Nous voilà donc à Piber ! mais penseriez- vous qu'ils puissent s'y reproduire en
paix ?
Mais n'allons pas trop vite. Piber exisait déjà depuis 122 ans quand les
Lipizzans venus de leur exil à Laxenburg s'y installent en 1920. Pur-sang anglais
anglo-arabes et anglo-normands s'y trouvaient déjà avec quelques lipizzans.
Sur ce tout-petit aperçu d'un monde bien particulier, comme nous commençons à
le voir, je n'ai pas encore parlé de "remonte", et du lourd tribut que les chevaux
ont payé aux guerres , montures d'officiers ou tracteurs de canon ; Piber était
donc aussi un dépôt de remonte. Tout cavalier rêverait de paturages de qualité,
d'une pluviométrie parfaite, alpages d'altitude, 70.000 mètres carrés de bois, un
château de style renaissance signé Domenico Sciassio. C'était trop beau !! au
cours de la Seconde Guerre mondiale le Ministère de l'Agriculture du Reich
ordonne leur transport à Hostau. Sauvetage certes des pilleurs, des partisans et
une petite idée de derrière la tête d'y élever des chevaux de trait.
Disséminés dans plusieurs haras, l'ancien haras de Lipizza en territoire italien (6
étalons 60 juments et autant de poulain : Balbona à l'Etat Hongrois 4 étalons 40
poulinières et poulains, puis Topolcianky Ttchécoslovaquie) deux étalons 30
poulinières et poulains, poursuivons avec le haras roumain à Fogaras, 4 étalons 50
poulinières et poulains viennent eneuite les haras yougoslaves de Stancic et de
Kruschedol et Demir Kapja à la Macédoine, à peu près les mêmes nombres .
Et il y avait les haras de l'Etat Tchécoslovaque (on touche ici du doigt les
bouleversements politiques qui suivirent la seconde guerre mondiale) à Hostau
loin d'être aussi favorable pour l'élevage des lipizzans tous vont se retrouver là.
Les alliés gagnent du terrain et les officiers allemands en charge des haras ( et
c'est maintenant que je vais vous parler de Patton) font en sorte que les soldats
américains amènent les principaux étalons et des poulains dans la Bavière libérée
et surtout à Furth im Wald où ils étaient vraiment à l'abri. C'était une opération
placée sous le haut commandement du général Patton !! il ne s'agit plus ici de
chars ! et du colonel Ch. H. Reed, qui fit de cette opération un récit mémorable !
Cela vaudrait peut-être la peine de le connaître. Il y mentionne les Cosaques,
cavaliers hors pair s'il en est qui guident les chevaux par petits groupes en tête à
queue précédés et suivis d'une jeep. Les très jeunes poulains et leurs mères ainsi
que les juments pleines bénéficiant d'un transport par camions.
Je vous parlerai ensuite du colonet Podhajsky qui se plaça sous la protection de
Patton.. Au fait peut-être ne savez-vous pas qui est Patton ?
https://www.dday-overlord.com/bataille-normandie/portraits/americains/george-s-patton
En 1945, l'armée américaine dirigée par le général Patton appartenant à la
cavalerie américaine, prend le contrôle de St. Martin. Patton avait déjà rencontré
Podhajsky lors de compétitions olympiques d'équitation d'avant-guerre. Ils
conviennent de la protection des étalons par l'armée américaine jusqu'à la fin de
la guerre afin de les rendre ensuite aux Autrichiens.
Juste avant la fin de la guerre, le haras d'Hostau se trouve derrière les lignes des
forces soviétiques. Des officiers allemands, prisonniers des Américains, indiquent
la localisation exacte des chevaux et prient les Américains de les sauver avant que
les Soviétiques ne les découvrent, de peur que ceux-ci ne les mangent !
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