le brouillard et le froid, sous les parapluies,  attendant

 vainement un geste charitable de la billetterie,  oui je suis entrée, j'en ai  fait le

 tour et ne suis pas montée, redoutant les escaliers glissants et pour la vue !!! 

j'avais eu ce qu'il fallait la veille ! 

 le brouillard s'était un peu dissipé


https://www.youtube.com/watch?v=YuVST3P9ACE

https://www.youtube.com/watch?v=YGNgnc3zxmU

https://www.laveissiere.fr/userfile/Histoire/comte_d_auvergne.pdf

En 1935 on disait Murols...

 "  Nous sommes montés au château. Au bout des pentes talussées, sur

 son mont de basalte, il assoit un formidable système de murailles

 rondes où s'accrochent, haut en l'air, des échauguettes.

 Le vent s'était levé. La côte n'en finissait plus. le chemin de

 pierres roulantes et d'eaux courantes grimpait le long d'un parc.

 Des murettes l'accompagnaient, faites de laves posées par lits, que

 soulignaient des cordons de mousse. On atteignait enfin les remparts

 obliques. A la base des tours, des trous de meurtrières vous 

regardaient de leur oeil de cyclope. Je me rappelle l'odeur, si verte,

des églantiers mouillés qui dépliaient à peine leurs pousses. Je ne

 sais pas s'il est une odeur qui ait plus de fraîcheur sous le ciel.

Nous avons tourné autour de la citadelle, plantée là à neuf cent

 vingt-neuf mètres. Tout un pan croulant était garni d'une sorte de

 réséda rustique.De fameux blocs de murs, surtout du côté du ponant!

Du rocher même partent les assises brutes, bâties de blocs éclatés.

Dans leur masse s'enracinent les broussailles et les ouvertures aux 

grilles arrachées sont à demi bouchées de groseilliers sauvages.

 D'autres murailles seraient moins antiques, couronnées de mâchicoulis

 plus recherchés, égayés de fenêtres cintrées à encadrements clairs.

Là c'est le baron à heaume et à haubert, armé du large glaive ; ici le

 chevalier en casque à visière, en armure à brassard, appuyé sur la

 lance du tournoi. Là on lit la Chanson de Roland, ici les Chroniques

 de Froissard.

Que d'avancées, de retours, de courtines, de voûtes. Et tout cela avec

 des parts démantelées, des tours partagées montrant leur carcasse 

rompue. Du beau côté, côté de jour on voit se lever la façade, percée

 de baies à meneaux, d'un élégant logis. Ces ruines-là, elles portent

 la dague et la rapière, la chaîne d'or et la fraise à godrons.

 Les armes des Estaing, écartelées de celles de Murols, timbrent la 

grande porte....................................................

 Nous vaguions donc autour de cet énorme polygone, cherchant la

 brèche. A l'angle se dresse entre les délabres le donjon rond et nu.

 Il paraît qu'on a vue, de là-haut, sur toute cette histoire de pics,

 de cols, de tables basaltiques, de gorges, de lacs, de forêts, de

 communaux, et jusqu'à la Limagne."

                                       Henri Pourrat 1935

 

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